Penchées sur le berceau de la vie

Publié le 25 Octobre 2021

 

Penchées sur le berceau de la vie, les pierres

Ces fées minérales convoquées

Sont comme des dents qui sourient sur une langue

 

Cette nacelle de la naissance

Là où un tout petit prend l’air

Qui le portera quoi qu’il en soit

Tant qu’il en soit

 

Les pierres ?

Mais ce sont elles nos marraines !

 

Qu’elles soient par la nature

Pressées

Ou par la main de l’homme

Arrangées

Dans un ordre que seul l’homme connaît

Dont la pierre se soumet

De bonne grâce

 

Parfois cela n’empêche pas les pierres de sourire

De ce petit sourire que l’on nomme ici, rictus

Qui veut dire : voyez quelle innocence est la leur

Aux hommes prêts à gober la lune

Toute crue

Sans sel

Ni béchamel

A la croque-dure

 

Penchées sur le berceau de la vie, les pierres

Se posent des questions

Parfois leurs expressions sur leurs joues

Restent figées

Et l’homme leur prête des noms

C’est encore un gobe-lune de l’homme que cela

Quelle naïveté !

Comme si les pierres pensaient, avaient des joues,

Des dents, des idées à partager, des critiques à faire !!

 

Cela n’empêche que la plume se sent prête à gravir

L’échelon de pierre des ans

A y laisser quelques grammes de chair histoire de déposer ses marques

La plume est prête à écrire selon le vent bon

Le vent mauvais et les pierres savent très justement

Combien de vents mauvais existent

Précisément

 

Il faudrait se rendre sur le berceau de la vie

Là où les pierres sourient

Se tapir dans ce nid

Relever la tête, doucement

Leur demander aux pierres nos sœurs, nos mères

Nos aïeules récompensées par le fruit du granite et l’à-propos du calcaire

Combien sont les vents, pierres, combien sont-ils furieux

Combien compatissants combien arrangeants ?

 

J’aimerais le savoir.

 

Non pas pour les combattre, les valeureux.

 

Non. Pour m’organiser.

 

Que mon organisme tienne compte du flux à venir

Se ménage

Se fortifie

Afin de ne pas laisser aux vents

La petite pierre ratatinée et trop caressée

De la vie.

 

Carole Radureau (25/10/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Penchées sur le berceau de la vie

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Berceau de pierre

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H
Mais où va-t-elle chercher tout ça ? :)
Répondre
C
C'est ta photo qui fait tout le boulot......moi, je me laisse pousser par son souffle.
A
Encore une fois le duo fonctionne à merveille, merci pour cet accord parfait, Caro et Serge :)
Répondre
C
C'est un vrai plaisir pour moi de pouvoir écrire sur les photos de Serge, déjà, elles permettent une réelle évasion et de plus je sais qu'il connaît bien mes centres d'intérêts poétiques et que son oeil de photographe va percuter sur le sujet adéquat. C'est super de se laisser porter par la magie de la photo.