La danse du vent
Publié le 6 Juillet 2021
Le vent se déhanche
Le vent se propulse
Il a dans le sang une danse de St Guy
Il envoie sa hanche droite sur le prunus
Balancer par la gauche des cimes
Et sa hanche droite
Vient contrebalancer les rumeurs fécondes
C’est son année, l’année où
Pour lui, toutes les danses sont permises
Du moment que ça balance
Du moment que ça secoue, secoue……
Et dans ma tête le vent
Ebaubi les pensées les secouant comme le prunus
Ça tournicote en pensant au Grand-Banc de morue de Terre-Neuve
Qui a disparu
Et c’est bon la morue avec un aïoli
La brandade ou au four avec des patates
Et ça tournoie sur 1936, 85 ans que ma petite maman a vu le jour
En juillet comme moi
L’année des 1ers congés payés et de la guerre d’Espagne
La Non-intervention et la mort de Federico Garcia Lorca
C’est comme si j’y étais mais ma mère n’y étais pas
Car elle est née en Normandie
Si proche était la seconde guerre
Tous ces chambardements qui laissent des traces
Chez les enfants, leurs propres enfants et ainsi de suite
On ne sait pas
Où ces traumatismes mènent
Comme les puissants de ce monde nous emmènent sur des chemins néfastes
Ça n’en finit plus
C’est comme le vent
têtu
qui voudrait balayer tout cela
qui ne peut pas car d’autres vents le rejoignent
et ils sentent mauvais
lui, le vent, brave
voudrait se débarrasser des odeurs putrides
elles semblent imprégnées dans le ciel
comme des traces de polluants
Incrustées dans la matière cosmique
Redistribuées par les gouttelettes
Et les sourires de soleil
Ce sont des traces d’inconscience
Qu’elle est énorme et gigantesque cette inconscience collective
Cette furie collective
Pourtant des lignes bougent et sans vaciller
Elles tombent même
Pourvu qu’elles ne se relèvent jamais
Hier j’ai eu, moi qui écrit sous le sceau du secret du vent
2 très bonnes nouvelles, réjouissantes et prometteuses
L’élection d’une femme Mapuche comme présidente de la future convention chilienne
Vous savez que celle en cours
Date de l’époque de Pinochet ?
Comment est-ce possible qu’elle soit encore là ?
Vous trouverez seuls, la réponse
La seconde est la condamnation d’un auteur du crime de Berta Cáceres
Une femme qui défendait l’eau et le territoire au Honduras
Du peuple Lenca,
Assassinée comme tant d’autres
Le COVID a écrasé les peuples mais il a provoqué un immense sursaut
Les peuples originaires sont présents, réveillent leurs traditions et sauvegardent leur combativité
et communiquent
Et moi, je suis heureuse
L’auteure de mes jours ne sait pas comment elle a fait de moi ce que je suis
Les choses nous échappent
Les enfants prennent leur propre chemin
Que suit le vent ou précède le vent
Parfois le vent qui danse est joli
Parfois il amène
Avec lui
Le tourbillon d’écume et de tristesse
L’histoire des hommes est faite de traces de vent
Beaucoup de bas un peu de haut
Dont il faut se renforcer et se satisfaire
Pour continuer la lutte vers la dignité, la paix et la justice.
Carole Radureau (06/07/2021)