La terre ne tremble pas quand la souris bégaie

Publié le 26 Avril 2020

La terre ne tremble pas quand la souris bégaie

La terre nous est étroite. Elle nous accule dans le dernier
Défilé et nous nous dévêtons de nos membres pour passer.

Mahmoud Darwich ( La terre nous est étroite)

 

Le chant du merle porte la parole des exclus

et la porte reste ouverte de la parole qui fuit;

Il est étroit le nuage quand sur le devenir de nos songes

Il slalome. Fruit essayant de passer au-delà des frontières ;

Je suis et ne suis pas. Pistache désolée par l’absence de propos,

Figue en l’éclat de rire portée malgré elle ;

Je suis et ne serais pas celle qui décide à la place du merle

Quel est le menu de ce jour ; quel emplacement pour le nid et

Combien de temps suffit l’amour pour répartir la pluie ;

La terre nous est étroite et le sourire aimant,

Reculé ;

La place pour la pensée qui virevolte, couleuvre entre

Les plots de l’audace ;

La place pour le moment présent qui fuse, héron

Par la pugnacité, levé, comme une main qui veut s’appliquer ;

Je suis et ne suis pas la fraise trop tôt cueillie et qui dans le bouillon

S’époumone en explications : la fraise aime l’alliance du poivre

Le poivre est en prison pour crime de compassion ;

Le chant du merle élève un chant des inégalités : que fait le vent,

Que fait la plaine, que fait la grive pour remédier à cela ?

Je suis le petit parasite qui tue et se sent fort comme une épine dans le talon

Je suis celui qui aligne 4 planètes sur un oreiller ; je suis celui qui décrète

La fin des questions, le début des choses sérieuses ; je suis celui qui jamais à l’argent

Ne prête force, qui au rêve jamais ne prête vie, qui à l’amour ne cède.

Je serais la ligne plate et anesthésiante de l’éther : sang incolore et limpide par la force des choses,

Conquis ;

Je serais le tricot qui a oublié dans le métro sa maille à l’envers ;

Je serais l’idiome perdu qui a misé sur le mauvais pot ;

Je serais l’innocence qui ne sait plus ce que veut dire son âme ;

La terre nous est étroite et dans le couloir les dés sont parfois pipés :

Paix sur l’olivier et joie du saguaro au sourire retrouvé : la chauve-souris pollinise

Des fruits au parfum de renouveau : le colibri est un songe aux mille battements ;

La fougère a épousé un oiseau légendaire aux habits de korrigan ; la terre ne tremble pas

Quand la souris bégaie.

 

Carole Radureau (26/04/2020)

 

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Chronique du virus

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