La terre est vivante (Davi Kopenawa)

Publié le 21 Novembre 2020

 

La terre est vivante

Nous dit le chaman

Et nous autres, chamanes

Ne pouvons continuer,

Seuls,

A retenir le ciel.

 

La forêt est vivante

Crie de tous ses yeux

L’eau est vivante

Appelle la clémence dans l’ordre de son flux

Les peuples indigènes sont vivants

Tant que veille sur eux

La terre-mère et la sagesse des chamanes.

 

L’épidémie xawara a envahi le monde

De ça, nous autres ne sommes pas surpris

Tant et tant nous alertons nous qui sommes au centre de la vie

Au centre de la forêt

Connectés à elle par des millions de liens.

 

La folie destructrice est sur nous depuis des décennies

Comme une nuée néfaste et putride

Une fumée d’épidémie

Qui étouffe (nous manquons d’air disent arbres, animaux, indigènes)

Quand le feu prend dans la parcelle (incendie criminel)

Nous étouffons disent petits et grands victimes du COVID

L’épidémie xawara des blancs

Nous étouffons disent les Yanomamís et les Ye’kwana

Acculés au fond de leur maloca

Attendant que la pandémie ou la main criminelle

Des garimpeiros en finissent avec eux

J’étouffe dit le poisson acculé par le mercure de l’eau de la rivière.

 

Nous ne savons comment le dire

Nous avons essayé de crier

De parler, de nous déplacer dans le monde pour alerter

Nous pétitionnons mais tout ceci, c’est long

Les enfants meurent, attendant

Les anciens meurent, attendant

Les chamanes seront les derniers à réguler

Y en aura-t-il encore beaucoup sur cette terre

Pour retenir indéfiniment le ciel ?

 

Réfléchissez aux causes, réfléchissez

Le but, sortant de tout ceci

N’est pas la dinde de noël avec une table familiale

Réunie

Le but est plus profond, plus évident

Y aura-t-il un avenir pour vos enfants ?

Quelle planète leur laissez-vous ?

Aurez-vous encore suffisamment de larmes

Pour pleurer vos morts, vos vies gâchées, vos corps mutilés ?

La vie mérite que l’on se penche, avec sérieux

Sur elle

Qu’on en mesure la beauté, l’évidence, le message

La liberté n’est pas la liberté comme vous l’entendez

La seule et unique liberté

C’est de rester en vie

La seule et unique liberté

C’est d’avoir une terre saine, une forêt croissante, une eau pure, un air sain

La seule et unique liberté

C’est de nourrir son corps, sa vie

Avec des aliments sains

La seule et vraie liberté

C’est d’être en bonne santé

La seule et vraie liberté

C’est de laisser derrière soit un chemin de beauté

Non un chemin de destruction.

 

Carole Radureau (21/11/2020)

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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H
Tu as raison Caro,<br /> le Camino del indio ne regrette plus d'être coupable de la distance ...
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C
Merci Serge (bisouxx)