L'avancée

Publié le 1 Mai 2020

 

Le 1er mai est confiné

Nuls chants dans les rues de Paris

Le muguet subi l’avancée

D’une époque coronavirusée

Qui décale chaque jour les saisons

Au rythme des tremblements.

 

Les travailleurs n’ont plus d’usines

Ils ne se revendiquent plus comme tels, pourtant

Des salariés, des précaires

Vont au turbin

Chaque matin de COVID-19

Et ce sont eux qui font bouillir la marmite

Dans laquelle des masques faits maison

Se débattent pour se débarrasser du parasite

Et pour que rêvent encore les ménagères.

 

Ce sont les travailleurs de la base qui créent les richesses

Ce sont eux qui vont au contact, au jus, au bouillon

Qui vident les détritus, désinfectent les chaumières

Prennent les pouls, les températures

Gardent les petits des non confinés.

 

Nous ne pouvons offrir à nos proches

Loin de nous

Qu’un brin de muguet de papier ou séché par prévoyance

Il a encore un reste de parfum comme une invitation à l’an prochain

Avec tristesse on leur souhaitera le bonheur

Après le passage du facteur 3 fois par semaine si on y pense

Le bonheur c’est un plat qui se mange froid

Comme une andouille qui oublie de se laver les mains après les avoir serrées.

 

Il est où le bonheur niché dans des sourires

Dans ces mines réjouies de nos anciens des défilés

Ceux qui ont permis aux luttes leurs avancées

Fauchés par un minuscule virus au grand bruit

Chaque jour je me dis que mes anciens à moi sont partis fort

Heureusement

Ne voyant pas ce que nous avons fait des luttes

Notre échec à porter avec vaillance les leurs pour un monde meilleur

C’est triste car le monde reprend son chemin capital

C’est un coup pour rien avec moins de libertés

La peur a rivé au corps de chacun sa terrible douleur

Enfermement, confinement, misère sociale et relationnelle

La peur fait avancer au pas la masse

Alors qu’elle devrait lever le poing et revendiquer ce 1er mai :

Plus jamais ça !

 

Le monde meilleur se construit par un imaginaire parfumé au muguet des luttes anciennes

Quand on se rêve, quand on se redéfinit, quand on repart à zéro, quand on y croit

Le monde meilleur est porté par le sourire des enfants

Leur exigence inconsciente d’une vie digne et saine

Le monde meilleur est un redécoupage des taches

Avec en haut de l’arbre la terre-mère, la donneuse de vie

Ce n’est pas le capital qui commande c’est elle

Nous sommes des enfants qui respectons la consigne et la consigne est claire

Définitive, tranchante :

Il n’y aura pas de seconde chance :

Il veut continuer à bleuir, le ciel

Elle veut retrouver ses marques, l’eau

Elle a besoin d’espace et d’intimité, la forêt

Elle est arrivée au bout de son ère la terre que l’on veut semer d’espoir

Elles désirent plus que tout croître aussi, les espèces.

 

Le muguet des travailleurs est un muguet d’espoir

Que cette minorité qui permet chaque fois de bouger des lignes, lève dans son poing

De celui-ci fleurira un muguet de renouveau

Une autogestion, un autre mode de vie, une autosuffisance

Un système D retrouvé, une réécriture de l’histoire, une poésie de fusion entre la mère

Et l’enfant.

 

Carole Radureau (01/05/2020)

 

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chronique du virus

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S
tout à fait, confinement qui etait nécessaire, mais qui aurait dû s'accompagner d'un plan pour en sortir avec tout une panoplie allant du gel et des masques à la recherche et à la protection complète du peuple , mais rien du tout que du blabla, ce confinement à permis tout de même à ouvrir les yeux à la plupart. beau poème qui va du requisitoire au programme pour après. pour ma part pas de manif mais banderole à la fenêtre merci caro continuez je le lis tout les jours ce poème
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M
Bravo Caro, tout à fait l'ambiance de ce 1er mai particulier ...<br /> D'où la réponse sur fb (suggérée par Serge), "au printemps, de quoi rêvais-tu ?"
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C
C'est dur de penser que les militants ne manifesteront pas ce jour......autant que de mon côté je ne puisse plus y aller ces dernières années, cette-fois, savoir que les autres non plus n'y serons pas, ça fait mal. J'ai rajouté la chanson au poème, merci à vous 2. Bises