les oiseaux de pablo

Publié le 22 Décembre 2019

Pic de Magellan

Pic de Magellan

Le charpentier a frappé toc :
les forêts distillent au soleil
eau, résine, nuit, miel,
les noisetiers revêtent
les galons de fête écarlate :
alors que saignent les bois brûlés,
les renards de Boroa dorment,
les feuilles poussent en silence
comme circule, sous la terre,
la langue des racines :
soudain dans le silence vert
le charpentier a frappé à la porte.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 21 Décembre 2019

Martin-pêcheur à ventre roux

Martin-pêcheur à ventre roux

 

Martin a regardé de sa branche
et sous l'eau, Pêcheur est allé,
Martin Pêcheur est descendu
et a pêché Martin Pêcheur,
Martin est descendu, Pauvre Oiseau,
et riche Pêcheur est remonté
avec sa cargaison d'argent vivant
et quelques gouttes d'eau bleue
parce que le pêcheur Martin
ne se nourrit que d'arcs-en-ciel,
de la lumière qui ondule dans l'eau :
et puis il s'assoit et consomme
des poissonneries lancinantes.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 20 Décembre 2019

Sturnelle australe (loica)

Sturnelle australe (loica)


Pourquoi me montres-tu tous les jours
ton coeur ensanglanté ?

Quelle faute portes-tu suspendue
quel baiser de sang indélébile,
quelle blessure de chasseur ?
Pourquoi cours-tu et cherches-tu et brûles-tu
avec cette poitrine rouge
regardant sans hâte et sans crainte,
regardant l'homme avec tes yeux ?
Si tu cherches un arbitre, pourquoi glisses-tu 
avec des yeux froids et des ailes sèches,
à un autre panneau du chemin
où encore une fois ton coeur
brille sous le soleil ensanglanté ?

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 19 Décembre 2019

Urubu noir

Urubu noir

L'urubu a ouvert sa Paroisse,
a endossé ses habits noirs,
a volé recherchant des pêcheurs,
de petits crimes, des vols,
des abigéats lamentables,
tout, il l'inspecte en volant :
champs, maisons, chiens, sable,
il regarde tout sans regarder,
il vole étendu ouvrant au soleil
sa prêtresse soutane.
Il ne sourit pas au Printemps
l'urubu, l'espion de Dieu :
il vire et vire mesurant le ciel,
se pose solennellement sur le sol
et se ferme comme un parapluie.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita)

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Publié le 18 Décembre 2019

Chardonneret à menton noir

Chardonneret à menton noir


Entre les peupliers est passé
un petit Dieu jaune :
Il voyageait vite avec le vent
et a laissé un tremblement dans l'air,
une flûte en pierre pure,
un fil d'eau vertical,
le violon du printemps :
comme une plume dans une explosion
il est arrivé, petite créature,
pouls de la journée, poussière, pollen,
rien peut-être, mais tremblant
la lumière est demeurée, le jour, l'or.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 17 Décembre 2019

Mouette

Mouette


La mouette s'ouvrit habilement
avec de la mousse, avec de la stupeur,
deux directions errantes
et de cette façon elle est restée dans le ciel
avec deux ailes, deux clartés,
deux secrétaires de la lumière
jusqu'à ce qu'elle se soit envolée, cependant,
jusqu'à l'Est et jusqu'à l'Ouest,
jusqu'au nord et jusqu'à la neige,
jusqu'à la Lune et jusqu'au Soleil.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 16 Décembre 2019

Grande aigrette

Grande aigrette


La neige immobile a 2
longues jambes dans la lagune,
la soie blanche a 1
corps de neige pêcheuse.
Pourquoi reste-t-elle pensive ?
Pourquoi sur une seule jambe 
attend-elle un époux blanc comme neige ?
Pourquoi dort-elle debout dans l'eau ?
Elle dort les yeux ouverts ?
Quand ferme-t-elle ses yeux blancs ?
Pourquoi diable t'appelles-tu aigrette ?
 

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 15 Décembre 2019

Flamant du Chili

Flamant du Chili

Enfant moi, Pablo Neruda j'étais
voisin de l'eau à Toltén,
de la mer implacable, de la rivière,
de l'eau contenue dans le lac.

L'épaisse montagne odorante
se photographiait dans les eaux
et le double ulmo fleurissait
au-dessus de la selva et de l'eau.

Alors, oh alors ! J'ai vu,
honneur du temps transparent,
la vision d'un ange rose
qui amenait une pause dans le vol.

C'était son corps fait de plumes,
ses ailes étaient des pétales,
c'était une rose qui volait
se dirigeant vers la douceur.

L'ange se posa sur l'eau
comme un vaisseau de nacre
et brillait dans la lumière
le rosier rose de son cou.

J'ai quitté ces régions
je me suis habillé avec des manteaux et du fer,
j'ai changé de langue et de stature,
j'ai ressuscité de beaucoup de morts,
j'ai été mordu par de nombreuses douleurs,
sans cesse j'ai changé ma joie,
mais au fond de moi
dans ce lac perdu
continue de vivre la vision
d'un oiseau ou d'un ange indélébile
qui transformait la lumière du jour
avec la splendeur de son être
et son mouvement rose.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 14 Décembre 2019

Diuca gris

Diuca gris

Pour la messe, avec son manteau,
monte la douce assise,
monte la soigneuse parure,
parfaitement grise et blanche,
parfaitement claire et sensée,
elle vole bien peignée et bien habillée,
pour que l'air ne la froisse pas,
elle a tant de choses à faire :
inspecter les coquelicots,
diriger les cruelles abeilles,
interroger la rosée,
jusqu'à ce qu'elle prenne la guitare
et commence à gazouiller, gazouiller.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

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Publié le 13 Décembre 2019

Tourco rougegorge

Quel cri dans les solitudes !
Je traverse les bois, les feuilles larges,
gouttes de pluie ou cantharides
et mes pieds s'aplatissent par terre
comme une éponge mouillée :
l'ombre que je traverse est froide
froid le silence et transparent :
personne ne passe par ici
de ce côté de la terre,
par ces pages d'eau :
pas de passagers perdus
pas de chevaux, la selva seule,
l'émanation de la montagne :
sa chevelure déchiquetée :
ses yeux verts infinis
et le chucao lance sa lance,
son long cri débordant :
il rompt avec son cri d'eau
où seules les feuilles tombaient
et les racines occupées
en tant qu'envahisseuses de ce royaume.

Grande tristesse vagabonde, chante,
cloche des solitudes,
obscure flèche du chucao ,
le seul trille surhumain
dans l'humidité emmêlée
du Golfe de Reloncaví.
 

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

 

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