Il faut écrire

Publié le 26 Juin 2021

 

Il faut écrire car il le faut

Parce que le poème n’est pas un conte

Pourtant il se raconte et peut se créer

Lui aussi

A la veillée

 

Le poème aime se jeter sur un support

Il aime se livrer

Corps et âme

A la lecture

 

Pourtant qui dit qu’on ne peut pas le lire ?

 

Il fait souvent rougir

Parfois pleurer

Il est reçu avec timidité

Ou gêne

Le poème débarque toujours à l’improviste

Coulant dans des oreilles non apprêtées

Sa liqueur dorée

Son verbe andin

Sa sève de cordillère

Son rythme pur et cadencé d’un son cubain

Habillé en crocodile vert

 

Le poème c’est un caducée

Un quoi dites-vous ?

C’est ainsi, un caducée

Parce qu’il y a un lien avec l’animal chthonien

Qui veut dire aussi tellurique

La poésie minérale est par nature

Tellurique

Elle aime ce qui vient de la terre

Elle l’adore même tant et si bien

Qu’elle est devenue tellurique

C’est sa nature a elle

Sa vertu première

Et si la poésie qui se jette sur le papier

Qui se glisse tel le serpent chthonien dans ton  oreille

Fait le lien entre le ciel et la terre

Permet l’éveil de la conscience cosmique

Elle est aussi une qui guérit

Elle guérit quoi, au fait, dites-moi ?

Elle guérit les blessures des corps, des cœurs et des âmes

Elle guérit les blessures de la terre et du cosmos

Elle est une grande guérisseuse

Une que l’on a à sa portée et qu’on ne voit pas toujours

Car l’inconscience nous a fermé les yeux

Alors que dans l’enfance on la voyait partout cette poésie

On la vivait on la chantait on la dessinait

Sans se poser de question

Comme ça tout naturellement.

 

Voilà que je m’égare

Me laissant porter par une rivière qui tel un grand boa

Tortille ses anneaux, fort utilement

Je me laisse emporter par le vaisseau-boa

Le grand savant

Qui déroule ses connaissances sur le magnifique Rio Negro

Riche en symbolisme

Si puissant, si puissant

Que j’aimerais qu’il reprenne son fil d’eau

Pour couler plus doucement

Que la crue s’estompe

Que les peuples se remettent

Que ce grand cataclysme de dérèglement climatique

Signifiant désastre alimentaire

Soit annulé par la magie de la poésie unissant le ciel et la terre

Réconciliant les ondes

Ondulant comme une force entre les virgules du chaos

Tirant toujours les braises du feu

Pour allumer des veilleuses d’embellie.

 

Carole Radureau (26/06/2021)

 

Hermès tenant le caducée, détail d'un kylix attique à figures rouges, v. 480-470 av. J.-C., musée du Louvre.Par Tarquinia Painter — Jastrow (2007), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1539437

Hermès tenant le caducée, détail d'un kylix attique à figures rouges, v. 480-470 av. J.-C., musée du Louvre.Par Tarquinia Painter — Jastrow (2007), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1539437

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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A
C'est tout à fait ça, ta poésie est comme une rivière qui jaillit et nous embarque où elle veut, il n'y a qu'à se laisser porter et c'est cela qui fait du bien :)
Répondre
C
J'espère qu'elle est comme ça en effet parce que c'est ainsi que je la vis et veux la transmettre, c'est fluide, ça sort sans grumeaux......je manque parfois de répondant car écrire chaque jour ce n'est pas toujours évident mais ce n'est pas non plus une sinécure, sans doute une cure tout simplement, une cure d'écriture.