Terre de liberté
Publié le 17 Mai 2015
LE LIBRE-ARBITRE DE LA PLANETE-TERRE
Dans le vent qui entrebâille
Un buisson de feuilles en devenir
Dans le nid qui s’apprête à accueillir
La couvée du lendemain
Libre est la couche de brindilles
Enlacée d’un coton fraternel.
Dans l’eau de l’océan
Qui se teinte de méthylène
La vague plonge dans le message des murènes
Et glisse sur un sable blanc et soyeux :
La liberté a perdu ses yeux
La sirène étincelle et ses larmes en miroir
Sont des coupes de nacre et d’ivoire.
Le cinabre pilé dans le mortier d’un volcan
Ecrit son histoire qui brûle les doigts
Brûle le cœur de toute son ardeur.
Le feu détruit le germe de la vie
Pourtant la feuille souterraine un jour
Brise la croûte terrestre et sa bogue de calcaire
Et dit d’un clignement d’œil : C’est moi que voici !
Si la terre matérialise tous nos propos
Mimant et érigeant le pouvoir de nos exigences
Si la terre absorbe avec bonté
Le sang, les pollutions et les gens malmenés
Elle est libre
Comme l’air,
Le feu
Et l’eau.
D’un tremblement sa fièvre s’exprime
D’une secousse elle vire ce qui l’éclabousse
D’une pichenette elle nous réduit en miettes
D’une escarboucle elle érige la cordillère
Au beau milieu de la grande avenue de nos vanités.
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Vivre libre, oui !
Sur une terre libre et dégagée
Vivre libre, oui !
Sur une planète-paix
Sur un océan-aimant
Sur un volcan adouci par l’amour
Avec en ciel de vie
Un air révolutionnaire et libertaire
Pour briser toutes les chaînes
Aux pieds, aux mains, aux cous
Aux troncs d’arbres, aux rus et aux monts
Aux cœurs, aux chevilles, aux limons
Aux reins, aux cervelles, aux bayous.
Carole Radureau (15/05/2015)
ANTIDOTE DE LA SERVITUDE
C’est une île éloignée, une poussière de rêve
Qui sort de l’hiver
Sous les yeux engourdis d’une brume en pyjama
Une bouche de corolle qui fait taire les hautbois
Une crinière de nuage, un aigle cavalier
Qui entre les barreaux
Prend la main de l’indien, au sortir de la nuit
Prend la main de l’espoir des âmes bâillonnées
C’est un cœur dévoré d’absence aux yeux de jaspe
Un galop d’hirondelle assourdissant le ciel
Germant les herbes folles
Des pleurs de coton s’élevant des guitares
Qui vomissent sans fin de ductiles maillons
Quand les croyances nous drossent vers la stabulation
Résonne les mutismes des enfants de demain
Agnelage lénitif, fantomatique stratus
Les bourgeons agonisent sous d’impeccables bottes
Elle accroche dans le ciel, un fanal salvateur
Unit étoile et vagabond
Un sourire de rocher ivre de galaxie
Un pinson qui serine d’impavides billevesées
Un peintre avec mots a chanté son portrait
Graffiti intempestif des arbres, des cahiers
Qui vient seller les grands nuages rebelles
Pour chevaucher plus vite que le vent des sept mers
Hobo-Lullaby