A la saison des petits fruits
Publié le 21 Juin 2020
A la saison des petits fruits
Le merle est ravi et
La fauvette ne s’arrête plus
De compter fleurette aux nuages.
Ceux qui veulent tout comparer
Tout classifier diront celui-ci chante mieux
Celui-là est le deuxième, celui-ci le troisième :
La nature elle, envoie les chants
Peu importe de quel gosier ils fusent
De quelle petite bête généreuse
Le chant porté par l’oiseau est un chant de la terre
Une communion essentielle avec la mère nature.
A la belle saison chacun ouvre son cœur
Son cri sa voix sa chanson son parler
Pour à sa façon
Dire son bonheur d’être en vie.
L’oiseau sorti du conte de la terre-mère
Comme né avec ce cordon autour du cou
Lui serrant la glotte et au lieu d’un sanglot jaillit
Un ruisseau.
Il est un rapport entre l’ici le terrestre et l’au-delà
Le cosmos
Le visible et l’invisible
Le permanent et l’impermanent, c’est qu’il est, lui,
L’oiseau
Ce révélateur.
Les âmes ils les transportent dans son bec comme une histoire
Toute faite
Toute fête
Au faîte de sa canopée il en fait
Un bal masqué d’âmes
Toutes plus vives les unes que les autres
Cette chair d’étoile est par l’oiseau
Distribuée en une fine poudre d’ange de mémoire et d’amour.
Conjugue-moi le verbe vivre à tous les je
Merle noir moqueur et rieur qui se fiche bien de la concurrence
Récite-moi le verbe aimer à tous les nous
Fauvette noire qui sait par cœur le chant du roucoule.
Je décrète la joie de vivre révélée par la nature enfin présente
Sur le plateau de l’évidence
Et dans le chant des oiseaux
La vraie vie est un cadeau.
Carole Radureau (21/06/2020)