Publié le 30 Novembre 2024

Doucettement crochetée

……fragments de Baie de Somme….

 

 

Qui voudrait accrocher son béret

Au cou de la belle aigrette ?

Pourtant sa forme s’y prête

Vu sous cet angle

Elle a une figure de cuillère à pot inversée

Nul doute que son appétit y est pour quelque chose

Ces oiseaux ont la glotte contorsionniste

Parfois ils ont un virage à la vertèbre qui pourrait être douloureux

On imagine le parcours

De la petite proie avalée (peut-être vive)

Dans le labyrinthe du crochet de l’aigrette

Avec ses virages et ses circonvolutions

Tout ça pour arriver dans la grande marmite

Le ventre de l’aigrette n’est pas en rapport avec son long cou

C’est comme si la proie

Glissait sur un toboggan

Pour finir dans le grand bassin glougloutant

Au passage les sucs gastriques surpuissants

Amortissent le coup :

Personne n’en est ressorti pour nous le confirmer.

 

La grande aigrette

Posée comme un point d’interrogation

Sur le marais comme en quête d’audience

Comme si son souhait

C’était d’être observée

Celle qui à la taille mannequin

Malgré tout ce qui est dit plus haut

Est un oiseau de destin

Un oiseau puissant à la blancheur insistante

Elle a posé sa silhouette

Comme un épouvantail inversé

Au lieu de faire peur aux oiseaux

Elle veut faire peur aux hommes

Mais n’y arrive pas

Elle est si belle

Qu’elle ne peut qu’attirer les regards

Attirer les vers des poèmes

Non pas pour en faire une fricassée de mots

Pour en faire un petit anar-poème sans prétention.

 

Carole Radureau (30/11/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

Doucettement crochetée

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses, #Gianni ou fragments de vie sauvage

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Publié le 27 Novembre 2024

Les 3 frères colvert

….fragments de Baie de Somme…..

 

Ce n’est pas moi qui ai parlé dit le premier.

Motus et bouche cousue

Rien ne sortira de ce bec

Parole de bon-bec 

 

Je n’ai rien du tout entendu dit le second.

Je suis sourd comme un pot

Ou comme une peau je ne sais plus

La surdité me fait perdre mes propos

Comme s’ils tombaient tout raides dans le pot.

 

Moi, je n’ai rien vu dit le troisième.

Normal : je suis aveugle

Je prends mes pattes d’homme grenouille dans les varechs

Je m’emberlificote le bec dans les iris d’eau

C’est tout juste si je peux trouver à manger.

 

Pourtant mes canards

Rien ne vous a été demandé

Pourquoi tant de méfiance

Pourquoi tant de couardise

Ne sont-ce pas les singes les 3 frères ?

Les canards ont bien mieux à faire

Ils ne ferment pas leurs becs

Pour des clopinettes

Ils n’oublient pas de cligner des yeux

A qui mieux mieux

Et surtout ils aiment entendre cancaner

Car les canards cancanent

Je ne sais pas pourquoi on dit cela

Sans doute encore un colportage de ragot.

 

Carole Radureau (27/11/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Gianni ou fragments de vie sauvage, #Oiseaux-muses

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Publié le 26 Novembre 2024

Gardien de la sieste

……..fragments de Baie de Somme……

 

 

Il trône sur son poteau

Il est grand, sombre et fier

Devant lui

Tout un parterre d’endormis

C’est l’heure de la sieste

Il lui faut veiller

A ce que les mauvais rêves

Ne viennent perturber ces dormeurs

C’est son tour de garde à lui

Il a déjà dormi

Il est frais, il a de l’allure

C’est un vrai gardien nature

Dormez en paix amis oiseaux

Monsieur Cormoran veille au grain.

 

Son tour de garde est terminé

Ah ! Il faut s’étirer

La tâche est rude sur le poteau

Pendant une heure à faire le pied de grue

Sans bouger !

On a les ailes toutes engourdies

Et sans doute une petite faim

Allez, après l’effort le réconfort

Je m’en vais te réveiller les poissons

A grand coup de klaxons !

 

Carole Radureau (26/11/2024)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

Gardien de la sieste

Son tour de garde est terminé.

Ah ! Il faut s’étirer

La tâche est rude sur le poteau

Pendant une heure à faire le pied de grue

Sans bouger !

On a les ailes toutes engourdies

Et sans doute une petite faim :

Allez, après l’effort le réconfort !

Je m’en vais te réveiller les poissons

A grand coup de klaxons !

 

Carole Radureau (26/11/2024)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

Gardien de la sieste

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Publié le 23 Novembre 2024

……fragments de Baie de Somme…..

 

Un, deux, trois :

Plongez !!

En voilà des pétards à l’air

Où avez-vous pris ces manières ?

Ah oui ! j’ai compris

Vous avez retrouvé un vieux magazine

Avec Polnareff le cul à l’air

Qui avait à l’époque choqué les grands-mères (et pas que !)

Ça remonte trop loin ?

Peut-être (comme dirait l’autre)

Alors c’est une pratique d’imitation

Transmise par la tradition orale

De bec à bec

De façon intergénérationnelle.

Ou bien, il y a un ciné tout au fond de l’eau

Ou encore une conférence

Ou une COP……ah ça ! mes canards

Y a du souci à se faire

Vous devriez y participer avec vos cuculs tournés

Ça aurait de la gueule, ça leur montrerait

Ce que l’on pense de leurs manières de grands pollueurs

……pilleurs……

……..massacreurs…..

………..sans-gêne etc…….

 

Carole Radureau (23/11/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

Tout comme Polnareff

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 22 Novembre 2024

Ratisser le fond
Ratisser le fond
Ratisser le fond

……fragments de Baie de Somme….

 

Qu’y a-t-il de bon dans cette abondance

Qu’y a-t-il de bond dans ce fond

Je fonds, véritablement fond d’impatience

J’ai hâte de gober tous ces crustacés

J’ai l’outil pour effectuer ce travail

Je suis le grand ratisseur qui ne ratisse pas les feuilles mortes

Qui ratisse les cœurs.

 

Je rêve d’un cœur à prendre qui m’observe

Qui remarque le style et l’élégance

Je peux bien ébaucher une petite révérence

Histoire de….

 

L’air de rien, je fais mes courses

Mais en même temps je fais la cour

A qui ?

Ça je me le demande

Car nul cœur à prendre sur la plage !

 

Carole Radureau (22/11/2024)

 

Inspirée par ces photos de Gianni d’un échassier, je ne sais lequel

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 21 Novembre 2024

Révolution silencieuse

Le froid s’est installé tout-à-coup

Le paysage a changé

La révolution s’installe dans ses charentaises

Et sans un bruit sans un cri

Elle agit.

 

Blancs et gros-gras flocons

Qui s’incrustent, diamants

Sans pour autant creuser leur lit.

 

Blancs et gros-gras flocons

Qui recouvrent tout de ce manteau joli

Mais si froid, si mordant, si piquant

L’air est à ne pas s’y méfier

Le ressenti du moment présent

Est terrifiant.

 

La révolution du temps qui s’emballe

Quand on ne l’attend plus elle arrive

Avec un peu d’avance

Quand tout sera terminé

En pleine face nous prendrons

L’amplitude thermique

Les hauts et les bas

Les bas et les hauts

Il faut s’y habituer

C’est le futur qu’ils ont provoqué

Qu’ils ont invoqué pour nous.

 

Les oiseaux s’affolent et nous aussi qui les voyons

Le pauvre petit pinson a enfoncé ses deux pattes dans la couverture blanche

Vite : s’adapter se dit-il et il monte un étage

Mais comment faire ?

Il ne connaît pas les systèmes de nourrissage

Il veut se poser sur le pâté

Oups : il se prend les pieds dans le tapis

Fait s’envoler la petite troupe de mésanges

Georges, lui, il a un peu plus d’expérience

Il y arrive, super !

Où vont dormir cette nuit les oiseaux ?

Où vont dormir cette nuit les petits enfants dans la rue ?

 

La révolution blanche

Comme les gouvernants de ce monde

N’en a que faire

Avançant, sans complexe

Jusqu’à l’accomplissement de l’œuvre.

 

Carole Radureau (21/11/2021)

 

Révolution silencieuse
Révolution silencieuse
Révolution silencieuse
Révolution silencieuse
Révolution silencieuse

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 19 Novembre 2024

Blanchette

…..fragments de Baie de Somme…..

 

 

Blanchette, Blanchette es-tu prête ?

Nous partons très vite au banquet

Il y a, paraît-il une pyramide de mets

Affriolants, appétissants et dégoulinants

Il faut en être, Blanchette, dis, es-tu prête ?

 

Cesse de gratter le fond de l’eau

Des invertébrés, des crustacés, des vermisseaux

Il y en aura sur la table de nos hôtes

Entourant de magnifiques poissons

Fraichement pêchés.

 

Tout ceci sera posé sur une nappe blanche

Il n’y manquera rien sinon la cuillère

N’oublie pas ta cuillère, Blanchette

Pour déguster les victuailles.

 

Blanchette, oh ! Blanchette, es-tu prête ?

Nous arriverons en retard au banquet du baron

Pourquoi, dis, pourquoi ne viens-tu pas

N’es-tu point gourmande ?

 

« Au banquet, il ne manquera que vous, pauvrettes !

Dans le plat en argent situé au centre de la table

Il manque une bonne portion de volaille

La spatule est de tous leurs vœux

Je n’ai pas confiance en ces barons

Je préfère mille fois ratisser le fond

Ce sont de nobles petites bêtes

Qui se glissent dans ma cuillère

Elles se sacrifient pour de bon

Elles n’ont ni vices ni pognon. »

 

Carole Radureau (19/11/2024)

 

Inspirée par cette photo de Gianni

 

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Novembre 2024

Le gardien des bœufs

.......fragments de Baie de Somme.....

 

Là où paissent en paix l’herbe drue

Les bœufs à leurs moments perdus

Se distingue une blanche silhouette

Comme une flèche prête à être tirée

C’est le gardien des bœufs

Nul d’entre eux qui n’ait pas son gardien

Son ange-gardien peut-être

En toute complicité

Ce partenariat animal fait partie des cas exemplaires

Ce sont des relations mutuelles fort intéressantes pour les deux

Le héron trouve sa vie dans les pas des sabots

Le bœuf a un régulateur tout trouvé pour sa vermine

Aussi les champs ne sont-ils plus uniformément

Verts tachés de marron mais verts tachés de marron et nuancés de blanc

Le héron garde-bœufs a su se disséminer par le monde telle une graine

Evidemment des bœufs il y en a partout

Et le héron est formidable d’adaptation

Qui suit les pas des tracteurs tout en faisant bien attention !

Enfin, c’est un bel oiseau ce gardien des bœufs

Il faudrait l’observer en habits nuptiaux

C’est la grande classe !

Mais ici nous sommes heureux de le montrer

De le poétiser car c’est bien la première fois que nous voyons

Un héron qui garde les bœufs.

 

Carole Radureau (18/11/2024)

 

Inspirée par ces photos de Gianni

 

Le gardien des bœufs
Le gardien des bœufs
Le gardien des bœufs

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Publié le 18 Novembre 2024

 

Le génocide palestinien a annihilé ma muse

La poésie est restée coite

Desséchées les ailes de mon cœur

Toujours promptes à l’empathie

Envolées les envolées lyriques, les vers versifiant

Les figures de style et les métaphores

On ne sait jamais comment la poésie va se comporter

Quand il s’agit de situations dramatiques

Vouées au long terme

On ne sait si sa voix fusera pure et claire

Ou si sa glotte restera définitivement asséchée

Avec elle on ne peut rien prédire

On ne sait d’où provient son élan

Son fonctionnement intrinsèquement libre, instinctif,

Passionné parfois, indépendant et spontané :

A quoi est-il dû je me le demande

Il y a des choses et des actes

Que j’aurais écrire, du moins décrire par la poésie

Il y a des mots qui auraient pu soutenir

Certains sont venus au tout début

Anticipant les massacres…….devant quelle indifférence !

La poésie n’a pas sa place ici et maintenant dans ce monde de violence

Du moins nous le laissent-ils penser

Pourtant,

Je sais que la poésie est partout à sa place

Encore plus dans les moments où on l’attend le moins :

Les moments de guerre, de résistance, de haine et de nuisances.

Les oiseaux, ces généreux et irremplaçables compagnons

Aide à détourner le regard des ruines

Le cœur aux ailes desséchées n’en fonctionne pas moins

Là où se couchent des vers ornithologiques passionnés

Ne se lisent pas entre les lignes les souffrances et les inquiétudes

La poésie n’est pas une alternative à l’impuissance

La poésie est puissance

Elle a su sublimer les peines et les terreurs anciennes

Pour sortir des cachots en catimini

Et dénoncer

Elle a su entrer en clandestinité pour résister

Et voler, LIBERTE, depuis les airs

Pour irriguer les esprits

La poésie sait très bien crier avec les yeux

Faire jaillir le son cristallin de la source

D’un tympan endormi

Elle sait sublimer un regard d’enfant

En faire une envolé d’étoiles qui ne rivalise

Qu’avec un éclat de rire insouciant

La poésie est une très grande porteuse d’espoir et d’espérance

En cela j’aimerais que la muse se remette

Elle peut être porteuse de l’étincelle qui jaillit

Comme un BON SENS

Elle peut aussi être la colombe qui ragaillardit.

 

Carole Radureau (18/11/2024)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre, #Agate mousse

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