La présence comme une fleur-offrande

Publié le 8 Janvier 2022

La présence comme une fleur-offrande

 

Ne m’oublie pas présence

Quand le drap est froid

La pureté de l’évidence

A sauté le pas de la question.

 

Je ne veux pas oublier

La fenêtre entrouverte

Sur le cri de la nuit

Sur le sang pâle de la lune.

 

La vie est ainsi écrite

Qu’il faut pour rester droit

Oublier hier et demain

Sur toi, présence se concentrer.

 

Je ne veux pas mécroire en l’homme.

Non.

Je ne veux pas oublier que dans la masse

La minorité fait foi

Que ce sont les minorités

Qui bougent les lignes

Historiquement.

 

Rappelle-toi à moi, présence

Je ne veux pas me noyer

Dans l’immondice quotidienne

Dans la vomissure des grands.

 

Il y a bien au-dessus de tout

Un grand soleil

Un peu fou qui rit parfois de travers

C’est pour nous interpeller.

 

Sortant tu vois le sourire en biais

De dame soleil.

Tiens te dis-tu : qu’est-ce que cela ?

Le soleil a froid

Fait le clown

Diverge ?

Non.

C’est le soleil qui te dis non :

Reprends-toi ressaisis-toi

Retrouve sur tes lèvres affaissées

Retrouve dans ton âme désolée

Retrouve dans ton cœur asséché

Le grand sourire de la vie humaine

Qui rompt avec le froid

D’un coup de poing

D’un coup de grève

D’un haussement d’épaule

D’une belle fronde

Qui n’oublie pas, qui n’oublie jamais

Que les luttes gagnent

Que les acquis sont les acquis

Toujours gagnés par les luttes

Jamais offerts

Jamais tendus sur un plateau dans notre lit.

 

La liberté porte toujours un prix

Très cher, très cher.

Là où ils atteignent nos libertés

Si petites puissent-elles vous paraître

Il y a un combat à mener

Le combat c’est contre l’obscurité

Qui gagne terrain sur terrain

Qui rampe et que personne ne voit

Marchant sur elle comme se contentant d’une ombre.

On marche on entend on écoute

Et jamais ne tressaille ?

 

Le soleil a tordu sa bouche :

Attention à nos fesses !

Attention, rébellion !

Que cessent les démonstrations d’ego

Que cessent les encouragements à la haine

Au déni, à la délation, au découragement

A la peur, au repli sur soit

A l’exclusion, au meurtre.

 

Elle n’est pas si loin l’histoire qui a écrit

Sur le lit de l’homme des mots si gros qu’ils font encore mal

A nos vues

Le ferment était le même

Ne nous trompons pas de porte quand nous lisons

Dissertons, écoutons des sages qui n’en sont jamais

La vérité c’est qu’il y a un scandale bien plus grand

Que ce qu’ils disent :

C’est le saccage de la terre-mère

Qui songerait, qui songerait

A détruire sa propre mère

La salir

La souiller

La déposséder

La défoncer

Lui arracher ses viscères

Lui polluer son eau

Lui assécher ses lits

La contaminer

Lui prendre jusqu’à son air autrefois si pur ?

 

Ceci est le message du soleil

Ceci est le message des sages autochtones

Des chamanes, des gens qui savent encore ce que sagesse veut dire

Personne ne semble écouter leurs cris

Leurs alertes

Leurs avertissements

Ils ne sont pas ceux qui dirigent pour faire du fric

Entretenir un système

Ils sont les gardiens et les gardiennes de la terre-mère

Les enfants qui disent

Arrêtez de détruire notre mère.

 

Carole Radureau (08/01/2022)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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A
Très beau et merci pour la vidéo, je verrais bien tes poèmes chantés de cette façon.
Répondre
C
Hélas, ce très grand chanteur/compositeur qu'était Angel Parra n'est plus.....j'en suis encore très triste. J'ai le projet de lire la grande Gabriela Mistral en espagnol maintenant que je maîtrise mieux. Elle écrit tellement bien. Elle avait rencontré une fois Neruda quand il était encore adolescent, ça l'avait marqué.