17. Bois d’éternité
Publié le 17 Décembre 2021
Par LBM1948 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=90207742
...……le langage des arbres……
J’ai la peau dure
Ou plutôt l’écorce
On peut de moi citer des légendes
J’entre dans les huttes à sudation
Dans les prières dans les fumées
Je suis symbole de chasteté
Ma baie étant protégée par des feuilles
Imprenable, la vertu, imprenable
Selon Pline l’ancien mon bois ne peut dépérir
Il n’en fallait pas moins pour me taxer d’éternel
C’est vrai regardez comme je me tords
Me contorsionne
Plié sous le poids des ans
Tordu sous la tâche et la vérité
Médée aida Jason à s’emparer de la Toison d’or
Grâce à une potion issue de mon ancêtre
Nous entrions à grands pas dans les lettres
Par là-même dans l’éternité
Parfois des rapaces sur moi se posent
Oh ! je ne sers que de support
Ce qui compte pour eux c’est la vue
Une vue plongeante comme dans un décolleté
Là où règnent le permis et l’interdit
Là-dessous s’écoule le temps
Comme une rivière d’argent qui puise dans une source de calcaire
Un petit verre de minéralité
La force vient de là
Mes racines s’inscrivent dans cette force
Elles plongent au milieu de la minéralité
S’unissant à l’eau fraîche
L’aidant à parcourir les ravins
La guidant vers la sortie du tunnel
Vers la grande bouche de vivacité
Moi genévrier j’entends de toutes mes forces
Porter et maintenir ces lieux
Je suis le détenteur de la pierre
Le fils généreux qui amalgame les terres
Je suis celui qui retranscrit sa puissance dans l’écorce
Dans le fruit le feuillage et l’aura
Savoir utiliser ma chair c’est savoir se guérir
Pourquoi pas acquérir aussi
Une sorte d’éternité ?
Carole Radureau (17/12/2021)
Juniperus osteosperma