8. L’arbre

Publié le 8 Décembre 2020

8. L’arbre

 

……31 poèmes d’amour à la terre-mère pour en finir avec 2020…..

 

L’arbre est parti

Le grand pin noir d’Autriche

L’ami des oiseaux

Mon ami toutes ces années

Nous ne pouvions plus rien pour lui

J’avais pourtant essayé

L’arbre n’était pas chez nous pourtant

Chez nous il donnait :

Par exemple il donnait un espace aux tourterelles

Pour s’y protéger des vents, des froids

Il donnait des pommes de pin pour démarrer le barbecue

Il donnait un point de vue pour bibi

Il donnait des branches d’appui pour le chant du merle l’observation des tourterelles (l’espionnage dis-je)

Il donnait de belles mélodies l’été

Et il donnait des centaines de nids de chenilles processionnaires

Qui pourtant donnaient à Carbonero ses protéines quotidiennes

L’arbre était donc condamné

Personne n’avait répondu aux sollicitations de faire quelque chose pour lui :

De le protéger des parasites

De faire quelque chose de naturel

De limiter les dégâts

3 ans de vaines réclamations

Non, l’arbre était sur des terres minées

Désengagement d’un côté

Abandon de l’autre

Peur des retombées sur la santé publique :

Ni une ni deux

L’arbre est tombé

35 années de vie pliées en 2 heures : l’arbre est mort mais

Peut-être pas :

Restent ses racines semble-t-il que les réseaux racinaires continuent :

Je l’espère.

C’est nous qui avons demandé son départ

Notre vie valait plus que la vie d’un arbre

C’est dur à admettre

La vie d’un homme vaut-elle la vie d’un arbre vaut-elle la vie d’un homme ?

Hein !

Il nous reste un grand vide

Il nous reste une grande peine, enfin surtout pour moi

J’ai la faiblesse de l’enfermement du sans cesse

Je m’accroche aux éléments naturels et à ce qu’ils véhiculent de vie

Je crois que je manque d’espaces naturellement naturels

De quoi me ressourcer

Il faut se reconnecter avec ce que l’on a et l’on a…..

Démunis nous ne sommes

Simplement hommes faibles et fragiles

Qui se croient au-dessus de tout.

 

Je réfléchis à donner à la petite faune un autre arbre

Un grand arbre pour compenser

Ou de petits buissons plein de fruits, de refuges :

Ça, nous le faisons mais cela remplacera-t-il le grand pin noir d’Autriche ?

 

Carole Radureau (04/12/2020)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère, #L'arbre qui fait parler de lui

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A
Je partage ta peine. J'ai pleuré quand on nous a coupé les 6 platanes de la place près de chez moi, ça a été fait de nuit (comme quoi ils savaient qu'ils faisaient mal). J'ai pleuré quand on a coupé ce formidable avocatier qui donnait des fruits succulents tous les ans. J'étais la seule à les ramasser et je ne savais plus à qui en donner, tellement il y en avait. Massacres perpétré par des hommes, soit disant pour le bienêtre des hommes...<br /> J'espère que tu pourras non pas remplacer ton bel arbre, mais en mettre un autre qui redonnera du bonheur aux oiseaux et aux hommes sensés.
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C
Je te comprends Alma.....on ressent la connexion et c'est pour cela qu'on a autant de peine. Si cet arbre avait été sur notre terrain et nous derrière la haie je pense que nous aurions pu le sauver. Cela fait depuis que l'on voit des nids que j'ai demandé à la mairie de l'équiper.....quand le pin de l'allée a été abattu en 2019, les processions étaient déjà enterrées, aussi à l'éclosion notre arbre a pris pour plusieurs arbres et le dernier qui reste au fond du parc de la résidence voisine va prendre cher. En mars, on avait commandé un piège à la jardinerie pour l'équiper nous-même a nos frais vu que rien n'était fait. Hélas, il y a eu le confinement, on a perdu du temps et les processions sont descendues 15 jours plus tôt avec le temps clément, quand mon mari est arrivé avec son piège, les processions étaient descendues. Là, il y avait une centaine de nids à présent et des visions affreuses des chenilles pulullant y compris en plein jour.....c'était dangereux pour nous mais aussi pour l'immeuble voisin. Et tu sais que les charbonnières y allaient au charbon mais elles n'étaient pas assez nombreuses pour faire des tranchées. On les voyaient avec de grosses chenilles dans le bec, parfois dans l'arbre même mais souvent dans un autre en train de les décortiquer comme on le fait quand on mange des crevettes. Pour le coup il nous aurait fallu une armada de carbonero !!