La grande guerre de Roger Colombier - La tranchée -

Publié le 10 Août 2014

image tranchée bataille de la Somme 1916 Gsl

La grande guerre de Roger Colombier - La tranchée -

Il pleuvait. Crottés jusqu’au cou et presque morts,
Nous étions confinés, seul avec le remord,
Dans la tranchée : étalement confus et triste
D’ombres sous le linceul des nues, gris et sinistre...
Au-delà du caveau, garnis de barbelés,
Des cadavres noircis, raides comme gelés.
Et autant de gisants pris dans la même toile,
Sans plus la force d’invoquer le divin voile.
A peine la nuit, l’on jaillira vers l’assaut.
Contre qui, contre quoi? Contre l’autre troupeau !
Ceux d’en face, pris comme nous, sans espérance...
De quel côté le bon droit et pour quelle France?
Il pleuvait. Le clairon sonna. En un clin d’œil
Comme une paille enflammée, droit sur notre seuil,
Nous nous sommes rués sans pitié sur les autres...
A moins que nos voisins vinrent charger les nôtres.

Roger Colombier

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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A
&quot;La guerre fabrique des hommes morts, et, pour les camoufler, on les appelle des héros.&quot; (Alice Fernay)<br /> &quot;Quand les riches font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.&quot; (Sartre)<br /> Et dire que cela continue, encore et partout, l'horreur.
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C
Oui c'est vrai. Ça continue et ça semble même s'accélérer à toute vitesse.<br /> L'être humain est fou pour la majorité et ceux qui gouvernent sont des bouchers des bourreaux.<br /> Amitiés<br /> <br /> caro