agate mousse

Publié le 19 Janvier 2020

La vie derrière un masque ?

Poussant le zapatisme un peu loin

Je suis solidaire des gens masqués

Qui pour faire avancer la justice

La reconnaissance

Ne se montrent que masqués.

 

Le passe-montagne est un ustensile de lutte

Qui ne dévoile que l’essentiel

Qui porte le message des sans visages.

 

Envisager de vivre masqué

Raison ou folie

Quand la vie derrière la fenêtre semble crier : Viens

Que le soleil est là à réchauffer l’ardeur nouvelle du gel

Quand tout semble éclater à nouveau.

 

Un étau se resserre comme un nœud coulant

Rien ne sera épargné

Et la joie de l’être par-dessus cela

Comme une fleur qui brise le béton.


Carole Radureau (19/01/2020)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 24 Décembre 2019

Par Preus museum — Flickr: NMFF_002541_3, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20256855

Par Preus museum — Flickr: NMFF_002541_3, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20256855

 

Sur la glace à peine ébauchée

En un courant de verglas

Où le lichen peine à s’assurer

Vibre en toi la puissance du temps.

 

Dans un origami de couleurs fuyantes

Le lointain se pare d’une palette en fuite

Où le vert est un lait puissant d’été

Où le rose s’évade par la porte du bonheur

Où l’oranger est un fruit mû par le désir de plaire.

 

Là où tu vis la nuit n’en finit plus

Le ciel est une télévision à ciel ouvert

Le froid est un maître qui ne souffre aucune

Contradiction

La vie s’étend comme un linge

Sur un fil trop tendu

Le renne a soif d’inconnu

Il a coiffé sa parure

Et toi Fleur-de-Lichen tu chantes

Innocemment.

 

Tu chantes l’arrivée du bonhomme tiré

Par tes frères

Avec son lot de présents

La carotte qui attend le renne au pied du sapin

Et les sourires d’enfants.

 

Ah ! Les sourires d’enfants

N’est-il pas plus beau cadeau fait à l’homme

Par le chant de l’aurore boréale :

C’est un cygne qui se lève et sort de son bain

Avec une fleur d’oranger au bec.

 

Sous la tente les Samis ont chaud

Le froid ils l’ont apprivoisé il y a des milliers d’années

Ils surfent sur lui, ils glissent sur lui

Ils en ont fait une force inégalée

Leur créativité en a pris trois grains d’astuce

Et dans le joik résonnent des perles glacées.

 

Quand la voix porte le chant aux oreilles du monde

Mari Boine est la fleur du micro profond

Le petit renne aussi sourit car le chant est pour lui

C’est de lui qu’il parle

Sa promesse de fibres est un roman d’espoir

Où la perle de vie court sur le pelage.

 

Je boirais l’eau glacée dans ton sabot offert

Je tresserais mes cheveux avec ton sang de lichen

Je réciterais mes poèmes à la flamme du feu de camp

L’aurore qui essore les pleurs du monde

Pour moi

N’aura plus de secret.

Je te conterais petit renne la magie des mots

Ce qu’en eux il faut happer comme une règle de vérité

Je te narrerais comment la muse accomplie a bu le thé

De l’harmonie en comptant une à une les étoiles d’opale claire

Je te ferais ressentir en toi le fluide chaud et véritable qui relie

L’être que tu es au grand tout

Je te ferais entrer en transe quand je réciterais la parole du chaman

Qui a unifié le monde en un collier de perles vivantes

Mots qui s’enfilent, paroles qui se gravent, pensées uniques du moment présent.

 

La force est dans la faiblesse de l’aube

Qui a conscience d’en faire une source chaude

Et sûre

L’amour est dans la corolle transparente du perce-neige

Quand la petite fée y a décalqué sa main de cristal

La tendresse est dans cette tasse qui réchauffe tes mains

Avant de réchauffer tes lèvres

Avant de réchauffer ton corps

Avant de réchauffer ton cœur par la bonté de la satiété.

 

Comme il est bon de sentir la chaleur

Quand le froid a dicté sa dictature de l’hiver

Quand il semble impénétrable quand il semble éternel.

 

Le soir de noël les marrons éclatent de joie dans l’âtre

Les chaussettes sont remplies d’étincelles

Le petit renne a fait sa première livraison

Le chocolat est fumant et la carotte tiède

Couchée dans son lit de paille

Comme un petit jésus pour le renne

Le petit travailleur de la nuit dédiée

Au sourire des enfants.

 

Carole Radureau (05/12/2019)

 

 

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Publié le 11 Décembre 2019

La force est en toi

 

Comme une grande amie

Comme une main toujours tendue

La force est en toi :

Ne l’oublie pas.

 

C’est un cygne calme et blanc

C’est une rose toujours fraîche

C’est une caresse qui attend son heure :

La force qui est en toi.

 

Elle a mille possibilités

Elle est sans cesse renouvelée

Elle est un fruit de torrent

Véritable est la force qui est en toi.

 

Invite-là

Convoque-là

Garde toujours pour elle

Une place à ta table

 

Souris-lui chaque jour

Fais-en une recette d’amour

Hisse chaque jour sa couleur

 

Et dis-lui merci.

 

La force qui est en toi

C’est ton amie pour la vie.

 

Carole Radureau (11/12/2019)

 

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Publié le 15 Novembre 2019

Le petit monde de la forêt ou les jardins de l’enfance

 

 

En tirant doucement le fil de soie du rêve

S’éveiller à l’imaginaire

A la vie secrète de la forêt

A ce qui ne se dit

Mais se vit

Intensément.

 

Dans les jardins de l’enfance

Ont poussé tant d’histoires

Bercées par le conte

Inspirées par la poésie

Caressées par la magie

De ce qui est inconnu

Inspire et rassure.

 

Le petit monde vit et grouille

Dans son sein dansent les lucioles

Les elfes entament une carmagnole

La forêt est un champ de fleurs et de papillons.

 

Un lait de beauté recouvre la scène

C’est une auréole de protection

Comme une bulle où ce monde-ci

Ne se mêle pas à notre monde

Il faut y avoir un accès :

Cet accès est le rêve

Ou le regard d’enfant.

 

Est-ce bête pensent-ils de croire aux licornes

Violettes

Aux korrigans qui chantent

Aux fées des bois belles comme des papillons

Aux vilains esprits aussi ?

 

Qui juge qui condamne

Ne connaît rien du voile que la poésie

Délicatement

Dépose

Sur un monde rêvé.

 

Mais ce monde du rêve est là sous nos yeux.

 

La culture la société les règles le temps

Sur lui

Ont glissé de vilains cils lourds comme le béton.

 

Comment voir ressentir être émerveillés

Quand ces cils sont si lourds à bouger

Qu’un rideau de plomb

A poussé année après année sur le sourire d’enfant ?

 

Ouvrir à nouveau ses yeux

C’est poser sur le monde une vue débarrassée du conformisme

Voir cet objet et ce qui vibre autour de lui

Pourquoi pas une farandole de lutins facétieux ?

 

Dans la forêt profonde

Dorment

Enfouis sous des matelas de fougères

De petits mondes joyeux et prospères.

 

Dans les jardins de l’enfance

Ils poussent

Continuellement

Car l’enfant est encore connecté au rêve.

 

Un korrigan m’a confié la véritable histoire du fil de l’eau

Un elfe a déposé dans ma main un conte sans lendemain

Une fée dentelle s’est prise pour une hirondelle

Pour me confier le chant du vent

Une licorne veille toujours sur mes rêves d’enfant

Je ne crois pas au père noël mais ses lutins me disent que noël

Survit

C’est pour allumer la joie une fois par an dans les cœurs

Comme un feu de tendresse

Qui pétille

Avec des éclats d’elfes délurés et paillards

Un clin d’œil vivifiant pour égayer le monde.

 

Carole Radureau (15/11/2019)

 

 

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Publié le 3 Novembre 2019

L’amour sans conditions

 

Crochetant deux pétales

D’amour doré sur tranche

Au pull-over des anges

La nacre a fleuri

Dans le vase éveillé sans fin.

 

Aimer et se contenter d’aimer

Aimer sans se préoccuper de freins

Avec la joie de l’être

Avec acceptation

Aimer sans conditions.

 

Aimer ce qui touche à la vie

Aimer ce qui est et ce qui sera

Arranger le bouquet infini

De roses parfumées à ce nard subtil

Et profond

L’arranger sans cesse et sans renoncer

Car le cœur est un organe

Constant.

 

Aimer sans attendre de retour

Car aimer c’est un don de soi

Semer chaque jour ses graines

Qui germeront dans la joie

Illuminant un ciel souvent trop gris

Pour y laisser passer la fleur de l’être

D’amour.

 

L’amour sans conditions

C’est une garantie d’irriguer le monde

Que chacun en tire profit

Trayant délicatement chaque jour

Le pis tendu

Gonflé de ce lait chaud et doux

D’amour contenu.

 

Se gargariser de cet amour

S’en ragaillardir la glotte

En chanter délicatement les effluves

En écrire tendrement les vers profonds.

 

L’amour est un élastique qui ne demande

Qu’à étirer sans cesse sa puissance.

 

L’amour est un trombone

Qui cherche

Sans cesse

Une page de vie à s’attacher.

 

L’amour est une abeille

Un développement de l’âme

Une petite étincelle

Qui fuse après la pluie.

 

L’amour est inconditionnel

Il  n’a de début ni de fin

Il est un champ de ciel

Où se lèvent sans un bruit

Ses graines en offrande.

 

Carole Radureau (03/11/2019)

 

 

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Publié le 1 Septembre 2019

Je suis comme une rivière tranquille

 

Je suis comme une rivière tranquille

Qui s’écoule normalement.

Un rocher ?

Telle la truite subtile

Je le contourne même s’il

Y faut parfois du temps.

 

Je suis comme un cours qui se lit

Sans se soucier du courant.

Au détour de la vie

Je lis l’iris d’eau

Je bois le sourire de la menthe

Je ris du saut d’un poisson

Et du croassement soudain.

 

Le clapotis me dit viens

Je prends sa main humide.

Subitement

Je sais flotter comme je sais flotter

dans l’espace.

 

Où vais-je à vrai dire nul ne le sait

En dehors du parcours du ru

Qui, lui, nulle question ne se pose.

 

Partageant des moments

Buvant des rires et des sourires

Trébuchant me relevant

Tel un culbuto de vie

Je suis une rivière tranquille

Qui ne vis qu’au moment présent.

 

Carole Radureau (01/09/2019)

 

 

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Publié le 30 Novembre 2018

Au fond de soi
Puiser les forces
Trouver de l’air et puis
La joie
D’être en vie et de sourire encore.

Au fond de soi
Imaginer la cordillère
Sentir des effluves
Serrer des mains
Dans chaque regard puiser
Une confiance en soi :
L’envie d’y croire.

Au fond de soi
Il y a une grande force
Que tu ne connaissais pas
Même pour l’avoir éprouvée
Parfois
Mais à moitié.

Au fond de soi
Se trouvent des armes
Des outils
Des mots
Des idées
Des conciliabules
Il faut au fond de soi
Trouver la notice
Pour les assembler
En faire
Des forces vives.

Au fond de soi
Il y a tant de peuples
Tant de gens aimés ou à aimer
Tant de luttes à mener à soutenir à partager
Tant de montagnes à gravir
Même
Au fond de soi.

Il y a une tendresse qui lisse le plat du monde qui a oublié cet ingrédient au fond de lui.
Il y a une feuille de poésie aussi douce que celle de la molène au tout début de sa vie.
Il y a une licorne bleue mauve ou rose qui dirige son doigt de corne vers toi et te dit que tu aimes.
Il y a un cheval qui est tombé du poème pour te dire d’écrire car écrire c’est pour cela que tu vis au fond de toi.
Il y a un citron né dans un nid avec des mots parfois durs de Pablo mais aussi des mots tendres.
Il y a des oiseaux qui vivent s’agitent et piaillent passant leur petite vie à se sustenter.
Il y a des personnes qui gravitent pensent et aiment et ce sont elles qui nous font aimer l’homme.
Il y a les autres que l’on ne nomme pas et qu’il faut oublier car ils portent en eux le germe du froid.
Il y a des combats à mener mais le plus grand combat il est au fond de toi car tu ne le sais pas mais ce qui mérite de vivre se trouve dans ton cœur dans ton ventre dans ton âme et c’est un bouquet à offrir à toi-même.

Carole Radureau (30/11/2018)

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Publié le 28 Octobre 2018

Naissant au cœur du minéral
Et du flot
Murmurant
D’un fruit tombé et présent ;
Des oiseaux familiers
Regardant cette onde aux reflets
Fuyants
D’or et de lumière sur l’étal fixe sur l’étal mouvant ;
Tapissant
Grandissant
Arbre de vie aux racines dévoyées par les autoroutes éphémères
Des ondes ;
Une ambiance particulière
Un endroit sombre et de korrigans
Peuplé ;
Un jour philosophant de son âge d’ancêtre
Avec sur son tronc une robe de lichens ;
Parfois des fougères viennent lui rendre visite
S’accrochant à sa sagesse
Buvant ses paroles authentiques ;
Regardant sans cesse la pierre
Immobile
Et pourtant ;
Ecoutant sans cesse le murmure du ruisseau
Agité
Et pourtant ;
Il est de ceux que l’on laisse libres
De grandir
Sans
Tumeur
Ni terreur
Il est de ceux qui peuplent et demeurent
Sans papier pressé ni bûche en devenir.

Entrez dans le bois et sentez comme sa chair embaume
La volupté des mages et des fées
Le sens du commun ici n’a aucune place
La féerie gîte jusque dans la moelle osseuse des arbres :
Un aubier de force et de réactivité
Un duramen de sagesse et de vérité.

Carole Radureau (27/10/2018)

Inspiré par le tableau de Sérusier, Huelgoat

Par Paul Sérusier, peintre français — Collection du musée d'art et d'histoire de Meudon, ville de Meudon., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=67022438

Par Paul Sérusier, peintre français — Collection du musée d'art et d'histoire de Meudon, ville de Meudon., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=67022438

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Publié le 27 Octobre 2018

Ne craignez ni ma résine
Ni la force sourde qui fuse de mon âme
Sur mon seuil d’ombre
D’épines et de copal
Venez
Vous
Abriter.

Je ne suis pas de ceux qui refusent
Abri et couvert
Les oiseaux aiment se le rappeler
Et si vous aimez la cathédrale de la fraîcheur
Vous aimerez la chorale de mon cœur
Qui dirige vers l’astre sa musique sacrée
Concerto de cigales et de merles chanteurs
Roucoulades de tourterelles énamourées
Ballet de papillons
Balades de grillons
Rien ne manque à l’harmonie environnementale.

Je suis celui par qui le soleil entre dès son lever
Je suis celui par qui à midi
Resplendit son offrande
Je suis celui par qui la lune se lève en robe de nacre pure
Je suis celui qui admire la géographie des étoiles
Chaque nuit.

Carole Radureau (27/10/2018)

Inspiré par le tableau de Paul Signac, Les pins à St Tropez

Par Paul Signac — Pushkin Museum, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42466103

Par Paul Signac — Pushkin Museum, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42466103

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Publié le 23 Octobre 2018

Chargé par le soleil et les embruns
D’irriguer la terre de fruits
D’or et de pépins riant aux éclats
Son regard sur la mer
Est source d’inspiration.

Il a caressé du regard le sillon gourmand
Qui de la friture au hareng va en rang serré
Se cacher jusqu’à l’heure de la trouvaille :
La pêche miraculeuse qui sur la table
Près du pain frais
Du cidre brut
De la motte de beurre fermier
Glisse son arôme puissant de hareng mariné.

Embusqué entre deux corridors de fête
Et de pleurs
Il a écrit à l’encre d’iode les plus belles pages
De l’arboriculture
Ses racines sont de longs cheveux
Imprégnés par la vérité tellurique
Inspirés par la fougue de la tourbe
Eprise d’une argile pot-de-colle.

Son fruit est acide
Sa chair est ferme
Son arôme est sucré-salé comme le fruit de la vie
Il a conjugué l’essence des terroirs
En a fait une recette unique :
La pomme de mer
En robe de vent du soir.

Carole Radureau (23/10/2018)

Inspiré par le tableau de Caillebotte Pommiers au bord de la mer, Trouville

Par Chaumot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52655780

Par Chaumot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52655780

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