Mille et une pattes
Publié le 19 Juin 2021
Mille et une pattes et
L’infini
L’infinitésimal naturel et
Social
Le plus petit prime
Le plus petit compte
Avec sa loupe aux merveilles
Le poète de la nature naturante
Libère l’image la canopée la géographie
Physique et plurielle
C’est comme un voyage autour du monde
Infiniment petit :
Pourquoi t’ignorons-nous ?
Il n’a pas l’heur de plaire le moucheron
Il n’a pas la cote d’honneur le bousier
Et la guêpe en dehors de sa taille
Pourquoi chacun la déteste ?
L’araignée fait peur
C’est qu’il faut, de tout son cœur
Lâcher prise sur ses nerfs
Ne pas se laisser marcher sur les pieds
D’une histoire collective vieille comme le monde
En fait, remplie de clichés
Qui met au goût du jour un trait particulier
Comme une façon d’être
Et si, quand tu dors l’araignée
Visite ta gorge – caverne d’Ali Baba –
Le sais-tu, le sais-tu ?
Tout se passe à ton insu
L’infiniment petit est maître quand ton sommeil
Rompt en toi la chaîne de contrôle du jour
Le poète a l’œil à l’affût
Il est pisteur, traqueur, imaginatif et patient
Qui fixe la bestiole comme si c’était une star de cinéma
Il en fait une vedette de nos écrans
Vous saurez tout d’elle
Son œil larmoyant
Les cicatrices à son menton
Sa mandibule cariée
Le son glougloutant de sa glotte
La délicate couleur de son déshabillé
Le lustre de sa moustache
L’élégance de ses antennes
La viscosité de son moyen de locomotion
La vie se vit !
Au-dedans de nos vies
Sous nos pas sur nos têtes dans chaque recoin dans le cœur de nos fleurs
La vie se vit !
Sans un bruit petite vie multiple et laborieuse
Qui ne se pose pas de question
Vie profuse vie colorée vie utile vie négligée
C’est qu’il en faut du lâcher prise pour partager nos vies
Avec la petite vie
Parfois ça use
C’est que nous voudrions le beurre et l’argent du beurre
Ne pas permettre à la nature naturante de reprendre ses droits
Sur nos espaces qui sont à NOUS !
Pas touche à nos espaces
Nos intérieurs proprets trop proprets nos intérieurs :
Nos démons
Car il y a un fait qu’il faut dénoncer
L’intérieur pollué tue
Il ne tue pas l’araignée ni la punaise ni la puce
Il tue la personne
Si bien que plus rien, ni la nature naturante
Ni la pièce aseptisée
Ne lui seront un recours
Car quand ton écosystème est déréglé par ton environnement
Trop trop trop
C’en est fini
Tu n’as plus que le choix de resté enfermé avec la technologie
Seule capable de contrer les nocivités de cet environnement pollué
Et la petite bête qui monte, qui monte
Ne me font pas peur
Car la bête est malgré tout saine
Et les mille et une pattes me font sourire
Me font rêver et m’évader
Car elles sont présentées avec la magie de la poésie
Qui nous donne envie de les aimer
Pour ce qu’elles sont les minuscules.
Carole Radureau (19/06/2021)
Inspirée par la vidéo de Serge Minuscule 6