les oiseaux de pablo

Publié le 12 Décembre 2019

Conure à long bec

L'arbre avait tant de feuilles
que la richesse en est tombée,
avec tant de vert clignotant
et il ne fermait jamais les yeux.
Ainsi il n'a pas pu dormir.
Mais le feuillage palpitant
est devenu vert et vivant,
chaque bourgeon a appris à voler,
et l'arbre a été laissé nu
pleurant sous la pluie de l'hiver.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Ci-dessous un article que j'avais traduit sur la conure à long bec au Chili et sa réhabilitation.

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 12 Décembre 2019

le dessin du sicale des savanes et le poème de Pablo ci-dessous

le dessin du sicale des savanes et le poème de Pablo ci-dessous

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 11 Décembre 2019

Par Jose getulio de oliveira — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60452604

Par Jose getulio de oliveira — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60452604

Il n'y a aucun doute, il continuera
entre l'air et les feuilles de verdure
il continuera à gazouiller le chant :
le délégué bruyant est arrivé,
il est arrivé, laissant tomber
son petit poids jaune
comme un citron qui s'égrenait
entre le vol et l'aile de rosée,
l'eau errante qui chante,
les circonstances mélodieuses.

Il est descendu en glissant dans les airs
et son trille grésillait
comme s'il s'allumait
comme s'il tombait
et s'accrochait à la musique.

Il semble qu'il soit tombé
enveloppé dans du pollen, de la branche,
et ça aurait laissé parfumé
l'air qui n'arrêtait pas de trembler
quand il gazouillait son délire
et ses nouvelles de cristal.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 10 Décembre 2019

Bruant chingolo

Bruant chingolo

Tu m'as réveillé hier, ami,
et je suis sorti pour te rencontrer :
l'univers sentait le trèfle,
pour ouvrir l'étoile dans la rosée :
qui es-tu et pourquoi chantes-tu
si intimement sonore,
si inutilement précis ?

Comment connaissait le fournisseur
la précision de ton trille,
l'horloge d'une goutte d'eau,
ton petit violon parfumé
interrogeant les pruniers,
la source indifférente,
la couleur des lézards,
posant des questions pures
auxquelles personne ne peut répondre ?

Je t'ai à peine vu, passager,
musicien minime, ténor
de la fraîcheur, propriétaire
de la pureté matinale,
j'ai cru comprendre que tu revenais
avec ta petite flûte à eau
de tant de choses qui étaient mortes :
tant de pétales enterrés
sous les tours de l'humus,
dans le gaz, sur le trottoir,
et qu'avec ton action cristalline
tu restitues à la rosée.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 9 Décembre 2019

Troglodyte familier

Petit voisin rond,
tout de plumes revêtu,
toujours derrière ton trésor :
à la recherche d'un atome perdu,
une notion, un filament,
un par ailleurs des mauvaises herbes,
une paupière de la brousse :
quelque chose qui doit être là
parce que le troglodyte revient et remue :
ses yeux agiles brillent,
sa queue minimale se dirige
redressée vers les nuages,
et il entre et il sort et il revient,
crie soudainement, et il n'est plus là,
jusqu'à ce qu'il ait bourgeonné à nouveau
de son nid couleur de plume
laissant là ses oeufs minuscules,
la petite splendeur ronde
d'où viendra un jour
la curiosité du troglodyte
pour enquêter sur le printemps.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

Troglodyte

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 8 Décembre 2019

Colin de Californie

Entre Yumbel et Cuatro Trigos
J'ai vu glisser avec sa beauté
une ombre, une forme, un oiseau,
un fruit, une fleur de plumes,
un élégant oiseau pur,
une circonstance de l'air
un œuf de sable et de fumée :
Je m'approchai : je l'appelai, ses yeux
brillaient d'une hostile fermeté
comme deux lances enflammées
et sur sa fierté il portait
deux plumes comme deux drapeaux :
J'ai à peine vu cette vision
que la vision s'est dissipée
et j'ai gardé le crépuscule
avec la fumée, la poussière et la nuit,
avec la solitude du chemin.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Décembre 2019

Cygne

Sur la neige natatoire
une longue question noire.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

http://piojo69.tripod.com/ncisne.htm

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Publié le 6 Décembre 2019

Crécerelle d'Amérique

Le midi était ouvert :
le soleil à moitié couronné.

La terre attendait indécise
un certain mouvement du ciel
et tout le monde était resté
indéchiffrablement immobile.

A ce moment, à cet instant

la crécerelle a réussi son vol,
s'est détachée du firmament
et elle est tombée comme un frisson.

Il ne s'est rien passé dans le paysage
et le bosquet n'a pas paniqué,
seuls les volcans l'ont suivi,
le fleuve continuait à proclamer
sa lignée abrupte et mouillée :
tout continuait à palpiter
dans la pause de portée verte
moins quelque chose, un lièvre, un oiseau,
quelque chose qui a volé ou couru,
quelque chose qui existait là où maintenant
il y a une tache rouge.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 5 Décembre 2019

Ibis à face noire

Ibis à face noire (Bandurria)

Moi je connais les eaux fluviales
et de tant aimer eau et terre
les bruits secrets de la forêt
ceux-ci ont été incorporés dans mon corps
si bien que parfois, je vais
avec tant d'oiseaux qui se promènent,
avec un tel silence de racines
et des graines qui ont éclaté,
que je m'endorme et que je continue à vivre
avec ce silence sonore
mais je me réveille ou ils me réveillent
les grands, les lents ibis
qui ont continué dans mon rêve
avec leurs trompettes d'aluminium.

De Ranco au lac Maihue
et dans les prairies de Llanquihue
se déplacent les régiments
de métalliques ibis :
ils sont entrés soudainement dans mon rêve
avec une volée de meubles blancs :
les ailes lentes s'arrêtèrent,
le somnambule amour du Sud,
l'arôme pourri de la forêt
s'enfonçant les pieds dans les feuilles,
les lacs comme des yeux ouverts
cherchant quelque chose dans le feuillage,
l'odeur des lauriers quebrados,
l'odeur du temps et de l'humidité.

Je me suis réveillé au milieu de la rue :
ils volaient en sonnant dans le vent
les oiseaux du Sud Extrême.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Publié le 4 Décembre 2019

Pélican

Le pélican (Alcatraz)

Assis sur la mer le pélican
résout des problèmes profonds:
la capacité de l’océan
à remplir sa tâche alimentaire,
la répétition des vagues,
la solitude d’une baleine,
les sortilèges de la lune,
les coordonnées du vent.

Le temps tombe sur son crâne
de juge impassible de l’eau
et sur son long nez glisse
une goutte de vague ou de pluie
telle un décret transparent.

La marée berce son poids
tandis qu’il pèse le poisson pêché
monnaie élastique
qu’il accumule dans son porte-monnaie
suspendu à sa gorge.

le porte-monnaie se remplit :
congrégations de sardines
pâles poissons d’automne
tendres merlans de Taitoa
frétillants fusiliers
ou bien méduses, calmars
mollusques phosphorescents,
crustacés couverts d’urticaires.

Soudain cet avare se lève,
la bourse pesante de poissons,
étend ses deux ailes de plomb,
et, arborant son plumage ferreux,
traverse le silence en silence
tel un navire religieux.


Pablo Neruda, traduction Aaron de Najran.

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