Et Martin surgit de l’eau
Publié le 22 Août 2020

Son plumage était sec
Autour de lui jaillissaient mille pétales de cristal
Qui brillaient
Comme un métal
De leurs mille feux ardents.
Martin était savant
Aucun poisson ne lui résistait
Plongés entre son bec
Ils perdaient un à un leur fil d’aluminium
Leurs perles- écailles en diamant.
Il savait compter Martin
Les becs à nourrir
Il ne se trompait pas Martin
Chacun avait son lot
Et là tout près dans le nid une autre couvée
Prête à chauffer
Se mettait sur son trente-et-un de glaise.
Les bébés de Martin étaient-ils prêts
A voler de leurs propres petites ailes toutes neuves ?
Parachute de papier crépon
Couleurs de palette haut de gamme
Crayons Caran d’Ache de la gamme Pablo
Lissant une à une les plumettes pour en imprégner la mémoire
D’un bleu de cobalt tiré des paillettes.
Et Martin surgit de l’eau
Sa fusée bleue son éclat de marine
Sa propulsion intime
Son amour collé aux basques
Les gouttes étaient comme des écailles échappées de la vasque
Glissant et bouillonnant
Du feu de l’énergie.
Tu regardes cette alchimie
Ton rêve prend forme dans la fleur véritable
L’eau te semble insondable
Insondable la beauté de la vie
Sa magie sa mécanique
Son adaptation.
Insondable la force pure et aquatique
De la poésie
Qui se glisse telle l’écaille sur le plumage sec
Martin sort de l’eau
Son plumage impeccable.
Carole Radureau (21/08/2020)
Poème inspiré par ce documentaire magnifique