patchwork

Il est une couleur qui l’emporte

Dans sa mochila la couleur de l’hiver

Elle la sème partout où elle peut

Elle veut convaincre

Elle veut persuader

La couleur qui rompt la monotonie du froid

C’est elle, bon sang ne saurait, bon sang……

Porteuse de symboles puissants très puissants

Synonymes par exemple de soleil

Par exemple d’or

Par exemple de poussin

Par exemple de lumière

Elle est forte elle éclabousse elle émoustille elle encense.

C’est la couleur qui règne chaque début d’année dans mon jardin

Elle est là dans le petits éranthis qui émerge d’on ne sait où

Elle est là dans les crocus

Qui s’éparpillent

Qui s’évadent

Elle est là dans la coupole bien ouverte d’un pavot

Elle viendra en son temps au cœur d’un narcisse

Dans le bouquet tout fou du forsythia

On l’a vue dans le splendide mimosa corse

On la verra quoi qu’il en soit on la verra cette couleur

Unique profonde riante enthousiasmante

Qui s’en fout de toute la négativité que les hommes mirent en elle

Qui porte haut sa bannière étoilée sa joie de vivre.

Carole Radureau (18/02/2021)

……poésie de février 2021….

……pas un jour sans poème…..

Tous ces petits sourires de mica

Toutes ces paroles sensées du feldspath

Tous les talents de cuisinier du transparent quartz

Aucun fossile dessous la table

Juste une mémoire écrite dans le magma

La table est mise

Dame nature la protège la bichonne

La pouponne et le vent est son grand conseiller

La mer lèche chaque jour le propos désordonné de la table

Si quelques miettes, résidus d’un repas pantagruélique restent

Les mouettes et les goélands s’en chargent prestement

N’oubliez pas vos cure-dents

Aujourd’hui au menu sont les crustacés

En ont-ils assez d’être crus

Passablement passés à la gamelle de la vie

S’accrochant à la table tels des êtres en survie

Ils lui collent aux basques

L’embrassant de façon plus que passionnée

La table de la minéralité est comblée

Quand sur sa nappe quelque eau prospère

Digère son sel

S’évapore

Que le bigorneau s’inscrit en lettre d’or

En hiéroglyphes patiemment dessinés

Le mica sourit de ces dents noires et rares

Le feldspath s’éclate et rêve de devenir poudre étincelante

Le quartz éclabousse le ciel lui disant de bien se tenir.

Carole Radureau (17/02/2021)

……poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

J’ai oublié sur le sable

Mes jouets

Sur ce sable au souvenir latent

Dans sa mémoire génétique

Tant de siècles se sont écoulés

Passant par une lorgnette étranglée

Et patiente.

Voyez ce que la nature-même

De mes jouets a fait :

C’est un jeu de construction

Grandeur- grandeur :

Démesurée !

Je me prends à rire à l’idée de lancer le dé géant

De compter sur ses faces les points de mica non encore rangés

Dans un ordre ridicule qui me fait rire également car tant conformistes

Je me prends à rire à l’idée de déposer

Sur une assiette ordonnée et précieuse, bienséante

Le château de crêpes en granite dur et doux, chaud et froid, c’est selon

De proposer ce dessert avec une confiture de lave pressée

Et tirée de la mamelle du temps

Je me prends à m’émouvoir

De la tendre complicité entre la tortue aux ailes déployées

Devenant nageoires natatoires et puissantes

Pour ramer à contre-courant

La mer est sa demeure comme la mer est notre demeure

Car en elle demeurent tous les secrets de la création

Créature sortant de l’eau

Mutant

Rampant

Marchant

Courant

Un dessert de crêpes fumantes t’attend quelque part dans l’éternité

Un jeu de dé déroule son histoire comme pour ramasser à la petite cuillère les dégâts des civilisations

Comptons-nous sur le bon compte, comptons-nous ?

A regarder, se remémorer, à communiquer, à se connecter

A cette chair de granite ancienne, précieuse, féconde

Nous lisons un livre naturel qui est le plus précieux

Et ce bleu qui étincelle adoucissant l’angle mort de la pierre

C’est un fond bleu de réminiscence

Un bleu de reconnaissance.

Carole Radureau (16/02/2021)

……poésie de février 2021….

…..pas un jour sans poème…….

Cet orangé qui ouvre le pas-de-porte de l’hiver

Tendant ses petits bras vers l’arbre qui fut

Son domaine

Cet orangé chu sur un sol accueillant et froid

Tout préparé pour s’endormir dans les brumes de saison

Mélange de tons

Chacune de ses composantes a mûri sa réflexion

De façon individuelle et du soleil

De la lumière

A pris un essentiel tout juste teint de vérité

L’une est devenue rouge pourpre

L’autre profondément jaune

Untelle a décidé de presser son orange sur le tronc

Pour en tirer un jus faisant lever les yeux au ciel

Mélangées les sœurs sur la sol…..tapis….

Ne font jamais désordre

C’est un trésor, de l’or pur qui est là tendant les bras

C’est une invitation à la réflexion

A la méditation

Laissez-nous nous endormir nous fondre dans la terre-mère

Ainsi déposées en miroir, faces visibles

Espoirs cachés

Ainsi nous finirons cette existence en osmose

Comme en osmose notre vie sur cet arbre majestueux.

Carole Radureau (15/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

…..pas un jour sans poème……

Si j’étais Violette

Où irais-je me nicher ?

Au cœur d’un système

Au sein d’un parti

Au milieu d’un océan

Bien cachée ?

J’aime me perdre en des géographies peu communes

Habiller des merveilles

Glisser sur des robes pures

M’harmoniser aux gorges

Dessiner aux fleurs de tendres jupettes

Abriter des étoiles dans les bras minéraux

Eclabousser d’ardeur

Au sein d’une pierre adorée

J’aime m’iriser, me violettiser, me penséiser

Me diaprer, m’embourgeoiser, me radicaliser.

Parfois les soleils se couchant

Tentent avec espoir de me convertir.

Parfois les fruits se gorgent de moi

Un jus de Violette dessine alors sur les bouches

Gourmandes

La marque sincère de ma vérité.

Parfois les roses ont su exprimer ma douleur

Décliner mon ardeur

Hisser bien haut une senteur à nulle autre pareille :

L’eau de Violette et son sucre

Son sucre a pris l’apparence d’une fleur

Tu mets en ta bouche la violette en sucre

Tu rêves au champ de fleurs

A la petite sœur Pensée de Rouen qui est presque perdue.

La pomme de terre ma mère a sa vitelotte

Le maïs se violetise

Et ma grand-mère Violeta Parra

Chante en cœur les cœurs du folklore

Chante en étoile les peuples en lutte

Chante encore et encore,

Violeta ma couleur à moi qui ne déteint ni

Ne se brade ni ne s’exprime en vain.

Carole Radureau (13/02/2021)

……poésie de février 2021….

…..pas un jour sans poème……

L’oiseau rouge d’aujourd’hui

Est une ode à la vie

Une ode à la facilité

Il a environ 3 plumes de gaieté

Un tempérament au sang d’argent

Et une gorge de cristal

L’oiseau rouge est oiseau de feu

De flammes de vent et d’âme

Il est petit chaperon qui a perdu sa vertu

Au détour d’un buisson

Couleur de marron

Qu’il a l’air en colère l’oiseau au sang vermillon !

C’est un mini taurillon

Qui rime avec son épée

De courtoisie

L’oiseau rouge d’aujourd’hui n’est pas politisé

Juste un peu épicé

Juste un peu carrément sincère

Juste un peu métissé mais pas trop

Il est couleur vérité l’oiseau qui ne sait où

Se cacher

Car dans la verdure environnante

Son ventre gargouille

Sa face s’empourpre

Son vermillon s’emballe

Son âme quitte la branche pour rigoler

Là-haut dans le cache-cœur des nuages.

Carole Radureau (12/02/2021)

Tangara vermillon

Ou piranga vermillon (piranga rubra)

…..poésie de février 2021….

…..pas un jour sans poème……

J’ai suggéré « violet »,

Et le vert est venu

Le vert soutenu inoubliable pur

Et fort

Le vert de vérité le vert

De contrefort le

Vert

Amazonien

Le vert tropical

Celui qui rime en « ère » qui,

Jamais

Ne fait grincer des dents

Celui qui envahit

A chaque printemps

Les fourrés les bas côtés les allées

Forestières les sentiers

J’ai demandé avec une petite voix

« violet »

La beauté la fleur en robe d’apparat

L’améthyste au sourire franc

La violette que l’on confond avec un bonbon

Sacré

Elle s’est imposée, elle la dame la reine

La mère la nécessaire celle que l’on aime

Jusqu’au dernier souffle car son

Souffle c’est celui de la vie

J’ai suggéré « violet » le vert est arrivé

Un vert qui rime un vert sublime un vert

Propice un vert éclairant et sincère

Celui de la fougère.

Carole Radureau (12/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Le temps passe vite avec la couleur

Elle nous emporte nous transporte nous apporte

Sa gaieté cette

Transparence cette évidence cette chance

La couleur transcende le temps le boit le tète l’entête en fait

Une fête

C’est comme une vague gentille et douce

Perché sur son écume te voilà baladé en une journée

Pas comme les autres non, pas comme les autres

Tu l’aurais cru sans la couleur mais elle,

Elle te dit aujourd’hui c’est moi la reine, demain

Un autre jour une autre couleur un autre détour

Tout le jour tu songes à sa robe à sa lumière à ce que l’image

Révèle d’elle

Chaque jour tu rêves à son arôme à sa petite vie à ce qu’elle ne dit pas

Te voilà en elle, fille, fils de la couleur

Te laissant guider par son moment présent

C’est rafraichissant, c’est supportant, c’est édifiant

Comme une simple évocation au milieu du blanc

Au milieu du gris

Au milieu du froid

Te ragaillardit

Le temps de la couleur est un passe-temps

C’est plus que ça vous le savez bien

Il faut habiller le monde de beauté la couleur, elle

Sait le faire

Et si le temps encore doit passer

Egal à lui-même

Sans grand changements d’ailleurs qu’attendre du temps

Si ce n’est du temps-horloge ?

Si le moment doit encore passer

Que la couleur l’aide grâce à son entonnoir de temps.

Carole Radureau (10/02/2021)

……poésie de février 2021…..

…….pas un jour sans couleur……

Mes ocres indélébiles en ma chambre de bonne

Rangés dans le tiroir du dessus

Car l’ocre a chanté et chante encore

Au lever du coq une chanson

De gaieté de bonne humeur une chanson d’il

Est l’heure de sauter pied nu dans sa chair sèche

Mes ocres du Lubéron déclinés du blanc au rouge

Parfum de far west, de Colorado, d’indiens

Liberté presque libre, sable d’hier et d’aujourd’hui

Aux basques, collés

Petits grains qui se mêlent s’emmêlent

Paysages sauvages découpés dans la pierre trop tendre

Echancrures et voussures, dénivelés et figures

Il y a la couleur

Il y a le volume et l’imagination fait le reste

Mes ocres ont ocré la matière grise de mon âme

La couleur est entrée sans un bruit sans une odeur

Tout simplement simple et belle comme une aventure

J’ai adoré les nuances de vert au milieu du blanc à Rustrel

J’ai adoré les dégradés et les plus foncés presque bordeaux

Sur nos joues les signes tous simples pour garder la trace

La marque des frères amérindiens, frères des espaces naturels

Ah ! Si seulement on pouvait découvrir des espaces

Tels espaces, en observateurs sauvages, en découvreurs du hasard

Et non en vacanciers !!

Mes ocres collés à mes écritures ma poésie de l’ocre

L’ocre en balade

Nul besoin de vous prélever dans les yeux face à face :

Vous demeurez.

Carole Radureau (08/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Aussi doux que le cocon du poussin

Parfumé comme un joli brin

Son jaune est un rival du soleil

Sur la mer il aime velouter sa chaloupe

Sur une onde de brume.

C’est un petit envahisseur

Quand il aime sa terre il étend sa chanson

Au-delà de toute barrière

Il dépasse les frontières du son et du temps.

C’est qu’il aime dominer

Son parfum entête, captive, veut sur l’horizon

Peindre en jaune la ligne de front

Imprimer sur la vague un décalco-mimosé

Aussi doré que le jaune dans sa coquille.

Un air d’exotisme plein la vue

Un espace déposé par l’arbre en son tutu

Un tulle délicat repose sur sa chevelure

Il a mis son soutien-gorge de dentelle au décolleté provoquant :

Il est celui qui chante et qui rappelle Eros

Il aime qu’on le lie à la fête des amoureux

Avec les sœurs anémones il chante de son mieux

C’est un bouquet d’amour qui en met plein les yeux.

Carole Radureau (08/02/2021)

…..poésie de février 2021….

……pas un jour sans poème……