Âme de Rouen

Publié le 24 Mars 2019

Saisir son cœur
Sa plume son antériorité
Ses petites rues parfois malfamées
La rue des Bons Enfants, coupe-gorge moyenâgeux
La rue Eau-de-Robec, la rue Malpalu, la rue du Champ des Oiseaux (quand j’étais enfant entendre ce nom me faisait rêver)
La rue de l’Epicerie (peinture).

Autour de la cathédrale
Une ambiance règne
C’est sombre
C’est humide
Et pourtant lumineux
Il y a toute cette sombritude liée au religieux
Au gothique, ce moyenâgeux retranscrit par les pavés par les murs
Les façades les ornements les gargouilles
Il y a cet environnement de curés, de sœurs, de moines
…..(toutes ces soutanes de mon enfance)…..
Tous ces clochers, la ville aux cent clochers
St Maclou, St Romain, le Sacré Cœur, St Vivien …..

Le peintre a saisi la lumière dans l’ombre
La couleur qui sait se faire fleur en automne
Une qui puise dans le cours du fleuve
Une auréole, un soupçon de vie
Le gris des pavés fait trébucher l’aurore
On se prend à lever la tête
Et là merveille :
Le Gros-Horloge et sa petite vie tintinnabulante.

Rouen où je suis née
Où aimait à se rendre mes grand-parents bienaimés
Le clos, sorte de puces rouennaises
Le parvis de la cathédrale et la rue piétonne
Toujours noire de monde
Le vieux marché (place Jeanne d’Arc)
La ville de Maupassant, de Flaubert
De Jeanne d’Arc au bûcher
Au son des cloches la vieille ville vibre
Elle sort doucement de sa torpeur
Ses maisons à colombage craquent quand la chaleur est reine
Mais l’humidité est malgré tout présente
Cette grisaille au cœur
Pissarro la révèle sous des couleurs chaudes pour l’époque
Pissarro a peint un Rouen chaud.

Rouen ma ville de naissance
Non ma ville de cœur
Je ne me sens pas normande il y a
Juste ma famille mais je n’y sens pas de racines
Juste une mémoire que je ne souhaite pas cultiver
La ville est un héritage de l’ancien temps
Tout en elle est fixé sur « autrefois »
Pour autant la ville est belle
Il faut la regarder avec des yeux d’aujourd’hui
Ne rien voir d’autre que son cœur pur
Son histoire ses traces de pas ses luttes ses querelles
Tout ce qui fait d’une ville ancienne
Le siège d’une culture, d’une civilisation.

Carole Radureau (21/03/2019)

Rouen, rue de épicerie, 1898 de Camille Pissarro

Par Camille Pissarro — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=156473

Par Camille Pissarro — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=156473

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre d'antan

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A
Ha je me retrouve dans ton poème mais pas dans la peinture, d'ailleurs je trouve qu'il lui a retiré tout son côté sombre et mystique. Je n'y suis allée qu'une fois mais je partage entièrement tes impressions que tu as très bien évoquées. Pourquoi ne pas cultiver tes racines normandes, elles sont aussi belles que n'importes quelles autres...
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C
Oui, c'est vrai que c'est moins sombre mais c'est parce que ce sont les couleurs de Pissarro, c'est ma peinture préférée de la ville de Rouen, elle me parle beaucoup. Ne crois pas que je renie mes racines, j'en parle ainsi sans cracher dans la soupe et en étant sincère mais je ne ressens aucune racine, aucun attachement à cette région, je dois être phagocytée par d'autres racines certainement plus profondes que celles que j'ai vécues, cela peut paraître surprenant mais je ressens des liens bien plus forts avec d'autres lieux, c'est certain.