Publié le 24 Avril 2019
Savoir saisir
La force sous le mot
En absorber sa substance
A travers elle l’énergie de sa source
La magie de l’instant
Quand
Apparemment
Se couche le mot sur la feuille
Après lui viennent ses frères-mots
Conjugués à son présent :
Le texte s’écrit
Comme par enchantement.
Il y a des mots vides
De sens
De texture
De volupté de volonté
Il y a des mots
Transparents
Invisibles
Sans odeur
C’est comme écraser leur bulle avec les yeux
Ne récolter que la fumée
La lecture reste vierge
Le lecteur
Perplexe :
Que sont ces mots qui ne chantent pas à mon oreille
Que sont- ils pour ne pas vibrer tinter rebondir en mon âme
Comme le son d’une cloche ?
Le mot quand il se couche
Le fait
Avec volonté
Il se prête au jeu de la main qui désire
Faire de lui
Une beauté
Un message
Un jeu de mots.
Le mot quand il se prête
Est alors vibration
Sensation
Energie pure prise à la terre-même
Il est un et veut se dupliquer
Qu’on le prenne qu’on le goûte qu’on en tire sa substance-même
Son être à lui
Qu’il diffuse
Généreusement.
Il y a des mots qui
Telle une semelle adhérant au sol
Ont cette force sous leur dent
On les aime car ils sont
Ils restent et demeurent là dans nos têtes
Ils nous plaisent à lire
On veut se les approprier se les garder et les partager
Comme des trésors
Ce sont des mots du cœur
De celui ou celle qui les a envoyés
Pour qu’on en tire une essence :
La force sous la semelle.
Carole Radureau (24/04/2019)
Le jeu de mot
As-tu des mots sous ta semelle ?
J’ai le mot mot
Qui rime avec oiseau
Qui a sous son ombrelle
Deux L et non deux T
C’est un mot qui peint
Sans pinceau un mot sans O
Il a trempé sa queue dans la rivière
Elle lui a donné une palette
Qu’il balance avec volupté
Dans la selva
Sans s’arrêter.
Le motmot peint des mots
Puisé au hamac de son cœur :
Des mots à bras-le-cœur.
Carole Radureau (24/04/2019)