Ode à ma poésie

Publié le 12 Mai 2018

Ode à ma poésie

Peut-être étais-tu en moi
Où as-tu été déposée par le vent
Etamine légère et forte
Collée à mon crayon tel un post-it
Clignotant sans cesse
Gyrophare de l’espérance
Pointillé de la subsistance
Phare qui dans chaque nuit
Luit
De toute la force de la luciole.

Je t’ai adoptée
Ne pensant pas te garder
Je croyais le cadeau trop beau
Pour moi
Tu t’es incrustée
Obsidienne couchée sur le lit sombre
De l’aurore
Et tu as dormis
Ecris, sauté, dansé, joué tous
Les rôles que je t’ai fait jouer.

Tout d’abord tu étais poésie-réconfort
Muse de divan
Ecoutant les borborygmes de mon estomac
Se reformer soudain
Puis tu découvris que la main qui te portait
Aimait l’engagement
Alors tu suivis le cours sinueux du ruisseau
Pour te transformer en poésie engagée
Et tu étais belle dans ce rôle
Ensuite ta cousine te fit de l’œil
Elle te disait mais oui tu peux le faire
L’accent tellurique était une rime à part entière
Qu’il convenait d’adopter
Pour écrire comme Pablo le grand frère
Mettre à l’honneur pierre terre fougère mer oiseaux
Tout ce que la vie fait pousser
Qu’il convient de chanter
Haut et fort
A cette étape tu as été belle
Et généreuse
Je t’ai aimé dans ce rôle que je souhaite garder :
Chanter l’oiseau maudit
La petite plante que l’on arrache
Comme une herbe mauvaise
Chanter celui que l’on oublie
Ou celui qui n’a pas l’heur de plaire
Chanter la beauté la douleur la mort
La naissance
Chanter les saisons qui se renouvellent
L’incendie, les nausées et les injustices.

Aujourd’hui la vie
Me rapproche de ta voie première
Tu seras celle qui me soutient dans l’épreuve
Que je place en selle et que je lance dans le galop
De l’espérance
Tu seras celle qui console et qui caresse
Qui dénoue les nœuds et lisse le cœur
Dans le sens du poil
Je veux que tu me nourrisses à nouveau
Que tu m’éclaires à nouveau
Je veux que tu sois lampe de poche
Canne, manteau, feu de bois, rose
Il faut que tu sois forte pour m’accompagner
Je te demanderai sans cesse la vérité
Je te solliciterai pour lire dans ton marc
Je te demanderai de réconforter mes proches qui me
Lisent
Je te ferai confiance pour hisser les mots et non les
Plaintes
Je te croirai quand tu me diras que je fais bonne route
Il faudra savoir lire entre les mots
Comme on lit entre les maux
Il faudra savoir te décrypter te connaître
Apprécier ton message
Je demande que l’on aime ma poésie comme
La messagère des ondes
Je demande qu’on la respecte
Car elle porte en elle tant de souffrances
Que sa robe est un diamant éternel.

Carole Radureau (12/05/2018)


Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Soufre natif

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Très beau ce face à face avec ta poésie, très émouvant aussi. Elle est en toi depuis ta naissance je crois, et tu as de la chance d'en avoir eu conscience quand tant d'autres l'ignorent. La chance d'avoir le talent pour l'exprimer également. Ta poésie t'apporte sa sève de vie et n'oublie pas qu'elle apporte aussi beaucoup à ceux qui te lisent. N'abandonne jamais Amiga!
Répondre
C
Merci Alma.<br /> Non, je n'abandonnerai pas car trop de choses m'abandonnent et ça c'est un cadeau de la vie, un rare présent à préserver. Pouvoir écrire sans toujours tout dire, en suggérant parfois, en utilisant des habits de scène, c'est aussi un présent de la vie et bizarrement, même si je pensais au début où j'écrivais, qu'avec un tel débit, j'aurais vite tout dit de ce que j'avais à dire, ce n'est pas le cas. Les mots sont magiques et comme lorsque l'on fait une soupe avec les mêmes légumes chaque jour, elle n'a jamais le même goût, avec la poésie et avec les mots, c'est pareil.