2. L’ombre des yeux du condor – José María Arguedas

Publié le 2 Avril 2021

Echo de poète

 

On dit que l'ombre de mon peuple tremble ;
elle tremble parce qu'elle a touché l'ombre triste des cœurs
des femmes.
Ne tremble pas, douleur, douleur !
L'ombre des condors arrive !
- Pourquoi l'ombre vient-elle ?
Est-ce que cela vient au nom des montagnes sacrées
ou au nom du sang de Jésus ?
-Ne tremble pas, ne tremble pas ;
ce n'est pas du sang, ce ne sont pas des montagnes ;
c'est l'éclat du soleil qui vient dans les plumes des condors.
-J'ai peur, mon père.
Le soleil brûle ; il brûle le bétail ; il brûle les champs.
On dit que dans les collines lointaines
que dans les forêts infinies,
un serpent affamé,
une déesse serpent, fils du Soleil, dorée,
est à la recherche d'hommes.
-Ce n'est pas le Soleil, c'est le cœur du Soleil,
son rayonnement,
sa puissance, son rayonnement joyeux,
qui vient dans l'ombre des yeux des condors.
Ce n'est pas le Soleil, c'est une lumière.
Lève-toi, lève-toi ; reçois cet œil sans limites !
Tremble avec sa lumière ;
secoue-toi comme les arbres de la grande selva,
commence à crier.
Formez une ombre, hommes, hommes de mon peuple ;
tous ensemble
tremblez avec la lumière qui vient.
Buvez le sang doré du dieu serpent.
Le sang brûlant atteint l'œil des condors,
charge les cieux, les fait danser,
se détacher et accoucher, créer.
Te créer, mon père, la vie ;
homme, mon prochain, mon aimé.

 

José María Arguedas, Katatay traduction carolita

 

Te créer vie, accoucher et boire dans ta source

La lie de vie

La véritable semence

Le condor a ravi l’ombre de la désespérance et son

Œil a le reflet des ères sombres

Il a peur aussi le soleil quand il voit en bas

Le monde s’entre-déchirer

Les forêts se faire tuer comme de simples soldats de plomb

Les eaux être souillées comme des sanitaires

Te créer beauté, te sortir et te hisser de nos âmes

Claires

En se servant s’il le faut d’un  forceps à beauté

Te disséminer te faire voler avec la grâce du prince condor

Te répandre grâce à la grâce du prince colibri

Te faire resplendir en irradiant du sourire du soleil,

Conquis

Te rendre fruit grâce à lui grâce au travail des hommes

A vos place, chers hommes qui poursuivez vos efforts

Pour la vie pour la pérennité pour la dignité

Reconquérant la confiance du soleil

Reconquérant la dignité de l’aube

Reconquérant la place première, l’unité

La vérité au cœur de la matière

Le grand respect non la plainte du cœur.

 

Carole Radureau (02/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…….pas un jour sans poème……

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #à la petite semaine, #Echo de poète, #Aragonite

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A
Deux poésies qui se complètent ici aussi et qui permettent aux hommes de se comprendre. <br /> Merci pour la traduction, Carolita ;)
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C
Arguedas c'est la voix des indigènes, des Quechuas, il était très apprécié au Pérou et j'ai la chance d'avoir 3 de ses oeuvres en version originale (PDF) venant directement d'un péruvien, c'est ainsi que j'ai pu traduire katatay, mais ça s'est traduit facilement. Pendant une petite semaine je vais suivre cette piste de l'écho du poète, j'ai des idées et je m'organise mais je sais que je ne pourrais pas faire ça pendant un mois, ensuite on passera à autre chose. Ce sera notre mois d'avril à la petite semaine. Bonne fin de journée Alma.