Le temps qui passe est un haricot

Publié le 30 Juin 2021

Le temps qui passe est un haricot

 

Le temps qui passe est un haricot

Vert

Avec des fils comme autrefois

Et c’est le fil qui m’intéresse

Car le temps qui passe a un fil

A effilocher (on dit effiler mais ça rend moins bien dans mon poème)

Un fil ni trop long ni trop court

Seul le sait celui ou celle qui le sait

L’araignée sans aucun doute

Qui un jour l’a tissé ce fil

Il est là parfois il n’est pas là

Ou du moins se cache-t-il dans l’occupation du moment

L’occupation qui sert bien souvent

A faire taire la petite voix dans la tête qui parle tout le temps

Qui nous empêche de voir que s’effiloche le temps

Comme le haricot qui finit par remplir une bassine

Avec ses frères et sœurs haricots

Verts

Prêts à mettre en bocaux et puis, hop !

Dans le stérilisateur et ça chauffe et ça chauffe

Le temps qu’il faut

Un temps de haricot vert

Effiloché comme il faut

C’est à-dire du bout de l’ongle :

Attention à bien garder ses ongles longs pour effilocher

Les haricots verts

Sinon ça fait mal au bout du doigt

Lui qui est encore tendre, n’a pas eu l’occasion de se faire du cal

Le cal pousse sur les doigts et dans les mains

Suite à une adaptation de notre corps à une tache répétitive

Le cerveau qui commande tout dit à la main

Dit aux doigts :

Protégez-vous vu que cette tache est répétitive

Mettez votre protection de cal, votre cuir à vous

Pour éviter les blessures, les coupures de miettes de pain qu’on manipule

Les engelures, les crevasses, les brûlures etc….

Mains de travailleurs et de travailleuses, mains qui subissent la répétition de la tache

Mais là, on s’égare de l’effilochage des haricots

Du temps qui passe avec son fil à la patte

Le temps a-t-il une patte

Ou est-il rampant ou grimpant comme le haricot ?

 

Je le vois bien grimpant

J’aime ce qui grimpe ce qui s’adapte et sait s’accrocher sur n’importe quel support

En plus ce qui grimpe prend de la hauteur

C’est mieux de voir le monde d’en haut

Toujours choisir le point le plus haut pour avoir un aperçu de l’endroit où l’on va

Maintenant que nous avons pris de la hauteur

Nous pouvons parler du temps qui file ce qui n’est pas nouveau

Ce qui n’est pas dramatique en soit

Ce temps est dit temps-horloge

C’est le temps que tout le monde a en tête

Il s’écoule à son rythme parfois on en perd le fil

Mais le temps psychologique lui est plus tragique

Il nous fait souffrir il nous dépasse nous surpasse puis nous trépasse

Au bout du compte

Préférons l’oublier, le laisser où il est

Dans son passé et son futur

Nous on se contente du moment présent qui a un temps à lui

C’est le chant du merle qui le dit

Le merle aime aussi les haricots

Très tendrement même

Il en goûte les têtes toute neuves

Nous laissant sans récolte

Pauvres de nous !!

Le merle a tout pris : les petits fruits rouges, les têtes de haricots, les fraises et les cerises

Jusqu’aux croquettes du hérisson (heu ! non , du gato negro)

Sacré merle !

Tu nous fais bien rire

Grâce à toi et à ton chant

On ne voit plus le temps qui s’effiloche

Jusqu’au jour où tu ne chanteras plus (bientôt)

Là je serais triste en attendant jusqu’à l’an prochain.

 

Carole Radureau (30/06/2021)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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A
Pour commencer la photo est très belle :)<br /> Ce fil de haricot remonte le temps, qui n'a de souvenir de jardin et d'effilochage comme tu dis, interminable, mais après on se régalait. <br /> Pour le sourire : j'en rapporte parfois du marché pour Sidonie, je ne sais pourquoi ça la met en transe de jouer avec un haricot vert et moi je ris bêtement de ses cabrioles :)) elle en grignote les 2 bouts aussi, comme le merle.<br /> (chouette vidéo)
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C
Les animaux aiment jouer avec des éléments du jardin, ils trouvent des jouets dehors et c'est bien que tu lui donne des haricots, ça lui fait du bien, que ce soit pour son éveil que pour son goût car les chats aiment bien manger des haricots verts. Parfois on est surpris par leurs goûts, Tiffany aimait manger de la citrouille crue par exemple. D'autres aiment le maïs. Je parle comme ça de l'épluche des haricots verts mais c'était plutôt une corvée quand j'étais gamine car on n'y coupait pas, tout l'été y passait. Et l'on maitrisait le processus entier, du bêchage du jardin aux conserves, alors, les haricots verts m'ont toujours "gonflée". Pourtant maintenant je suis contente d'en faire pousser dans mon jardin, des haricots verts à rame, et de les cueillir car ils ont vraiment bon goût. C'est un petit plaisir de l'été avec quelques fruits qui sont les seuls que je peux manger dans l'année car je n'en tolère pas beaucoup : ce sont les pêches, les figues et les fruits rouges (sauf les fraises). Tout ceci, cuit bien sûr, car pas question pour moi de manger des choses crues et froides......je n'ai pas encore trouvé le processus inverse. La vie me le rendra peut-être un jour.