Sous l’apparente vieillesse des hommes il y a les plus beaux chants
Publié le 11 Juillet 2019
Photographie de Serge (licence Woody Guthrie) - La Sumène se jetant dans le Doux à Lamastre (Ardèche)
Le chant des ans
Est une mélopée qui tient debout
Ancrée, mille fois ancrée
A notre mère la terre.
Le chant de la vie
Est une berceuse
Murmurée depuis l’enfance
Avec enclin
Sauvegardée
Transmise à l’envie
Transmise à l’aval
Abordée et abordable
C’est une ancre de pérennité.
Le chant de la sagesse
Est un chant d’oiseau
Modulable
Fréquentable
Partageable
Inimitable
Sauvage
Fécond
Précieux
Harmonieux.
Le chant d’oiseau se rime
Le chant d’oiseau se mime
Le chant d’oiseau se ressent
Comme une caresse ou une
évidence.
Le chant de l’expérience
Est un ruisseau chaque jour
Reconduit
A la source de la connaissance
Et
A la vérité de l’envie.
Le ruisseau est un havre qui chuchote
Qui glougloute et qui
Dégoûte
Son grand désir de plaire
En mille gouttelettes
Déposées sur les rives
De l’aurore.
Le chant de l’eau
Est un tango
Qui surfe avec la truite
Qui slowe avec la nuit
Et qui
Entre deux gargouillis
A le temps de valser
Avec les apparences.
Le chant des hommes
Mûrs,
Le chant des femmes
Mûres
Est une salade de chants
Bercée par le jus de fruit de la vie.
Il ne se lit plus sur le visage de la fraîcheur,
Non.
Il s’entend du plus profond de l’être.
Il n’a plus cette figure d’apparence,
Non.
Il sort de la grande sérénité
Comme une cascade trop longtemps
Gardée.
Carole Radureau (11/07/2019)