Ode à la biophilie

Publié le 19 Avril 2018

« Quand vous atteindrez le cœur de la vie, vous trouverez la beauté de toute chose, même dans les yeux aveugles à la beauté. »

Khalil Gibran, Le sable et l’écume

Tout ce qui vit me plaît
Tout ce qui vit trouve grâce à mes yeux
Tu ouvres ta petite bouche en grand
Je vois tes petites dents étamines éblouies
Et sort alors
Ton chant
Flûte des Andes, tambour des Garifunas
Tu me souris
Le soleil fuse et sous ta jupe
Transparente
Je revois le sucre épanoui du printemps
L’air a cette senteur à nulle autre pareille
Je suis petite fille batifolant dans l’herbe
Avec pour toute valise
Un chemin d’odeur
Une mémoire olfactive tournée
Vers la vie.

La vie me plaît
Même quand elle me déplaît
Elle me tire à elle c’est plus fort que moi
Je veux encore apprendre le morse des mésanges
Rimer chaque gramme de chlorophylle
Chaque rayon de lune
Chaque bouton qui s’épanouit fruit à demi
Consumé
Quand le jour se lève que le ciel s’est permis
D’effacer
Les vilaines traces de sa colonisation
Le bleu s’invite plus que de coutume
Le gris s’efface et plus une onde ne veut vibrer
Aussi fort que l’azur.

Tout ce qui vit est sacré à nos yeux
Le sang du châtaignier le rire de la fougère
La voluptueuse chanson de la rose naissante
Le petit oisillon ébouriffé
L’araignée en varappe
Le merle champion de course à pied
Puis le volcan Lanin qui dresse sa vérité
Fait bouillir sa marmite
Ecrivant à son cousin le glacier de Béring
Une mélopée de résistance.

Chaque plante est utile chaque pierre est un coussin
Où reposer nos contraintes
A interroger à faire luire le message du passé
Chaque minéral est un sang figé qui vibre
Qui nous dit : je veux rester caché.

J’écrirais pour la vie car la mort ne me plait pas autant
J’écrirais car la muse est rentrée de son escapade
Fille des sens épanouie par l’aube attisée par l’aurore
Elle est une vie qui se décline dans chaque seconde
Courant sautant s’esclaffant rimant
Porte-parole de ce qui vit la muse
C’est un stylo sans encre
Ou bien c’est de l’encore
Qui dicte et qui balance
Entre vivre
Et vivre.

Carole Radureau (19/04/2018)

Ode à la biophilie

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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A
Comme souvent, te lire lave mon coeur de sa tristesse.
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C
Merci Anne-Marie, tu sais c'est parfois dur aussi d'écrire. Bon courage et toutes mes amitiés.
A
Et quelle belle photo en accompagnement de cette ode à la vie! J'adore l'araignée en varappe, belle image:)
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