Publié le 11 Novembre 2017
Qui a payé pour dire au ciel qu’il s’épanche
En vain
Qui a payé pour dire à la terre
Qu’elle s’érode
En vain
Qui a décidé de l’amour et du sang dans les fleurs
Qui a voulu que les corps
Se broient dans le cœur de la guerre
Que la guerre se noie dans le bruit des corps ?
Habillée de plumes et de coton
Je vais de par le monde une cage ouverte
A la main
Pour réciter des vers
Pour défendre la canopée
Envoler les oiseaux
Envoler les prisonniers
Offrir aux âmes errantes
L’abri d’un nuage complice
La grotte aux exilés
Le poing de la révolte
Qui a laissé faire ce qui pille ce qui tue
Qui bouche cousue a laissé égorger les enfants
Qui s’est à peine caché la face quand la souillure
A pris un à un les plus beaux habits des femmes
Qui a sponsorisé le règne du fric à n’importe quel prix
Qui a décidé que les êtres avaient un prix
Que les animaux se vendaient que les plantes se fumaient
Que tout en fumée
Pouvait partir comme la fumée d’une locomotive qui s’éloigne
Emmenant le butin ?
Hérissée de piquants de porc-épic
Je déciderais une armée de cœurs fidèles
Et dans la selva dans le maquis dans le buisson ardent
Je lèverais de vaillants combattants
Habillée des fruits profonds durs et tendres de la nuit
Je serais camouflage cèdre fondu dans le cèdre
Œuf camouflé dans le nid de la vie
Fougère en robe de catimini
Crochetant les rêves caressant les volontés
Erigeant des montagnes entières et des volcans vaillants
Qui embraseront le monde
Feront germer la graine
Qui peine et qui peine
Qui peine et qui peine
A germer.
Carole Radureau (11/11/2017)
• Qui enferme un sourire qui emmure une voix (de Miguel Hernández Avant la haine)