Publié le 2 Septembre 2022
Je prends toujours la poésie
Quand elle se livre à moi
Peu importe le jour où l’heure
Peu importe le moment
Mais
A
Vrai
Dire
Ces derniers temps,
Elle est plutôt timide.
Carole Radureau (02/09/2022)
La minéralité expliquée aux cailloux
Le caillou veut être lumière. Il fait luire en l'obscurité des fils de phosphore et de lune. Que veut-il ? se dit la lumière, car dans ses limites d'opale elle se retrouve elle-même et repart. Federico Garcia Lorca
Publié le 2 Septembre 2022
Je prends toujours la poésie
Quand elle se livre à moi
Peu importe le jour où l’heure
Peu importe le moment
Mais
A
Vrai
Dire
Ces derniers temps,
Elle est plutôt timide.
Carole Radureau (02/09/2022)
Publié le 6 Juin 2022
Par Martijn.Munneke from Netherlands — Copan, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61922362
Evoluer dans la selva, invitée par le boa accueillant
S’imprégner des senteurs nouvelles, hélas :
Cela est impossible car elles ne sont plus voluptés
Mais épées ces senteurs ces rêves à rêver, éveillée
Ces souvenirs à rapporter :
Fumée du copal rituel, prince d’obsidienne et de jade, barbe de maïs
Charme de la pyramide Maya dénudée dans sa selva
Déployée avec son glyphe évocateur (je suis le signe qui demeure)
Une odeur sombre et lourde
Monte de la terre qui s’exprime en volutes (signaux de fumée
A déchiffrer)
Ça grouille et ça gronde là-dessous comme des borborygmes
Non écoutés, jamais, non
Entendus, jamais
Il y a dans l’entremêlé des racines si évidentes si apparentes de la ceiba
Des entrées labyrinthiques où la miel est reine
C’est le chemin boisé de l’entredeux pas du mystère
Où serpent et lumière se croisent
Où le glaive et le colibri s’adorent
Dans le cœur d’une fleur d’un lys qui n’est pas le représentant des rois
Je ne suis pas tripes de ce territoire ! il
Me manque tant de passion ! tant
De fusion ! tant
De présence ! et tant
D’espérance ! pour calquer sur la lumière odoriférante
Un voile d’authenticité je ne peux
Qu’écrire comme bon me semble déposant
Mon fardeau olfactif sur une pierre d’offrande
Tel un cœur trop compressé par les fumées occidentales
De l’horreur (tourne en rond l’occident dans son espace très carré)
Et rêver me pendant à des lianes encore vierges
Tout en me réincarnant en singe
Observant (sans le juger !!)
Ce monde qui était intact et qui nous semble perdu
Carole Radureau (06/06/2022)
Publié le 15 Mai 2022
Par Fev — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6190052
Entretenir la verve verte de la créativité
remplir de blanches de croches de dièses
la portée éphémère d’un mental sur Univers
nourrir son imaginaire de règles de beauté
combler le vide du vent
l’oiseau est une villégiature le soleil
une
canopée
un petit cheval Yakoute s’endort
dans la fureur neigeuse des ans
et
dans son rêve
furtif
la froide tempête terrestre est une parodie
chercher le lien là où il n’est plus
c'est-à-dire dans la fibre rompue
du jonc
qui s’est laissé corrompre et tordre et plier
en un panier
détricoter le nerf noueux du nuage
égaré dans le cosmos perverti des ondes
en trop vouloir alors que l’essentiel
est en soi-même et on le savait bien
chercher à combler un vide qui ne l’est pas
ici
tout est trop rempli même
les silences
la musique est en soie, électrique
parfois comme un nerf que l’on tire d’une dent
arrachée
trop en vouloir la chair et le fruit –
le goût de la vie
trop parfumé l’air se corrompt car le soleil l’exerce
il y a trop de senteurs ne pensez que c’est bien
l’excès de chaque chose est un abus de pouvoir
qui
comme tout abus a bu la lie avant le rêve
sans jamais savoir freiner
bave écoulée de bajoues trop nourries par l’espérance
du temps
tout doit être mesuré
tempère la tempérance
évide l’évidence
fusionne l’ion et la fusée de l’éphémère
comme un cheval Yakoute de chimère
qui fournit le lait la croupe et l’agonie de son aura
avec tout ceci qui s’égare
nourrir son imaginaire
des vides en faire
des baobabs de mystère des ceibas
de contemplation
sauter de la linea sibérienne
à la canopée amazonienne en un vol de toucan
laisser tomber le fruit corrompu
qu’il s’égrène tranquillement
sur cette couche fine le sol n’est pas capricieux
il ne demandait pas mieux que de rêver
de continuer à faire pousser des étages forestiers
des géants
alimentant une vie de la plus infime à la plus évoluée
tout un univers de sons, de senteurs calmés par la puissance
de la hauteur
de la ceiba et du nuage profond
le nuage est ici-même une forêt qui se sent menacée
si elles ne retombent plus les gouttelettes
de son collier démultiplié
à l’autre bout de la planète
étouffe l’aurore étouffe la peine
s’endort
l’imaginaire
dans la cacophonie refoulée.
Carole Radureau (15/05/2022)
Publié le 2 Février 2022
Ouvre la fenêtre
La lumière veut entrer
Pour éclairer la vie qui dort
Ouvre la fenêtre
La lumière veut sortir
Avec sa charge de négativité
Elle sort
Avec
Les mains remplies de pétrole
Les yeux attristés comme par la vue de tant de maux
Le cœur lourd
D’avoir oublié le lait sur le feu
Et le petit enfant dans sa demeure
Loin, trop loin
Pour le voir grandir
Ouvre la fenêtre
Le son veut entrer
Un son pur et guilleret
Sans les bruits trop sourds de la vie
Il entre
C’est une voix douce et tendre
Un cœur tendre
Une main chaude et douce
Qui voulait caresser le monde
Il entre
C’est une mélodie de l’âme
Des paroles sincères
Des mots qui touchent sans pour autant
Etre érudits
Des mots simples des mots de vraie vie
Pour dire les vies simples
Les vraies vies de tous les jours
Ouvre la fenêtre
Avec tes mains de miel
Fais la couler ta parole qui ruisselle
Comme une rivière de mirabelles
Avec tes mots de miel
Mélange les vers de ta chanson
Si tu prends au hasard un mot
Ce sera toujours le mot beauté
Qui viendra
Car la beauté est en toi
Et même
Et même
Si longtemps
Après ton supplice
La fenêtre s’ouvre chaque jour
Pour laisser entrer
Ta voix
Ton sourire
Tes mots
Ton chant
Ta bonté
Ta sérénité
Le véritable espoir
La lune étincelle
Comme une rivière de mirabelles
Le sourire étincelle
Comme une fleur de vie
Les étoiles sont des licornes détrempées
Par la pluie de jasmin
Galopant sur l’herbe tendre
Pour y régler leur saut
Vers la fenêtre ouverte
Ouvre la fenêtre
Les licornes-étoiles
Veulent
Entrer
Pour tout réorganiser
Pour que le sourire
Demain
Soit au programme de chaque vie
Comme une garantie
Comme un plus gros espoir
Comme une feuille de route.
Carole Radureau (02/02/2022)
Publié le 28 Janvier 2022
site toca do arapuá do gongo (Brésil) source
L’air frais de la petite aube
Tout ragaillardi
Tout anobli par le grand trait
Tiré par la nuit sur la corruption
Ce matin a faibli
Sans doute est-ce ainsi chaque matin ?
Je n’en sais rien
Car je ne me risque pas à ouvrir les fenêtres
Quand il gèle.
Le bruit de l’humain à tout envahi.
Ce bruit exécrable.
Ce bruit insupportable.
Ce bruit dont on ne sait d’où il vient,
Où il va, dont on sait juste
Qu’il est.
J’ai adopté une grotte préhistorique
Fort ancienne
Enfouie probablement encore sous terre
Ou sous mer
Non encore découverte
Pour tympan.
C’est une caisse de résonance
Qui ne dit pas à moitié
L’énorme possibilité de la corruption
De l’homme
Sur dame nature.
C’est comme entendre avec des oreilles d’autrefois
Quand le bruit de la mère qui se réveille
Etait froid, vif et tranchant
Comme le chant d’un oiseau qui a faim.
C’est comme entendre avec des tympans renouvelés
Comme un miracle
Comme un renouveau
Alors que ce monde-là dans lequel je survis
Me les saccage à l’envie
Me les corrompt comme il corrompt tout ce qu’il touche.
La mère-nature dans les mains de l’homme
Est un puits saccagé
Dans lequel l’on jette
Tous les détritus
Autour duquel on entasse tous les ossements dont on ne veut plus
C’est une décharge à ciel ouvert.
Pour chance l’air du petit matin frais se dit :
Il n’y a bien qu’à la mère-aube où je suis encore pur
Profitez de moi si vous vous levez tôt
Sinon, pleurez
Cherchez dans vos mouchoirs
Cherchez dans vos masques fabriqués avec des produits chimiques
Un air pur
Une goutte, que dis-je une perle infinitésimale de cette pureté
Pour vivre.
Je sais et j’ai compris que je vivais accrochée à ma bouteille d’oxygène
Avec ses petites roulettes pour que je le tire, mon air
Partout
Avec moi
Je sais et j’ai compris que je ne vivais uniquement parce que cachée dans une grotte
A l’abri de ce qui fait le propre de l’homme moderne
Vendu comme une vérité, une nécessité, un besoin essentiel, une avancée : la civilisation.
Mais vous : savez-vous que c’est votre cas aussi
Même si vous songez ne pas être concernés ?
Il y a une urgence qui me dit de rester avec mes tympans
Bien enfouie dans ma caverne préhistorique
Non encore découverte
Et d’y dessiner les monstres que l’homme a créés.
Carole Radureau (28/01/2022)
Publié le 21 Janvier 2022
J’arracherais à la cordillère
Le cri
Perdu
Dans l’immobilité des cieux
J’aimerais qu’il traverse
Mes tympans
Comme le fil traverse les perles
Pour en faire le doux collier
De la vie
......je n’ai pas le monopole du son....
Peu à peu s’envolent les paroles
Bien au-delà de la cordillère
Je ne puis les rattraper
Qu’à la seule condition
Du condor
Prince des airs prince des vies prince de la mort
En sa tenue funèbre
Lui qui a gobé les mots
Comme le martinet gobe avec succès
Le plancton du ciel
.......je n’ai pas le monopole des oiseaux....
Je crierais à l’écho
Un mot
A moi
Inconnu
Que n’entendront uniquement les veines
Des rivières
Le petit glougloutement du matin frais
Glissant
Tranquillement
Comme un film sans paroles
......je n’ai pas le monopole de l’onde.....
Ni sa fougue
Ni sa hardiesse
Ni sa possible
Vérité.......
Carole Radureau (21/01/2022)
Publié le 2 Janvier 2022
Le divan compliqué
D’un pain qui s’affaisse
Pan
De ce moment présent qui coule
Comme l’onde sur la rivière
Sans jamais se soucier
C’est un travail sur ce qui est
Corrompu sur ce qui est
Fuyant
Comme un crabe qui s’affaire
A rentrer
Dans le sable mouillé
Le permanganate a fui
Apeuré
Sous le coup de butoir d’un butor
Trop pressé
D’en finir avec l’année de tous les dangers
L’année de privations qui fut double
Souvenons-nous-en
Il convient de noter
Que l’adjuvant est roi
Au pays des sornettes où tout est
Emplettes
Où la santé prend froid
Et pas qu’au bloc
Quand la lame de l’agonie
Se couche tout soudain
Sur ta glotte nue
Il faut aller dans le sens
Quel est le sens ?
Ah ! Oui on nous en parle
Mais moi je veux aller là-bas
A contre-courant car dans le ru précieux
J’ai oublié un pli de mon âme
Cacheté dans une feuille de menthe
Roulée comme le nem ardéchois
Rigolez jaune rigolez
Ah ! que la vie est facétieuse
Navigant entre doutes et certitudes
Mais il nous faut parler
L’être a besoin de s’exprimer
D’exprimer son mal ou rire de lui
Qu’importe
Quand la frontière a fui
Elle aussi
Laissant libre la voie à tout champ
De mine ou de miasme
Pensée qui ne peut que ressentir
Avec un 6e sens qui lui dit d’espérer
Ou bien de se protéger
Encore
Le temps ne compte pas
Reste chez toi car la tempête est prête
Elle voudrait tout emporter
Si seulement
Si seulement
On laissait le cycle suivre le cours du ru
Il finirait
En nem
Roulé dans cette feuille de menthe
Qui ne demande que ça :
Recevoir le doux murmure du temps présent
L’accompagnant du roucoulement de l’eau
Borborygme
Digérant un trop-plein
Qu’il conviendra bien un jour
De vidanger.
Carole Radureau (02/01/2022)
Publié le 14 Novembre 2020
Tu vois dans la nature
Tout ce qu’il y a, c’est à toi
Mais sache t’en servir !!
Il ne suffit pas de cueillir, de collecter
Il faut savoir entreprendre, interroger, écouter et
Comprendre
Car ce qu’il y a derrière l’offre
C’est une richesse.
Il faut savoir la lire la nature
Il faut savoir l’entendre la sève
Il faut savoir s’en rappeler des vertus
Car leur connaissance
Au-delà des siècles et des transmissions (orales)
Elles coutèrent des vies.
Ce n’est pas tombé comme ça dans l’escarcelle
Du savoir
Ce n’est pas un petit aperçu, non
C’est une grande œuvre, l’œuvre de la vie
Mettant à disposition
Sa pharmacie, sa pharmacopée
La grande pharmacie de la terre-mère.
Et je suis convaincue
En accord avec moi et moi
Que sur cette terre-mère il existe toutes les réponses aux questions
Que sur cette terre-mère il existe tous les remèdes à tous les maux
Suffit de savoir trouver mais avant toute chose
Suffit de savoir parler et discuter
Entendre, communiquer et comprendre
Se serrer la main, se partager le pouls
Se donner quelques brins de cœur et d’âme
Un respect et puis tout à coup
L’étincelle est là !
C’est une étincelle non nouvelle
C’est une énergie
Elle est arrivée là non par magie :
Par connexion.
C’est ainsi que certains êtres savent et d’autres non.
C’est ainsi que je le dis et pourtant je n’en sais rien :
Pas obligés de me croire
Pas obligés de me suivre
D’autres sont là ont leurs remèdes.
Moi, droguiste, c’était ma vocation.
Connaître les drogues, leurs pouvoirs, parler avec toutes les plantes
Entendre leurs complaintes
Relever leurs conseils
Ensuite fabriquer, effeuiller, concentrer, expérimenter
Dans sa petite fabrique de drogues
Toujours savoir trouver le bon remède
Ce n’est pas soigner, c’est poétiser
En une infusion remettre tout en question
En une fusion connaître l’algèbre de la terre
La petite culotte d’argent des étoiles
Les filaments terreux des astres
La cornemuse des océans.
Le millepertuis un jour m’a dit
Prends- de moi ma chair ferme
C’est un miracle qui s’ensuit
Quand ton mental se tait.
La bourrache un jour m’a fait comprendre
Sans elle qui pique qui peut surprendre
Pas d’hiver tranquille
La toux peut s’installer.
La pimprenelle un matin m’a fait un croche-pied
C’était à l’orée du bois
Elle voulait venir chez moi
Dans ma pharmacopée, souvenir d’autrefois.
Le tilleul m’a fait les yeux doux
Il voulait grandir voulait recouvrir
De tous ses atouts
Nos vies.
L’hysope, l’arquebuse et la sauge
Ont hissé haut leurs drapeaux aromatiques
C’est pour que dansent les abeilles
Que le sirop soit doux en novembre.
La fougère est ma préférée pourtant
Je n’oserais pas l’entreprendre
C’est qu’elle a le cœur tendre, ma mie
La félicité à bout de bras.
Je ne pouvais plus attendre
Mes tempes battent la chamade des simples
Je ne sais pas soigner mais convaincre peut-être
De leurs vertus.
Mes amies sont sincères
J’en suis convaincue
Jamais elles ne tirent dans le dos
Ni ne jurent malgré elles, à tout propos
D’être et d’avoir le bon remède.
Carole Radureau (14/11/2020)
(Photo de Serge)
Publié le 7 Novembre 2020
Ce n’est qu’un regard
Au hasard d’une photo
Surgie tout-à-coup
Ce regard qui te dit tout et qui
Ne dit rien
Cette impression de nouveauté
Non pas de souvenir, non
De fraîcheur, de gaieté
Pour un peu tu ne l’aurais pas reconnu
C’est lui, pourtant, ton grand-père
Il a quand même un petit air de son fils
Tu sais bien que c’est lui mais
Comment dire ce sentiment
Cette hésitation
Dans ce regard il y a une éternité
Ce n’est pas l’éternité ressurgie de son tiroir
C’est l’éternité du pouvoir
Figé
Sur une photo
Peut-être la seule
Qui est là et qui te dit :
« Regarde-moi bien, regarde »
Je te vois tu me vois
Avec mes deux yeux.
J’ai réalisé cela :
C’est la première fois
Que je vois mon grand-père
Avec ses deux yeux !!
Et ma mère après moi me dit :
« Moi aussi, je crois bien que c’est la première fois. »
Toute une vie près des siens
Les voyant par un seul côté
Comme le temps a dû être long
De ce handicap
Si jeune,
Cette brutale incursion dans la face :
Blessure interminable, éternelle
Que chacun de nous dans son sang
Porte encore en lui et en elle.
Si violente fut cette vie
Des racines arrachées, un œil
Une dentition
Blessures
Gratuites
De la vie
Comme autant d’épreuves dont, lui
Surgit,
Grandi et fort
Malgré la petite taille
Et longue fut-elle
Cette vie
Malgré tout :
Exemple !!
Mon grand-père qui nous regarde avec
Ses deux yeux bleus
Héritage transmis et encore transmis
Comme un message pérenne :
Ton arrière-arrière petite-fille Kessy
Porte à nouveau ton regard bleu de Bretagne
Le bleu de la mer et le ciel qui ne dit
Pas
Son nom.
Carole Radureau (07/11/2020)
Publié le 6 Septembre 2020
Je resterais vive
Quoi qu’il en soit
Car la lumière de la conscience
Ne s’éteint pas.
Carole Radureau (06/09/2020)