gres bigarre

Publié le 25 Mai 2018

Ode au geai dans la glycine

Egaré
Dans la zone découverte
Du jardin
On ne sait ce qui t’amenait ici
Oasis de verdure trompeur
Arbres élégants et élevés
Proximité de nids de passereaux

Jeune oiseau encore juste ébauché
Beauté sauvage
Et colorée
Tu as rencontré la sauvagerie féline
Et la dureté tragique de la civilisation
(La vitre).

La vie est sans doute plus forte que tout
Qui donne le coup d’aile
Pour s’échapper
De l’étreinte mortelle
Qui donne le second souffle
Pour se poser
Perché
Sur une branche solide de glycine

Tu refaisais surface et moi
J’en profitais pour te croquer
Image par image
Ton œil vif redevenait
Présent me fixant, comme me reconnaissant
Je détaillais chaque trait de toi
Tes couleurs tranchées
Le blanc moucheté de ta calotte
Qui me faisait penser que tu étais bien jeune
La délicatesse de ton bec
Comme recouvert de velours noir
Le bleu acier de tes alulas
La douceur beige rosée de ta gorge

Tu étais mon Premier Geai
(Ceci est son nom)
Un qui s’était invité sans frapper à la vitre
Un que je n’aurais espéré
Dans la cellule de mon recueillement
Si venaient à moi les oiseaux de mon cœur
De ceux que je n’ose espérer la rencontre
Un jour
Si venaient à moi dans cet oasis préservé
Toute la gent ailée
Toute la gent apoidés
Je serais alors la plus heureuse sur cette terre
Un rêve qui s’accomplirait entouré
De ce qui vit et qui offre la vie
Un rêve devenu réalité.

Carole Radureau (25/05/2018)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Grès bigarré

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Publié le 11 Février 2017

 

Un mouchoir sur le cœur
Un pan de montagne accroché à tes rêves
La bise est une compagne ardente
Généreux est son souffle
Et surtout continu

Il n’est pas une minute sans que mes pensées
Buses égarées dans le sillon du temps
S’envolent
Parachutées par l’essentiel et la vertu sa sœur
Prises dans le tourbillon des incertitudes

Si le genêt à oublié l’odeur de ses vœux
C’est pour mieux garder ouverts les yeux
De la liberté
Jaune est la liberté en sa robe de renaissance

Si le châtaignier a endormi dans ses racines détrempées
La mémoire des ans
C’est pour mieux garder vifs et argentés
Les doux propos du passé
Enrobés de la corolle des coquelicots
Jamais ne fanent la sincérité de leurs propos

Dans le ciel de cristal et de nuages affairés
La buse a barré sa queue d’un message de feu
Et dans ses serres le mouchoir se tient serré
Avec les pleurs séchés
Et les roses musquées des liens profonds

L’histoire est un pan de nos vies
Affaissé sur le pied des lits endormis des ruisseaux
Il suffit d’une libellule pour engranger les milles mots
Nécessaires
Aux phrases qui espèrent
Et dans un joyeux gargouillis la truite fario
Emmène avec elle l’histoire des hommes
Pour l’abreuver de ses lèvres bées de poisson d’argent.

Carole Radureau (06/02/2017)

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 24 Novembre 2014

Macareux

Le chant du macareux

Dans les lames infatigables, acérées, pénétrantes
Plongent nos angoisses
Comme un macareux au flanc des flots fiévreux
Bercer par l’ivresse des ressacs titubants
Chant de solitude qui fait courber d’aisance l’ombre des naufrages
Comme pour chercher l’antre des sentiments
Dans les vieux rochers de Slea head à jamais balafré

Petit frère de l’arctique,
Tu fournis l’ardeur immortelle des couvaisons
A l’immobilité disparue des moines béats de Skellig Michael,
Aux âmes disséminées de l’anse du grand Blasket
Quand le cri du grand labbe et le souffle du harfang
Unissent leurs lunes atroces

Les froides morsures d’écume
Qui font chavirer les rêves autonomes
Crissent tendrement sur la douceur de ton plumage
Les îles perdues et les terres oubliées dans les larmes de brumes
Font de nouveau éclore des pétales de vie
Sous l’indicible quiétude de ton sourire d’arc en ciel
Toi le gardien des falaises aux stigmates d’amour
Qui envoie ta Malicieuse candeur d’une essence aguerrie
Voler avec grâce sous les voûtes marines étoilées d’effroi
Lorsqu’ aux cimes des terres sans arbres s’accrochent des écharpes d’embruns
Par la volonté d’un vent qui a morfondu l’homme

Hobo-Lullaby

Blasket Ruine, St Kilda, Skellig Michael et Slea head.Blasket Ruine, St Kilda, Skellig Michael et Slea head.Blasket Ruine, St Kilda, Skellig Michael et Slea head.
Blasket Ruine, St Kilda, Skellig Michael et Slea head.

Blasket Ruine, St Kilda, Skellig Michael et Slea head.

Petit frère

Macareux

image Ludo29

*****

La mer a revêtu son habit de lumière

Et toi tu pleures des larmes inondées de sel.

La pierre de granite se construit

Des murs de simplicité

Des garde-fous en robe de dignité.

Et toi tu survoles la terre,

Vigie d'un temps de misère

Quand les hommes se battaient contre les éléments

Pour gagner un lopin de terre.

La mer s'est dévêtue de ses lames de lait

Dis-moi ce qui est écrit dans la pierre des murets ?

Quel est le parfum de cette île

De quoi l'air de son grain fleurit

L'écume a -t-elle un goût quand son arôme écrit la furie ?

Et dis-moi sur quelle falaise se cache ta colonie ?

La mer a coiffé sa chevelure océane d'une couronne d'argent

Et le vent siffle la chanson du néant.

Un jour je plongerais mon regard dans ton œil avisé

Et j'y verrais le monde mappemonde-liberté.

Petit frère,

De tes tires d'ailes majestueux

Fais-moi signe : Je pars quand tu veux !

Carole Radureau (29/10/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Grès bigarré

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