Publié le 23 Décembre 2019

Le tyran huppé

Avec sa petite tête de coquin

Son chapeau à clou

Son air de lutin

Il va, petit oiseau joli

Dans le buisson tout écaillé

Il va et nul ne l’embête

Il vaque à ses occupations

Tranquille et joyeux.

 

Le tyran a dressé sur sa tête

La huppe de la circonstance

C’est pour effrayer les papillons

Ils entreprennent des virées nocturnes

Là où dort la réserve de vie.

 

Il est un petit oiseau mini et précieux

Qui anime l’environnement

D’une poudre d’escampette

D’un filet canari et diamant.

 

Carole Radureau (23/12/2019)

 

Tyran huppé

Myiarchus crinitus

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 23 Décembre 2019

Tinamou perdrix

Tinamou perdrix


Exhalation ! Elle a couru, elle a volé,
dérapé avec un battement
et l'arôme est resté tremblant
au bord de la quebrada,
la rosée est restée tremblante,
les céréales ensommeillées,
le matin où elle se peignait 
elle a perdu une fleur de son diadème :
Elle sentait le fumier le Dimanche.
et chaque coup soudain,
à chaque cri de la poudre ,
le ciel n'a pas cligné des yeux.
Mais peut-être à partir des racines,
la perdrix a germé du sol
et a fait sonner ses ailes sèches :
son parfum est passé
comme l'âme de la barranca :
un baiser de mousse et de poussière,
un mouvement de frottement,
la topa topa  a fulguré
avec ses cadeaux jaunes
dans l'air bleu, la perdrix
a perdu son plumage de poussière
et s'est transformée en air bleu.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 22 Décembre 2019

Le colibri d’Anna

Fulgurant dans la moiteur des tropiques

Un petit turbo caché sous ses ailes

Vole vole vole

Petit colibri

Prince de la dentelle

Du collier de nectar

De la perle éconduite.

 

L’air n’a plus été le même

Le soleil a sourit de tant de joie

Quand passa le rapide avec sa petite tête de rosée

Le temps s’est arrêté

S’est incliné le regard pour un temps

La vie a suspendu son vol sous la rapide

Témérité

L’air n’a plus été le même.

 

Carole Radureau (22/12/2019)

 

Colibri d’Anna

Calypte anna

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 22 Décembre 2019

Pic de Magellan

Pic de Magellan

Le charpentier a frappé toc :
les forêts distillent au soleil
eau, résine, nuit, miel,
les noisetiers revêtent
les galons de fête écarlate :
alors que saignent les bois brûlés,
les renards de Boroa dorment,
les feuilles poussent en silence
comme circule, sous la terre,
la langue des racines :
soudain dans le silence vert
le charpentier a frappé à la porte.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 22 Décembre 2019

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bonhomme_coucher_de_soleil.jpg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bonhomme_coucher_de_soleil.jpg

 

On l’avait bâti là

Evidemment il y avait de la neige, là

Sinon lui

N’existerait pas

On lui avait collé un vieux feutre fané

Noir de suie

Qui traînait à la cave sur la tête

Une carotte ramollie en guise de nez

Et deux cailloux ronds pour qu’il voit l’avenir.

 

Et il trônait

On l’admirait

On s’habituait à lui quoi que l’on fasse.

 

Parfois l’air était plus chaud

Il se mettait à fondre en quelques larmes givrées

Le lendemain le froid était plus vif

Sa robe devenait de cristal

Comme une banquise

Comme une calotte glaciaire.

 

De ces yeux minéraux il regardait le monde

Dans sa tête de neige ses pensées tournaient

Tournaient et se tournaient vers une vie au soleil

Tiens, à Cuba par exemple

Cuba avec ses vieilles voitures multicolores

Ses gens qui dansent sans cesse

La joie de vivre

La musique, les habanitos et surtout

Cuba le soleil.

 

Il se disait dans ma valise j’emporterai

Le rien de ma vie d’ici

Ni le vent ni la brise ni le froid ni l’indifférence

J’emporterai ma petite innocence

Quelques confidences déposées par de petits enfants

Dans la caverne neigeuse qui me sert d’oreille

J’emporterai ma tonne d’espoir

Mon désir d’Etre

Ma trousse de secours de la pleine conscience.

 

Je débarquerai à Cuba

Peut-être ne resterai-t-il de moi

Qu’une flaque somptueuse

Un dégradé de son et de lumière couleur poussière d’ici

Mais le feutre fané, la carotte et mes deux yeux de pierre

Eux ne fonderaient pas.

 

Avec eux reconstruire à Cuba un bonhomme de soleil

Un bonhomme qui troque son feutre fané contre un panama

Qui troque la carotte de son nez contre une racine de manioc

Et ses deux yeux de pierre restent éveillés.

 

Si je devenais un bonhomme de soleil qui accueille les oiseaux

Un qui dit : Bonjour troglodyte de Zapata, bec-en-croc de Cuba

Oiseau bleu-blanc-rouge (trogon de Cuba)

Me voici, votre ami

Le bonhomme qui tous les jours sourit à la vie

Car la vie rime avec joie et la joie rime avec soleil.

 

Je quittai le froid pour vous tendre ma tendre épaule

Ma main de soleil chaude à s’y méprendre

Pour vous offrir un sourire qui sait ce que c’est que d’avoir froid

De regarder par la lucarne de la vie le soleil à Cuba.

 

Je vous offrirai toutes mes pensées étudiées

Ma raison de vivre mon espoir de sauvegarde des espèces

Ici je serai le bonhomme soleil qui hisse la bannière du monde

Comme un étendard pour les amis oiseaux.

 

Je serai le bonhomme qui a réalisé son vœu

Qui a refusé l’avenir de flaque

Transformant ses yeux

Les tournant vers le rêve

Les tournant vers la réalisation.

 

Carole Radureau (22/12/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Deux caillouxx

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Publié le 21 Décembre 2019

Aux familles des migrants disparus

La vie les montagnes russes

Un chemin qui oublie d’être droit

Une vie à se sauver en quel endroit

Le bonheur existe-t-il -y en a-t-il un sur terre

Une oasis - un nuage- une terre franche ?

 

La peur aux fesses prend une apparence néfaste

La guerre- les conflits- l’insécurité- l’absence d’avenir

On lance les dés sur le tapis gris poussière

A trois l’on part, on part tenter sa chance.

 

Mais où est l’Eldorado- est-il un Eldorado ?

Mais où ancrer son être - comme le chemin est long

Tout au long des pirates - des tempêtes - des narco - des racistes

Tout au long du chemin cette peur au ventre cette incertitude du

Lendemain

Se réveiller dans l’autre monde

Ne plus se réveiller car comment faire

Pour survivre dans la jungle - pour survivre se rongeant les ongles

Seule nourriture encore fréquentable.

 

Ils sont partis nul n’a pu les retenir

Le mari, l’enfant, la sœur, le père

Pour faire fortune- pour tout simplement changer de vie

La penser meilleure que ce qu’on laisse derrière soit

Mais derrière soit, c’est dur certes - c’est difficile

Mais c’est connu- mais c’est le territoire- mais c’est la racine

Mais derrière soit c’est un moment présent qui n’est ni bon ni mauvais

Car en toute montagne russe

Il y a une montée et une descente qui fait toujours mal

Attendant sans certitude la remontée qui arrive un jour ou l’autre

C’est certain elle arrive, pour chacun, la remontée

C’est ainsi que la vie est faite

Jamais tout rose - jamais tout plat

Jamais tout noir - jamais tout triste.

 

Ils sont partis maintenant

Plus de nouvelles

Les frontières se sont tues

Les yeux se sont voilés

Ils sont partis - ne sont jamais arrivés

Plus de nouvelles

Part la caravane des mamans de migrants

Cherche la piste - cherche les traces - questionne- remue - interroge

Creuse peut-être

La vérité est souvent enterrée

Il y a des fosses de vérité pure dormant six pieds sous terre

Avec une écharpe- un bracelet en haricots frijoles

Un keffieh- un huipil de la reconnaissance

Qui font mal quand la terre se retourne enfin sur la vérité.

 

Ils ont tenté- ils y ont cru

Et le cœur de la maman saigne

Le cœur du papa saigne

La famille en deuil à jamais car les disparus parfois

Ne s’atteignent pas

On les cherche en vain- mais qu’en ont-ils fait

Mais où chercher toutes ces fosses découvertes où chacun dort

Dans l’ignorance dans l’injustice dans le non oubli des cœurs.

 

Il faut chercher parfois une lueur

On peut faire son deuil

Certes il ou elle est mort mais on s’en doutait- comment ne pas s’en douter

Tant d’histoires- tant de traces- tant de deuils- tant d’obstacles- tant de cris- tant de haines

Le deuil quand il se fait pose une pierre sur le corps qui dort enfin chez lui avec ses proches

Le deuil peut se faire mais la justice ne doit pas manquer

Tant d’injustices six pieds sous terre

Tant de corps qui ne reposeront pas dans leurs souliers de terre-mère

Dans leur humus dans leur cocon, entourés des leurs.

 

La vie est ainsi faite que de montagnes russes en montagnes russes

Sont emballés empaquetés à la va-vite los desaparecidos

Ils n’entreront dans aucuns chiffres et les données seront absentes

Comme leurs restes recherchés tels des trésors profonds.

 

Ils seront disparus - faits disparaître - décomptés - non nés - non morts

Des points d’interrogation entre ici et là-bas

Où le nuage a ouvert une brèche

Ou la terre a envie de mordre

Où les familles ne sèchent jamais leurs larmes

Car ils leur en manquent un ou une

Car il en manque tant et tant que la lune est en deuil

Qu’elle aussi veut disparaître.

 

Carole Radureau (21/12/2019)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre qui souffre

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Publié le 21 Décembre 2019

Le circaète à poitrine noire

Quand tu iras te coucher

Dans le soir couché en travers de ta route

La colonie t’accueillera et là

Tu sauras que la compagnie a du bon.

 

Pourtant la solitude est ta compañera

Elle te tient chaud quand tu survoles l’air sec

Quand tu te tiens à l’affût

D’un futur déjeuner.

 

Parfois la chasse est plus difficile

Est-ce le temps est-ce le ventre vide

Il faut songer à s’associer et le duo

Ça a du bon aussi.

 

Le circaète brun devient ton compañero

Est-ce un compagnon de table

Est-ce juste un chasseur complice ?

 

Quand il déjeune le circaète

Aime-t-il parler à voix haute

Mettre les coudes sur la table ?

 

Carole Radureau (21/12/2019)

 

Circaète à poitrine noire

Circaetus pectoralis

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 21 Décembre 2019

Banian le grand-duc bruyant

…..l’oiseau qui vole n’a pas de maître….

 

Il a emprunté au kétoupa la latéralité

De ses aigrettes

Il a dérobé à la chevêchette

Sa robe mouchetée et cryptique

Ses pattes si puissantes

Terribles et précieuses

Elles lui sont propres

Il les revendique ce chasseur puissant.

 

Il est discret

Il est secret

Il aime la forêt persistante

Il s’adapte à la palmeraie

Qui envahit et qui détruit un pan naturel

Un écosystème unique.

 

Dans la fougère nid-d’oiseau

La belle fougère accueillante

Parfois madame Banian

Dépose un œuf unique

Un petit goulu et exigeant en surgit un jour

Dans les bras de dame fougère

Avec un duvet à faire mourir d’envie

Tous les cirrus de la nuit.

 

Carole Radureau (21/12/2019)

 

Grand-duc bruyant

Bubo sumatranus

Famille : strigidés

Continent : Asie, Indonésie, Sumatra, Bornéo

Habitat : forêt persistante tropicale jusqu’à 1000 mètres

Régime : gros insectes, oiseaux, petits mammifères, reptiles

Couvée : 1 œuf

Menacé ? non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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Publié le 21 Décembre 2019

Martin-pêcheur à ventre roux

Martin-pêcheur à ventre roux

 

Martin a regardé de sa branche
et sous l'eau, Pêcheur est allé,
Martin Pêcheur est descendu
et a pêché Martin Pêcheur,
Martin est descendu, Pauvre Oiseau,
et riche Pêcheur est remonté
avec sa cargaison d'argent vivant
et quelques gouttes d'eau bleue
parce que le pêcheur Martin
ne se nourrit que d'arcs-en-ciel,
de la lumière qui ondule dans l'eau :
et puis il s'assoit et consomme
des poissonneries lancinantes.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 20 Décembre 2019

Le langrayen masqué

 

Il a rejoint sa troupe

Le petit zorro au masque  charbon de bois

Il a rêvé dans les bras de la lune

Sa romance sucrée

Son miel des champs

Avec au bec un sourire d’ange déchu.

 

Sur sa livrée glisse l’ambre chaude du soleil

Trop ému

Son plumage est un granite fondu

Juste fondu par la tendresse des cieux.

 

Dans l’air sec parfois timide

Le chant du langrayen

Rebondit

Sur la fesse tendue d’un nuage :

Le paradis malgache est un paradis c’est sûr

Car le langrayen masqué y vit.

 

Carole Radureau (20/12/2019)

 

Langrayen masqué

Artamus personatus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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