Boire l’aurore
Publié le 7 Décembre 2019
Boire l’aurore
Dans sa phase boréale
Non pas comme la mésange
Qui a emprunté à l’ange ses ailes
Mais comme une envie d’absorber
De la beauté
De purifier son intérieur
De toutes les pollutions.
Je bois l’orangé qui s’achève sur une note d’incendie
Je bois le violacé qui tremblote dans la nuit
Je bois le rouge flamboyant d’un esprit de mystère
Je bois le bleu qui a du cobalt dans le sang.
L’aurore boréale est une illusion
Comme la vie l’est aussi
Cette phase où le château de cartes est faible
Et choit
Comme un effondrement sans retour possible.
Tu la vois cette magnifique figure qui tremble et bêle
Qui vacille et chancelle
Qui a trop bu
Qui est adepte du virage sur les chapeaux de roues.
Elle est là et si tu ne la bois pas
Pour en faire demain une tasse de maté
Tu auras loupé l’occasion d’en garder un pétale
Un signe que l’apparence d’un fantôme
Elle n’était pas.
Maintenant quand je parlerais
Je dirais multicolore
J’écrirais au sang bleu
Baillerais à l’orange sanguine
Méditerais au jaune d’œuf.
J’aurais bu l’aurore comme on boit le thé
Avec ce petit quelque chose d’étrangeté
Ce nouveau souffle comme un qui est régénéré
Car dans la nature et l’illusion
Je veux puiser mon ressourcement.
Carole Radureau (07/12/2019)