Le colibri-messager de Chirimoto
Publié le 1 Septembre 2020

Je suis le colibri le petit messager
Vous savez de mon bec
Même l’invisible je le transporte
Qu’il soit virus ou bien flammes ardentes
Je peux grâce à mon pouvoir invisible
Vous communiquer
Vous toucher
Vous émouvoir.
Je suis celui qui transporte aussi l’espoir
Le nectar de l’entraide
Le pollen de solidarité
Je suis le messager aux multiples dons
Celui qui volette
Sans jamais se reposer.
Ici le feu mord la verte canopée
Et la chair de la terre brûle
Ardemment
Ce feu qui la consume c’est un feu de trop
Un feu improvisé par le désespoir de la terre
Fruit de la sécheresse
Ce feu qui envoie mille flammèches
Envoie également mille tourments qui viennent
Comme des flèches
Se piquer dans une cible profondément affaiblie :
Qu’il est douloureux de voir sa terre
Sa douce colline posée telle une couverture
Sur un dégradé de vert et de bleu
Etre rongée par l’orangé puissant de la grande dévoreuse
Qu’il est dur de voir son cadre de vie s’épuiser
Ainsi
Par la merci du feu galopant au gré du vent
L’âme a trop souffert quand le corps se bat depuis des mois
Luttant contre l’autre fléau, l’invisible
Se donnant la main le feu matérialisé par sa flamme
Le virus dématérialisé avançant par la puissante évocation de la peur
Se succèdent des jours maussades, des non-jours au relent gris
Au relent noir
Combien de temps encore à souffrir
A regarder impuissants
S’anéantir notre monde, notre mode de vie
Notre environnement
Nos espérances en un monde meilleur
Plus beau, plus pur, plus sain
Reflétant comme jamais sa nature première ?
Je suis le colibri messager de douleur
Propulsé par le devoir d’alerte
Par le devoir de crier ce que crient leurs yeux
Ce que crient leurs âmes
Je suis celui qui distribue les fleurs de demain
Et non les mouchoirs car je suis oiseau d’espoir
Oiseau de reconstruction de résilience et de puissance.
Il n’est pas né le vent qui emportera notre lumière du bout du chemin
Là, le soleil a brillé pour nous : regard bienveillant
Là, la pluie va tomber pour la terre
Et l’averse salvatrice dans toute sa puissance
Sera comme une grande chute d’eau de délivrance.
Carole Radureau (01/09/2020)