Fille de la mer
Publié le 5 Juillet 2021
Fille de la mer
J’ai, aux dents
Un mors de sel infini
Fille de la montagne
Nul arôme ne convainc un
Autre que moi
De la nécessité des ondes
Fille des champs
Elle est à moi cette chanson
De liberté
Qui parcourt une vague verte
En écumant les baves inconnues
Fille du monde
La libellule est ma sœur de conquête
Le colibri mon frère de volupté
La ceiba ma mère aux racines-sèves
L’araucaria est mon père qui ne veut pas
Descendre de son statut
L’Amazonie est ma conquête à partager
La cordillère des Andres mon amour ailé
Le Chili ma hanche féconde
Le Mexique mon cactus enjôleur
Le Pérou ma gaieté et mon coq de roche orangé par
La profusion des anges
Je navigue sur le vaisseau Abya Yala
D’un océan à l’autre
Rien ne vient troubler mon récit des ondes éphémères
Et le Pacifique est ma perle d’obsidienne
Quand je survole la ceinture de feu de ce Pacifique
J’emmagasine dans mes serres des fumées propices
A la diffusion des messages des peuples premiers
Je volcanise les langues
Sulfurise les luttes
Opalisant la beauté des actes accomplis
La rose des vents pour baume sur les souffrances endurées.
Fille de la mer
Je récite mon chant hérité des Terre-Neuvas
Des quatrains habillés en fleurs du désert
Car le désert rejoint parfois la mer
Où est-ce le contraire ?
J’ai laissé mon samovar dans un désert de pierres
Que chauffe le caillou de ma volonté
Qu’il irise le sel infini de la poésie
Il n’est de conquête que la fleur en tête
Il n’est de voyage que la vérité des hommes
Il n’est de voyage que celui dans la tête.
Carole Radureau (05/07/2021)