La madrugada – Le jour se lève et le printemps fuse
Publié le 16 Mars 2018
Il est un mot en espagnol
Qui fuse et qui dit le petit matin dans sa tenue d’Eve
La madrugada, comme un petit cheval de Przewalski
Sauvage et musculeux
Fuse de sa steppe encore fumante
Pour allumer l’aube dans sa nuée d’aujourd’hui
Il est un mot en espagnol
Qui envoie balader l’hiver
Se coucher dans sa bogue entrouverte
De neige et de froid
Qui éclaire d’un rai de lumière encore timide
Le printemps
Cette saison qui ouvre le cycle des saisons
Qui met la couleur sur les chaînes en noir et blanc
Qui envoie le bouquet de senteurs
Au milieu des parfums d’hiver
Enrhumés
C’est la primavera ce beau mot castillan
Donnant son nom à cette toute première fleur
Aux chaudes couleurs
Au regard coquin
Au parfum
Délicat……
Qu’il est facile d’ouvrir les bras du printemps
Les écarter et puiser sa force comme un châton
Collant et visqueux
Qu’il est dur de clôturer l’hiver
Avec sa fenêtre sur la nuit et son obscur sentiment
De longueur infinie.
L’éternité a une robe longue blanche et verglacée
L’avenir porte une corolle en gaze rose
Et un cercle de reproduction prêt à être fécondé
Par qui le veut
Le sourire de la primavera
S’ouvre à la madrugada
Ne te referme pas sourire autrement que sur la chaleur de l’été
C’est une autre histoire qui commencerait
Et moi je veux te savourer, primavera
Te goûter mot à mot
Comme un amour que l’on découvre
A nouveau.
Carole Radureau (16/03/2018)
sur un texte de Rafael Alberti
sur un texte de Pablo Neruda