Poète es-sens

Publié le 15 Mai 2021

Poète es-sens

« Je veux être poète, et je travaille à me rendre Voyant : vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.

Arthur Rimbaud (Lettre à Georges Izambard)

Arriver à l’inconnu

Par la poésie et son es-sens

Ne voyant rien, étant nu

Comme en pleine conscience

 

Il faut se dépouiller de tout

Briser tous les liens

Et prendre par le petit bout

La petite main de la vie

 

Exacerber sa vue la rendre acérée

Comme une flèche bien appointée

Qui vise au-delà du spectre la fée

Au cœur d’une fleur fanée

 

Transformer son ouïe défaillante

Pour cliver chaque détail d’un son de la quena

Vibrant au-delà de la puissante

Cordillère de l’âme

 

C’est avoir sur le bout des doigts

La sensibilité d’un opéra surgit

D’au-delà des mers

Avec son albatros à fleur de paume

 

Le cœur à son sens à lui c’est le bon sens

Difficile de le trouver sans le sens de poésie

Il y a un rythme précis

Juché sur le tas de fumier quand le coq sonne

 

Il ne faut pas le manquer

Sinon le martinet qui règle le cadran des heures

Alors que le fennec règle celui du sablier :

Pas de compte à l’endroit juste une évidence :

Le moment présent…..

 

…..se suffit à lui-même et à toi-même, poète

Chope au passage la fibre élastique de la toile

D’une minuscule araignée :

Ta compagne de chambrée

C’est elle qui détient le parachute ascensionnel des sens

Chute libre

Sans autre évidence que de jongler

Avec les paroles sincères

 

Sur le papier les paroles suivent le sens donné

Parfois on étale la sincérité on la fait grimper un escalier

On découpe la phrase on y joint plein de signes

Jamais on n’arrive à tout exprimer

 

Il faut s’y reprendre de multiples fois

Se laisser guider par le sens sacré

Celui de la muse qui s’échappe

Comme une folle de l’asile :

 

Notre âme trop enserrée par la conformité

 

Libre la muse     libre de tous sens

La feuille ne sera jamais assez longue

Pour y coucher ses élucubrations

 

J’écrirais jusqu’au bout de la vie

Et au-delà dit-elle

En éclatant d’un rire de grenouille édentée

Prise en flagrant délit de nénuphar.

 

Carole Radureau (15/05/2021)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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A
Oui c'est très beau, belle inspiration, j'aime ton dialogue avec le poète ou plutôt ta réponse au poète..
Répondre
C
Je crois qu'inconsciemment je vois ça comme une parlote avec les poètes comme lorsque je ne pouvais pas m'empêcher de répondre aux questions de Pablo.
H
C'est très beau !
Répondre
C
Merci Serge.