Publié le 7 Octobre 2018

L’arbre qui pleurait

……anthropomorphismes……

Les larmes
Comme des lames
Tombaient drues
Tels des sabres se plantant
Dans la terre éphémère.

Il n’était pas seul
A pleurer
Il n’était pas saule
Pleurant
Tout doucement non
Ses pleurs étaient fureurs
Cascades déchaînées par la décrue
Rivières sorties du lit
Comme entraînées par la course dominicale
Tsunami
Balayant tout faisant table rase
De ce que la planète n’avait pas su
Contempler
De ce que les yeux humains
Forts d’anthropomorphismes
Avaient oublié
De voir.

Carole Radureau (06/10/2018)

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Bosques petrificados

Repost0

Publié le 6 Octobre 2018

Supplique de l'arbre

La participation de Katia dont le blog est In the Mirror (en lien ci-dessous).

L'arbre a des racines profondément enfouies dans la sagesse comme ce texte nous le rappelle.

Homme!
Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d'hiver,
L'ombrage ami lorsque brûle le soleil d'été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fis tes navires.
Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau et aussi de ton cercueil.
Ecoute ma prière veux-tu ?
Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l'éclosion des fleurs.
Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.
Laisse-moi vivre pour calmer les vents, pousser les nuages
et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde.
Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.
Je suis la source des ruisseaux. Je suis la vraie richesse de l'état.
Je contribue à la prospérité du plus petit village.
J'embellis ton pays par la verdure de mon manteau.
Homme, écoute ma prière
Ne me détruis pas!

Texte ancien d'un sage indochinois

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Bosques petrificados

Repost0

Publié le 6 Octobre 2018

La contribution d'Alma pour la Voix des arbres.

Merci beaucoup pour cette participation, que les graines germent.....

Un très vieil homme en s'éveillant un matin, trouva une graine entre les plis de ses draps. "Elle sera sans doute venue se nicher dans ma tignasse hier lors de ma promenade dans le parc", songea t-il en ébouriffant son épaisse crinière poivre et sel." Ah, c'est que la solitude n'encourage pas le peigne et le savon", ajouta t-il, en riant, vaguement coupable, en essayant de se souvenir depuis combien de temps il n'en avait fait usage. "Mais qu'importe, cette petite graine ne demande qu'à se développer et comme cette nuit j'ai justement rêvé de forêt, si elle pousse, elle poursuivra peut-être mon rêve..." Et il déposa la graine sous une poignée de sable dans un pot de yaourt qu'il disposa sur la margelle de sa fenêtre et l'oublia. Quelques mois plus tard, une petite pousse tendre pointa le nez. L'homme l'arrosa, la tourna vers le soleil pâle du printemps, en prit mille soins, si bien qu'un petit arbre commença rapidement à grandir. Au bout de quelques années, et après avoir régulièrement adapté la largeur du pot, l'homme se rendit compte que son arbre était à l'étroit et qu'il allait falloir lui offrir tout l'espace nécessaire à sa croissance.

Le petit pavillon ceint d'un grand jardin où grouillaient une flopée d'enfants joyeux et toutes sortes d'animaux à demi sauvages en face de son immeuble lui sembla être l'endroit idéal pour que son arbre s'y déploie à son aise tout en lui offrant le bonheur de le voir grandir depuis sa fenêtre. "Hélas!" lui dit la gentille dame lorsqu'il lui exposa son projet, "nous allons être expropriés le mois prochain, comme tout le quartier, mon pauvre monsieur. Vous n'êtes pas au courant qu'ils vont bâtir un grand centre commercial?" L'homme ne savait pas. Déçu, il alla voir le maire. "Un arbre supplémentaire, dîtes-vous, pour agrémenter le parc? Pourquoi pas?" Fit l'élu en contemplant d'un bon oeil le petit arbre. "Il sera costaud, je m'y connais, et arrivé à maturité, il fera un bon parquet pour la salle des fêtes". A ces mots, l'homme prit congé en remerciant et rentra chez lui très contrarié avec son arbre. Voyons, se dit-il, il va bien falloir trouver une solution pour que tu grandisses en paix: resterait bien la forêt des 4 chemins qui serait une solution, mais j'ai vu que certains arbres sont marqués. A l'automne prochain, ils seront abattus... C'est bien dommage, car j'aurais pu venir te voir régulièrement, vois-tu... non, je crois que nous allons devoir nous résoudre à partir plus loin. Dès le lendemain, le vieil homme, besace à l'épaule partit de bon matin le long des routes avec son arbre. Au bout de plusieurs mois de marche, il n'avait rencontré que forêts domaniales, parcs régionaux qui avaient droit de coupe sur tout arbre implanté sur leur territoire. C'est qu'une fois installé, se disait-il, mon arbre ne m'appartiendra plus et moi, ce que je veux, c'est qu'il pousse et meure de sa belle mort, sans être transformé en bois de chauffage, ou en nourriture pour girafes dans un zoo ni même en matière première pour ce sculpteur qui m'en a proposé un bon prix, inspiré par la tendreté de ses fibres. L'homme commençait à désespérer. Il avait crû que les arbres étaient là pour rien, pour leur beauté, pour l'ombre qu'il offrait généreusement, pour les nids d'oiseaux et les jeux des enfants.. Mais il découvrait au fil de son voyage, que la forêt et la nature étaient devenues des produits comme les autres, les banques spéculaient sur des investissements à longs termes sur les espèces en voie de disparition, les entreprises échangeaient le droit de polluer les rivières en plantant un quota précis d'essences qu'elles finissaient toujours par exploiter à leur profit... Un soir qu'il était aux abords d'une côte, le vieil homme, fatigué, contempla le coucher du soleil du haut d'une falaise crayeuse. Il avait l'impression d'être arrivé au bout du monde. Plusieurs mètres plus bas, s'étendait une plage de pierres d' anthracites scintillantes sous les derniers rayons. Brusquement, une brume douce, compacte, veloutée, s'éleva de la mer, envahissant tout le vide. L'homme prit son arbre, le serra très fort contre lui en l'attachant avec son ceinturon et entra doucement dans la tiédeur ouatée.

Et l'on  dit qu'à cet endroit, tout au bout du monde, un arbre immense, unique et solitaire pousse contre vents et marrées, nourri d'algues et de pierres sombres.

Almanito

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Bosques petrificados

Repost0

Publié le 6 Octobre 2018

…..poésie de Talampaya…..

Cité
Qui a puisé
L’imagination
Dans les coquilles
De nacre et de fusion
Dessins ocrés aux veines délicatement
Sculptées par le rouge sang de l’argile ferreuse
Striures imitant le cri de l’opale
Caracoles empressées comme saturées de confiance
Comme massées par des eaux
Inconséquentes.

Je ne sais où sont les maisons dans cette cité
Eperdue
Confuse et curieuse
Des lits superposés
Imbriqués du canevas de calcaire
Et de mica
Semblent nous dire que quelque chose
Etait
Autrefois
Présent dans cet endroit.

Les petites pointes acérées
Résidus de matière
Pressée
D’en finir
Semblent ériger au ciel
Des doigts aux ongles
Jamais coupés.

La palourde géante
A mis sa robe du dimanche
Aux tons du désert sans macules
Le dénivelé a lacé sur ses bottines
Des épines ensablées
Ne nuisant en rien
A leur nocivité.

Je regarde cet espace
Tout de minéral
De présence époustouflante
Comme un conte de pierre
Je me dis que le chaos de la roche-mère
Très beau
Sincère
N’en fini plus de dévoiler
Des résidus obscurs et mystérieux
Comme habités
Par un univers
Inconnu.

Carole Radureau (03/09/2018)

Parc national de Talampaya, Ciudad perdida, La Rioja Argentine

Par Jorge Gobbi — Flickr: Ciudad Perdida 4, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17761070

Par Jorge Gobbi — Flickr: Ciudad Perdida 4, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17761070

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre rouge des dinosaures

Repost0

Publié le 4 Octobre 2018

……Robert Doisneau et moi, une image vaut 240 mots…….

Il est l’heure en hâte
L’enfant sort
Carte crayon papier
Un fil à renouer
Un lien à retendre.

Avant cela la matinée :
C’était l’heure du facteur :
L’heure où le lien arrive :
Bouquet de fleurs :
Une carte ce jour
Une belle carte
Avec des fils bien collés, une normande en costume
Ou un parfum sur le bouquet de roses certes synthétique mais
Que l’on aimerait être vrai
Un vrai parfum de la maison.

Il faut répondre et c’est le moment
L’enfant aimerait dire des mots qui germent en son cœur
Du style « Je t’aime maman vient me chercher je m’ennuie c’est long »
Certes il brode un peu et ça ressemble à cela
Mais il faut déchiffrer le message
Parfois à travers des larmes.

Ecrire c’est vivre et faire revivre la mémoire
Ecrire c’est s’appliquer pour qui l’on aime
Ecrire c’est renouer la corde vive de l’affection
Ecrire c’est voyager à travers le temps
Faire un saut de kangourou
En avant
Avaler direct 3 semaines de colonies
Les derniers jours quand se rapproche l’échéance
Elle devient un peu moins rance alors
La carte postale semble rire un peu
Le ton est moins nostalgique.

Je n’écrirais pas pour chanter :
« Les jolies colonies de vacances »
J’écrirais juste pour te dire chaque année :
« S’il te plait je ne veux plus y aller. »

Carole Radureau (20/09/2018)

Robert Doisneau, Colonies de vacances vers 1938

L’heure de l’écriture

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de chat

Repost0

Publié le 4 Octobre 2018

Cette petite fée de noël clôture la série de poèmes inspirés par Cicely Mary Barker et son Flower fairies.

En fin d'article vous avez le lien vers le répertoire et tous les poèmes détaillés.

Une fée pour noël

Une fée pour noël
Toute petite
Et joyeuse
Blanche comme la neige
Douce comme la soie.

Une fée pour illuminer
Le sapin de noël
Vert, oh vert si foncé
Si triste
En apparence.

Une fée avec une baguette
Pour exaucer les vœux
Des petits enfants
Et des grands enfants.

Une qui sait faire plaisir
Une qui a de l’empathie
Une qui fait de la simplicité
Une règle de la vie.

Une fée pour noël
Et non pas un vieux grand-père
Rouge et blanc
Fatigué et usé.

Une fée pour distiller
Dans les yeux
Des parfums de vœux
Au semblant
De réalité.

Carole Radureau (06/07/2018)

Dessin Cicely Mary Barker

The christmas tree fairy

Arbre de noël, épicéa

Hiver

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Des fleurs pour Millah

Repost0

Publié le 3 Octobre 2018

Oeuvre de l'artiste Roberto Matta  (un artiste que j'ai connu grâce à Anne-Marie)

Oeuvre de l'artiste Roberto Matta (un artiste que j'ai connu grâce à Anne-Marie)

Par les chemins de l’éternité
D’un pas allègre
D’un pas déterminé
Va, Anne-Marie,
Regard droit devant
Idées fières cœur fier
Le poing levé
Les passions claires :
L’humanité
Est bien gardée.

Par les chemins de lune-opale
Scintillante et clairvoyante
La vie toujours inscrite sur la bannière
Haute,
Colorée,
Va, Anne-Marie
La jeunesse est sauvegardée
Les étudiants prospèrent
Et les Tupamaros
Dans la mémoire
Resteront à jamais.

En tête ce regard lumineux
Confiant décidé joyeux
Anne-Marie entière, aimant la vie
En tête cette aura de pierre ardéchoise
Quelques roses anciennes
Parfumant leur suavité :
Cachet d’autrefois
En tête cette grande énergie
Cette faim de vivre de faire de dire
Cette soif de voir avancer les choses
Pour les humbles
Pour la révolution
Pour les convictions.

Le Solitary, l’Ardèche, l’Uruguay,
La fondation Chamanga
Les découvertes faites en ta compagnie
Tout ce qui nous lie les amis et moi
A toi, Anne-Marie
Une construction solide
Un fil à retendre
A détendre
A pérenniser
Là où tu chemine
Hors des sentiers battus,
Va,
Anne-Marie
Une belle vie remplie pour le mieux
Une éternité méritée
Une pensée rouge et noire
Offerte
De tout mon cœur
Pour te dire d’ici bas :
Merci à toi compañera.
Je te vois déambuler, sportive exemplaire
Par ces chemins de lumière tamisée d’étoiles :
La nuit ne sera plus la même
Car toi, tu la regarderas autrement.

Carole Radureau (03/10/2018)

Par les chemins de l’éternité – Hommage à Anne-Marie Sendic

le chemin est tracé

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre des Tupamaros

Repost0

Publié le 3 Octobre 2018

….poésie de la Sierra Nevada de Santa Marta….

Pics jumeaux
Comme deux dents
Dans le ciel
Juste portées par le doux flottement
Des nuages
Cette nef
Affairée
Ce transporteur de l’au-delà.

Le soleil a tiré des rideaux d’or
Et de lumière
De soie et de rosée matinale
Sur les pics
Qui rivalisent encore pour savoir
Lequel
Est vraiment -
Vraiment
Le plus élevé.

Chunduake des indiens Arhuacos
Les conquérants t’ont affublé d’un nom indigne (Pic Cristóbal Colón)
Qui doit faire rougir tes joues de pic
Autant que le soleil peut en profiter
Seul mont de la Sierra Nevada encore doté d’un nom
Indigène
Tu ne dois jamais oublier
Qui tu es au-delà des temps confus.

Ton frère jumeau lui a été mieux doté
Même si un seul petit mètre le sépare de toi
Le nom du libertador, Simón Bolívar
Lui a été attribué
Ce dont il est fier.

Car pour dominer le monde
La tête enfouie dans l’édredon du nuage
Les bras entourant des horizons de soieries
Précieuses
On n’en est pas au point d’en oublier les informations
Qui rythment de leur son et de leur message souvent néfaste
Les jolis dénivelés de la sierra.

Ici la nature est une grande force qui tire des montagnes
Son énergie sacrée
Ici se sont développées des civilisations créatrices et avancées
Comme des fleurons de Colombie
Des cultures filles de la sierra
Fières d’avoir encore de tendres racines
Pour évoluer malgré les nuées chaque jour
Obscures.

Carole Radureau (25/08/2018)

Pic Cristobal Colon et Pic Simon Bolivar, sierra nevada de Santa Marta Colombie

Par Jenni Contreras from Colombia — Picos nevados, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4074096

Par Jenni Contreras from Colombia — Picos nevados, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4074096

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Emeraude sacrée de la Sierra

Repost0

Publié le 3 Octobre 2018

Les raisins de serpent

Ne vous y fiez pas
Ces fruits sont des poisons
Qui ont le venin
Du serpent
Pour cousin.

Pourtant qu’ils sont beaux
Doux
Ronds
Vifs comme des yeux
D’elfe amoureux !

Ne vous y fiez pas
Les raisins du serpent
N’ont qu’une raison d’être
Diffuser leur message
Toxique et vénéneux.

Carole Radureau (06/07/2018)

Dessin Cicely Mary Barker

The lords-and-ladies fairy

Arum tacheté, arum maculatum,  fruits

Hiver

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Des fleurs pour Millah

Repost0

Publié le 1 Octobre 2018

…..poésie de Talampaya….


On dirait un toboggan
Creusé dans l’argile fraîche
Moulé dans le grand tube
Fileté du temps.

On dirait une invitation
A s’installer
Dans la grande descente
Se laisse glisser comme
Sur un banc de sable.

On dirait un grand réservoir
Contenant empilées
Des brassières
Filées des millénaires durant
Pour les dinosaures nourrissons.

On dirait une paroi à escalader
Avec des tampons sous les pieds
Des ventouses précieuses et précises
Bras
Jambes
Écartés
Un défi en sorte
A relever.

Mais ce que j’y vois
C’est le dessin si minutieux de la pierre
Une qui s’est laissée caressée par les eaux
D’une façon poétique
Ambitieuse
Elle avait, la pierre
L’idée en tête de ressembler
A cela que l’on voit
Avec admiration
Avec étonnement
Avec curiosité
Avec ce qui trotte dans notre tête
Pour penser : mais qu’est-ce donc ?

Carole Radureau (10/09/2018)

Parc national Talampaya, Argentine

Par Ccarosio — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41598688

Par Ccarosio — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41598688

Voir les commentaires

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #La pierre rouge des dinosaures

Repost0