Publié le 3 Décembre 2019
Dans son cercueil de fer il vit
parmi les pierres rouillées
se nourrissant de fers à cheval.
Dans les montagnes, la bise hurle
avec sifflet à projectile
et le condor sort de sa boîte,
aiguise ses griffes sur la roche,
étend le plumage mystique,
court jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus
galope sur la hauteur concave
avec ses ailes ferrugineuses
et picore le zinc du ciel
traquant un signe sanglant :
le point immobile, le battement
du cœur qui se prépare
à mourir et être dévoré.
Il vole en descendant le cyclone noir
et tombe comme un poing cruel :
la mort l'attendait en bas.
Au-dessus, de cruelles cordillères,
comme des cactus ensanglantés
et le ciel d'une couleur amère.
Il grimpe jusqu'à sa demeure
ferme les ailes impérieuses
et s'allonge pour dormir
dans son abominable cercueil.
Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita