Ce que j’aime
Publié le 25 Juillet 2019
Ce que j’aime
C’est la vie qui tisse
Qui vibre
Et qui crisse comme des dents
Trop longtemps serrées.
Ce que j’aime
C’est l’air inversé
La chute du temps dans le bénitier végétal
L’huile qui s’écoule feuille à feuille
Du moment présent.
Ce que j’aime
C’est le nuage qui s’étire
Paresseusement
Comme pour s’incruster
Dans un ciel
Par lui
Conquis.
Ce que j’aime
C’est le clin d’œil de la terre-mère
Le blanc qui s’invite dans le noir
Le fruit qui se tortille à l’envers du décor
Tout ce qui casse l’incertitude
Et l’exactitude.
Ce que j’aime
C’est la spontanéité
Le regard de l’enfant sur les choses
Son souffle sur la petite bête
Sa curiosité insatiable
Sa vivacité
Sa fraîcheur.
Ce que j’aime
C’est la découverte
La conquête des sens
A l’endroit
A l’envers
Savoir s’ouvrir de nouveaux horizons
Même dans sa cour
Même dans son chez soi.
Ce que j’aime
C’est la vie qui s’écoule
Comme dans un sablier d’opale pressée
Mais non par le temps
Doucement l’opale a été amoindrie
Elle s’est résolue à devenir poussière
Elle s’est couchée sur un lit minéral
A elle permit et offert
Doucement l’opale a délité ses vœux
Elle a fermé ses yeux de lumière
Pour les rouvrir sur la pérennité.
Rien d’elle n’a changé si ce n’est la forme
Rien d’elle n’a changé car la forme se déforme
Mais ce qui la rend permanente se transforme
S’adapte
S’intègre.
Je regarde la poussière fine de l’opale
Je sais qu’il n’y a pas de peur
Qu’il n’y a pas de mal
Qu’il n’y a que le son de l’air
Qui vibre sur la douce peau
De son aurore apaisée.
Carole Radureau (25/07/2019)