Aussi doux que le cocon du poussin

Parfumé comme un joli brin

Son jaune est un rival du soleil

Sur la mer il aime velouter sa chaloupe

Sur une onde de brume.

C’est un petit envahisseur

Quand il aime sa terre il étend sa chanson

Au-delà de toute barrière

Il dépasse les frontières du son et du temps.

C’est qu’il aime dominer

Son parfum entête, captive, veut sur l’horizon

Peindre en jaune la ligne de front

Imprimer sur la vague un décalco-mimosé

Aussi doré que le jaune dans sa coquille.

Un air d’exotisme plein la vue

Un espace déposé par l’arbre en son tutu

Un tulle délicat repose sur sa chevelure

Il a mis son soutien-gorge de dentelle au décolleté provoquant :

Il est celui qui chante et qui rappelle Eros

Il aime qu’on le lie à la fête des amoureux

Avec les sœurs anémones il chante de son mieux

C’est un bouquet d’amour qui en met plein les yeux.

Carole Radureau (08/02/2021)

…..poésie de février 2021….

……pas un jour sans poème……

Vous avez demandé la couleur ?

Ne quittez pas.

Ici la couleur il y en a

Ce n’est pas le sud

Ce n’est pas la Bretagne

C’est un ancien village de pêcheurs

Très connu, très connu

Son cœur est dans la baie, la baie

Des pas perdus dans le sable

Et la salicorne.

C’est si joli ces petits assemblages

Cette utilisation d’un espace très réduit

Ce goût et cette recherche

Le tourisme a sauté dessus.

Habitat pauvre à la base

C’est au surplus de peinture des barques de pêcheur

Qu’elles devaient leurs couleurs ces petites maisons

C’était un patchwork au sang vif

Une façon de redorer le blason du quotidien.

Chaque maison «  a du chien »

A chaque pas, l’on s’arrête, l’on détaille

L’on rêve

Et la suivante c’est une autre aventure

On prend la mer avec sa boussole

On est sur le marché aux fleurs

On ne perd pas le cap

On voudrait que la vie entière soit construite sur ce mode-là.

L’âme repart ragaillardie

La couleur c’est la vie ici on le réalise

Et c’est une vitrine à présent et ça on le réalise

Malgré tout c’est gai et porteur

Ça redore le blason du terroir

Ça permet de braquer des projecteurs sur une histoire

Sur un mode de vie

N’est-ce pas là l’essentiel ?

Carole Radureau (08/02/2021)

……poésie de février 2021….

…….pas un jour sans poème…….

Toi qui a de la voix

Qui dit et que l’on entend

Chacun sait au fond de soi

Le nom que tu dis à tout va.

Ta longue traîne de mariée

Qui balaie feuilles et poussière

On te l’envie on te l’admire

Personne n’en veut pour soit même.

Sur cette parure les cent yeux d’Argos Panoptès

Il semblerait selon la légende que 50 voyaient

Quand les 50 autres se reposaient

On a bien cette impression que 50 yeux nous observent

Au milieu d’eux on dirait un cœur noir qui a perdu son âme

Flottant dans une mer des tropiques.

Tout en toi est perfection

Chaque détail, chaque couleur

Tout est organisation

La nature t’a fait parure

Elle t’a poussé droit dans les parcs

Où tu cries ou plutôt tu jures

Et les enfants te connaissent.

Tu es l’oiseau incontournable

On t’en oublierait presque

Pourtant chacun a dans son tiroir

Une de tes plumes en trophée.

Carole Radureau (07/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Il y a de la couleur, là et

Là,

C’est un peu sombre mais c’est une fille :

Une fille de la Pourpre, tu vois

Elle a grandi, tranquille.

Et puis sa sœur Mayor, sa sœur Minor

Sa cousine Prima, sa tante, la Tía avec une tonalité

Différente

Une dynastie : la Pas-de-la-Pourpre.

Comme sur le Pas de la Porte, sans frapper

Entrez dans la dynastie de la Rose.

Il s’agit d’une rose

Une Pas-Comme-les-Autres

C’est qu’elle a un cœur de noël

C’est vrai, noël est passé mais la Pourpre

Est restée.

Il y aurait bien une branche de la famille plus

Blanche, c’est l’originale, la sincère, la non encore

Hybridée

Elle a aussi des étamines qui s’évadent en prime

Quand tu la mets en bouquet, elle s’étale, elle en met partout :

C’est une envahissante.

Il y a aussi un petit feuillage qui a copié le ton à la mode

C’est la feuille de salade de la famille Pas-de-la-Pourpre.

Un échafaudage

Une canopée régulière

Un bas de porte sans s’y tromper

Ça se la bouge, sa couleur de pourpre cardinalice, ça se la pète

Mais le cardinal, lui, le vrai, le Richelieu

Il n’est pas encore prêt.

De toute façon son ton vire plutôt au violet

C’est qu’il est bô le cardinal mais pas pour cette fois

Février c’est trop tôt, Au nom de la rose.

Ça va tout de même vite, ça explose et sous les chants des oiseaux

Qui composent une feuille de route toute printanière :

D’ailleurs je fayote mais ça batifole je suis témoin.

Voilà la feuille du jour, la salade pourpre, la recette des ellébores

Qui adorent, mais adorent

Qu’on parle d’elles.

Carole Radureau (05/02/2021)

…..poésie de février 2021….

…..pas un jour sans poème……

Il a caressé le fruit interdit

Dans la fusion de l’ange

Et l’anémone de mer s’est offerte à lui

Avec un grand sourire dévoué.

Son cri est orange et orangée

Sa gorge claire

Son échine son épine dorsale

orangées

Ses bandes qui ont oublié le velcro.

Célèbre et beau

Petit magicien, son règne aquatique

Dans sa main il ne tient

Et sa beauté prêtée lui fait une belle jambe

(Il me l’a dit).

Lui son espoir c’est que l’eau reste pure

Que l’aquarium géant ne soit plus une poubelle

Que le climat reste stable ne transforme pas celui-ci en bouilloire-désespoir :

C’est le vœu d’un petit clown pas comme les autres.

Papa a laissé tomber sa parure

D’amuseur

Il surveille

Attentif

Sa progéniture :

Les milliers d’yeux noirs et vifs

Dans la masse orangée non pressée

Ne sont pas pressés de grandir !

Pourtant quelque part une anémone

Leur tend ses bras

Enveloppants

Ardents

Vibrants

Doux et engageants.

Le petit clown aime s’y lover

Danser un tango avec la belle à la réputation sévère

Il est comme un clown au fond de l’eau

Un poisson dans l’eau, quoi

C’est lui le roi sur la piste.

Carole Radureau (05/02/2021)

……poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Voici venue l’heure corse !!

L’heure du thé de maquis

Allons nus pieds sur la terre sèche

Par le petit sentier :

Là-bas

Nous attend le sourire :

La théière et la parure

Plissée

De mucchju rossu.

Ses petites feuilles argentées

Telles des oreilles de souris velues

Sa jupe plissée son air de paradis

Un cœur éclatant

Le soleil s’y mire et refait sa beauté

Dans la petite éclaboussure de printemps

Rime avec entrain chaque syllabe, la sittelle.

Il aime pousser à ras

C’est un conquérant des maquis

Un coupe-feu aussi disent-ils

Avec ses risettes il effraie les flammes

Son rose aux joues dissuade le feu malveillant

De s’attaquer à la flore sacrée.

Il a son parasite mucchju rossu,

Une jolie découverte

Qui vit de sa fibre de son histoire de sa pérennité

Pour en tirer une merveille de la nature

Qui ne déparie avec aucune espèce tropicale :

La cytinelle

La cytinelle est la sentinelle du ciste

Sa transformation rituelle

Son épouse malgré elle

Pour ériger ses adorables fleurettes

Dépourvue de chlorophylle elle pompe

La chair du ciste et la voilà devant nous.

Elle a ravivé la délicatesse du temps

L’heure corse, et son thé de maquis

Dans tous les sens a distribué ses arômes :

Le ciel bleu l’éclatant soleil ce père vénéré

L’histoire du lieu sa profonde géographie physique

Ses petits habitants ses

Emerveilleurs respectueux déposent sur mucchju rossu

Un œil attentif et curieux

Observe-là bien la nature cette conquête des siècles

Car du haut de sa chair précieuse des ondes mystérieuses

Irriguent ton sentiment.

Carole Radureau (04/02/2021)

…..poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Viridis est ton nom, le vrai

Ta couleur rafraîchit la vue

Et la pensée oublie son côté sombre.

Te voir dans ta parure de chlorophylle

C’est imaginer la sève en toi,

Monter

Jusque dans ton bec pour la transformer

En chanson.

Dans ton écrin vert

Tu ne jures

L’amour de la vie c’est ta valeur sûre

Pure aussi pure que la nature au matin

Quand sur la forêt se sont évanouies

Les brumes.

Te voir et on sentirait presque

Un parfum de chewing-gum le petit

Côté

Mentholé qui est collé à l’image verte

Tant de symbolismes dans cette question de la couleur

Tant de pigments

Inconnus à toi qui te contente de vivre

D’être ce que tu es.

Ton avantage de verdeur est de te fondre dans la canopée

Ton ombre verte jusqu’au bec ne laisse entrevoir

Qu’une petite vivacité de fantôme vert

La fulgurance des ondes a glissé sur ton plumage

L’air est devenu électrique

L’air a de suite embaumé le chewing-gum

Viridis en vérité c’est bien ton nom.

Carole Radureau (03/02/2021)

Eurylaime vert

Calyptomena viridis

……poésie de février 2021…..

……pas un jour sans poème……

Sur la terre

Glaise

Quelques petits grains

Couleur mimosa

Qui sortent de nulle part

Ronds brillants jolis

Clins d’yeux dans la glaise

Couleur gaieté

Chaque année plus nombreux

Peu à peu ils s’étendent

C’est leur petite reproduction une

Délicate extension que nul ne leur reprochera.

C’est pour beurrer les tartines de l’hiver !!

Etaler sur sa couche froide

Monotone

La couleur du soleil

Ce jaune nouveau du milieu de nulle part

C’est un flash une révélation un bisou tout doux

Dans le cou

Vite beurrons-en les tartines de l’hiver que la couleur

Reprenne le pas que sa gorge ne prenne pas froid

Qu’il se recouche vite dans son antre

Pour méditer sur la prochaine fois.

Carole Radureau (02/02/2021)

……poésie de février 2021…..

…..pas un jour sans poème…..

Arlequine au sang de fée

Confite dans la poésie-clémentine

Avec un petit œil-café

Que nous dis-tu de ta tribune

Opale aux couleurs d’arc-en-ciel ?

C’est la Comedia dell Arte qui

Sur ta peau

Dans ta chair

A glissé une à une tes nuances ?

Serais-tu Florence ou bal masqué

Ou encore flux déversant

Quantité de rêves ?

Je vois dans ta parure une annonce

De beautés

Que l’oiseau en son nid

Couve d’une grande envie.

Il imagine pondre des œufs

Aux robes arlequines

Des œufs merveilleux

D’opale et de mystère

Avec son petit derrière

Aussi neuf que le derrière du monde.

Carole Radureau (27/01/2021)

…..Pas un jour sans poème…..

……Poésie de février 2021…….