Orque minérale
Publié le 28 Octobre 2021
J’ai étendu mon sourire sur la dalle
Là où mon œil rieur épie l’onde forestière
Et où la mousse peu à peu
Envahit mon crâne
Telle une crinière
J’ai la révolution de mica au cœur
Chaque jour je multiplie les pierres
Au fond de ma demeure
Le mica veut tout envahir
Pourtant il m’a suffit de stopper
Ma carrière
Dans ce bois
De ligoter mes ailerons
De taire mes velléités carnassières
Pour d’un œil rond et
Sincère
Assoir ma retraite non dans l’amertume
J’ai la révolution du granite aux rêves
Et la canopée qui ne s’achève
Comme un trousseau d’algues desséchées
Une arête
Coincée entre deux crocs
Alors que mon rêve, est,
A toujours été
De rimer sur la dalle de granite
Comme un korrigan des mers
Invité par le pays des châtaignes
Et vous me piétinez marcheurs
Sans connaître mon histoire
Sans vous douter que sous vos pas
Ont vécu les souffrances des mers
Les tempêtes et les crises d’océanites
J’ai la mémoire longue des pierres
La mer m’a fait naître
La forêt me fait vivre
Et je songe à une autre vie
Coiffée de cette pierre
Avec des tresses de feldspath
Des tâches de mica sur les joues
Et du quartz transparent plein la glotte
Pour éluder la rime sincère
Ecrire des poèmes forestiers
A n’en plus finir.
Carole Radureau (28/10/2021)
Inspirée par cette photo de Serge