Publié le 31 Octobre 2019
Frère Pablo
Ton Chili
Qui se lève
Se soulève
Emmène avec lui
Le cœur du monde.
Frère Pablo tu vois :
Tes fruits semés
Déposent leur sucre profond
Et non vaine est la vague de leur
Nectar.
Un jour le peuple se lève
De bon matin et crie
Dans la rue :
Chili, réveille-toi !
Qu’ils partent donc ces mauvais
Ces corrompus
Ces voleurs
Qui de chaque goutte de sang
De cuivre, de lithium, de salpêtre, d’histoire même
A pillé ton petit pays
A la hanche tiède et ronde.
Frère Pablo tu vois :
Seul un peuple éduqué
Peut faire cela.
La révolution
L’art
La poésie
La chanson
La peinture murale
L’éducation
La réforme agraire
L’égalité
Ce sont des germes qui ont eu le temps de pousser
Qui sortent parfois lentement
Qui restent en la mémoire.
En ton peuple
Dormait
Et veillait sa si belle histoire qui voulut
Un jour
Refaire le monde
Le rendre plus égal et plus humain
Elle dormait cette histoire mais d’un sommeil du juste
De celui qui a mis en dormance sa révolte
Comme enfermée par la peur de ce trop de sang
Coulé dans les rues.
L’histoire porte toujours ses fruits
Même si ce n’est qu’un seul fruit
Il n’est jamais pourri
Et même s’il l’était on pourrait encore le lancer
A la face du président.
Il n’est pas vain de se réveiller un jour
De prendre ses pantoufles de rue
Les chausser avec vigueur
Et de réécrire le monde.
Toutes ces lois qui régissent la petite patrie
Toutes ces lois écrites pendant les heures sanglantes
Et toujours honorées par l’un, par l’une
Par l’alternance
Et le peuple qui sue sa peine et son impatience
Qui dit : Ya Basta !
Qu’on en finisse enfin.
Que les jeunes étudient sans frein
Que le lithium reste dans son lit
Que les conditions de vie soient plus douces
Que les peuples frères ne soient plus soumis
A la loi antiterroriste
Que cesse la corruption
Que cesse la vente du pays aux mégaminières
Que les cours d’eau soient respectés
Que la terre-mère soit à l’ordre du jour
Qu’enfin la soumission aux yankees ne soit plus qu’une histoire ancienne.
Frère Pablo ton Chili
Celui que tu aimas tant
Ton petit peuple à toi
Le peuple des rues
Les travailleurs les paysans les indigènes
Main dans la main en la calle
Avec sa force pacifique son regard tendre
Ses bons mots :
C’est beau frère Pablo !
Et moi je me réjouis pour le peuple frère
Je me réjouis pour mon frère Pablo, mon frère Victor, mon frère Salvador
Pour tous ces innocents qui ont donné du sang pour fertiliser
Le chili de demain, celui de notre aujourd’hui.
Carole Radureau (31/10/2019)