Publié le 19 Janvier 2019
Comme un ciel pur
Intact d’Atacama
Comme un grand tableau
Ardoisé et précis
Comme une passoire sur la tête
Laissant filtrer
Ses pointillés de lumière
Portulan du ciel
Laisse-moi relier un à un
Tes points
Je dessinerais le grand bestiaire du cosmos.
Là-haut
Mais c’est une forêt d’étoiles abritant la canopée
Mais c’est une banquise sur laquelle se reposes les manchots
Mais c’est une prairie dans lequel s’ébattent les lapins
Mais c’est une cordillère où nandous et guanacos déjeunent
Là-haut
Mais c’est un ballet qui vivre intensément
Comme un petit écran mais en mieux
Un reportage animalier qui dicte sans se presser
La nature des choses de la terre.
Chacun selon sa géographie
Selon ses croyances
Selon son origine
Donne noms aux petites créatures vivantes
Donne noms aux formes dessinées
C’est l’alchimie du cosmos
Un imaginaire chaque soir révélé
A ceux qui y sont sensibles
Un réceptacle à rêves à désirs à espérances
Que nul n’évite
Une fois retirée la passoire
Les points restent et scintillent
Parfois ils se font pressants
Parfois ils sont endormis dans les bras des nuages
La lune les habille parfois de fleurs de diamant
Parfois les étoiles se débinent
Elles courent un marathon
Dans lequel le nandou est toujours le gagnant
Elles ont dessiné si vite les courbes de son corps
Chaque plume est un grain de météorite
Son cou extensible se démanche à volonté
De son bec il picore des miettes d’étoiles calcinées par le temps.
Comme un ciel pur au-dessus de l’Amazonie
Comme un espace
Infini
Le grand tableau d’ardoise
Oublie
D’être effacé
Rien ne pourra l’empêcher de tracer des dessins
Devinettes pour les hommes curieux
Rien
Ni la pollution ni la furie humaine
N’effacera l’imprimé indélébile
Du portulan du ciel (naviguant à vue et sans boussole, capitaine Nandou aux commandes).
Carole Radureau (19/01/2019)