L’essentiel (réflexions sur la vie et la mort)
Publié le 7 Mai 2019
Un soleil qui se fait attendre
Des roses en suspens
Des fougères encore timides
Mais des insectes à qui mieux mieux
De la vie
Des enfants qui grandissent
Des perspectives de beaux jours
La patience est une sœur
A laquelle
Donner la main sans la desserrer.
Quand la mort frappe aux portes
Avec son habit de tristesse
Resserrer les liens
Retisser les fibres
Se rappeler les sourires
De ceux quittés sur les bordures du temps.
Il y a
Entre la nervure du cœur
Et le berceau de l’aujourd’hui
Une petite porte qui se souvient
Que la peine et le chagrin des autres
Sont aussi les nôtres.
Il y a dans l’interstice des étoiles
Et le porte-plume ébréché des Pléiades
Un accès futile
A la vérité
Une sève de douceur
Prête à être tirée
Par le bout des lèvres.
Je ne suis pas celle qui flirte avec la mort
Je suis celle avec qui elle chemine
Tranquillement
Comme une amie
Comme une réalité
La mort s’apprend
Tout doucement
Elle s’apprivoise
Mourir avant que de mourir
C’est aussi un entraînement
Chaque jour enlève à la vie
Un pétale
La mort
C’est un gros bouquet de pétales
Qui ne veut que signifier
Le repos du corps.
Comment le dire à ceux qu’on aime ?
La présence pour eux est devenue absence
Quand la mort écrit son mot subitement
C’est ce qui est dur à vivre
Pourtant l’être est là
Partout tout autour de soit
Et beaucoup dans son cœur
Le souvenir doit devenir présence
Et l’herbe
L’abeille
Le merle
Le doux clapotis du vent
Sont autant de présence.
Je ne sais pas ce que je sais
Juste une intuition et
Le rire des oiseaux
Qui fait un rebond dans la douce certitude
De mon cœur.
Ne pas avoir peur
Prendre la force de la vie
Celle des personnes aimées
Leur rendre la nôtre
Quand la vie reprend le corps
Pour le ramener à son espace premier
La luciole comme une étincelle
Brille toujours
Il faut
Dans un soupçon de certitude
La saisir là où elle se trouve.
Carole Radureau (07/05/2019)