Souvenirs d’enfance : Les pivoines
Publié le 11 Janvier 2021
Un carré de pivoines
De pivoines très simples
Communes
Rouges
Avec des têtes échevelées et
Des sourires parfaits.
Un carré situé au fond du jardin
Presque à côté du mur du cimetière
Les voisins ici ne font pas de bruit.
Un carré où les enfants peuvent parfois
Se cacher dans leurs séances de cache-cache
Car sous les feuillages accueillants
Règne une petite intimité
Pas piquée des hannetons.
Parfois il faut sarcler entre les pieds
L’herbe a envie de pousser partout
Où la terre l’accueille elle est ainsi
L’herbe
Opportuniste même si elle n’apprécie
Guère
Qu’on la dise mauvaise.
Je me souviens d’une chose
Au-delà de la couleur
Au-delà de l’éclat
C’est la santé
La pivoine est une plante très saine
Je ne me souviens pas de parasites
Ni de maladies altérant sa beauté.
Quand je pense aux pivoines
Celles de chez mes grands-parents
Toujours à l’esprit me vient cette idée
De nature
De pleine santé :
La pivoine est une fontaine de jouvence
D’ailleurs je dis cela sans le savoir
Pourtant paeonia de sa racine grecque veut dire :
« propre à guérir, salutaire »
En disant son nom on pense en 1. A Péon
Qui n’est pas un travailleur exploité mais
Un guérisseur grec
On pense aussi en 2. à paon comme celui qui étale
En éventail sa jolie queue
Dotée de tous ses yeux pour regarder le monde.
La pivoine saine la guérisseuse
La sincère, l’entremetteuse
La populaire quand aujourd’hui l’on se tourne
Vers l’exotique, la sublime
Cette pivoine-là c’est notre paonne à nous
Qui nous regardait enfants
Cherchant sous sa jupe l’ombre délicate
Qui nous regarde aujourd’hui
Avec ses yeux de bonne mère
Son éclatante vigueur.
Carole Radureau (11/01/2021)