……poésie volcanique…..

Les ères passent
Se succèdent
Les climats aussi
Mais sous le coup des hommes
Les ères
Sont devenues
Saisons.

Et passent les oiseaux de l’ultrason
Au-dessus des volcans
Autrefois
Enneigés
Leur physionomie
A changé
Tout-à-coup
L’on ne reconnaît plus
Le paysage :
Les enneigés (nevados)
Enverdis
Sont devenus.

Le nevado El Cisne
Ou plutôt Paramillo del Cisne
Ce cygne à présent
Envolé
Avec sa neige sa glace
Son sucre sa poudre blanche
Quel coup de jeune pour le coup !
On dirait un jeune garçon
Aux genoux écorchés qui chouine
A sa mère
Dans des jupes toutes vertes
Comme venues du fond de l’Amazonie.

Ses frères volcans eux aussi
Sont adeptes du vert/verde à la sauce nouvelle
Ils ont beau éructer
Se contorsionner se tordre la lave
Dans tous les sens
Se révolter et crier du fond de leurs utérus
De magma
Rien n’y fait c’est ainsi
Reverdis enverdis toujours verts
Et peut-être prospères qui sait
Si le temps leur laisse un peu de temps
Pour s’adapter
Aux changements.

La planète se réchauffe
Les paysages changent
Si cela venait de l’ère qui évolue
Prenant son temps
On comprendrait
Mais là ?

Carole Radureau (21/08/2018

Volcan Nevado El Cisne que l’on pourrait traduire par Enneigé Le Cygne, rebaptisé Paramillo del cisne

Colombie

Fille de l’océan
Et du ciel naissant
Enfant chérie de la mer
Du Nord
Qui a entonné une chanson
D’amour
A l’été.

Nièce d’un ciel de montagne
Qui a imité le cobalt de
La porcelaine
Comme un myosotis
En plus lumineux.

Bleu jusqu’au chapeau
Bleu jusqu’au fond des yeux
Une délicate tache bleue
Comme pour dire :
Attention où vous mettez les pieds !

Carole Radureau (04/07/2018)

…..poésie d’Atacama…..


Il y a de l’eau !
Le désert n’a pas oublié le sucre
Au sel
Son concurrent il a opposé celui-ci
Miel et jonc
Solide et puissant
Pour irriguer les gosiers assoiffés
Ceux des vigognes et des canards
Petites faunes des bofedales.

Il y a de l’eau !
Mais elle pourrait s’évader
S’évaporer en deux mots
Sous le réchauffement global.
Zone humide à protéger.
La vie sur cette terre est en suspens.
La beauté est éphémère.
La source est claire.

Il y a de l’eau !
De l’eau-la- vie
Fuse comme une diseuse de bonne aventure
Elle récite des mots d’eau
Elle trace des nids au crayon HB
Desquels naissent de maigres buissons
L’eau-la-vie est une magicienne
Qui rêve de peupler même les aridités
Même les nids calorifugés des cœurs des volcans
L’eau-la-vie est une invasive oppressée d’en finir
Avec la misère qu’on lui inflige.

Laissez- la faire !
Laissez-la dire !
Laissez-la vivre !
Laissez-la envahir chaque recoin !
Laissez-la chanter la chanson précieuse de l’eau !
Laissez-la semer !
Laissez-la divulguer !
Laissez-la aimer chaque recoin !
Laissez-la rire !
Laissez-la conter !
Laissez-la imiter !
Laissez-là embrasser tous les coins les recoins les coincoins les tintouins et
Même les pingouins.

Car le baiser de l’eau est pur comme le premier jour
Car le baiser de l’eau est un baiser d’amour
A la vie.

Carole Radureau (23/07/2018)

Bofedales de Putana, San Pedro de Atacama, Chili

Sonnez, sonnez
Tendres clochettes
Pleine volée
Que le vent emporte
Votre douce chanson.

Tintez- tintez
Clochettes violettes
Comme un soir d’été
Qui se couche
Sans défaire son lit.

Que votre son est doux
On dirait l’écho de fleurs
Qui connaissent la gamme
Complète
De la nature
Orchestre symphonique
Pour chant tellurique
Musiciennes des prés
Pour champ populaire.

Carole Radureau (04/07/2018)

…..poésie en errance : ici où là, tu trouveras la poésie…..

Deux pattes d’éléphant
Une tête de pyramide gris souris
Une gorge bien ouverte
Sur le plongé
Comme un ravin
Une chute de rein trop cambrée
Les pieds ont infusé le fer
Pour se faire une décoction colorée
Couleur grenade en fleurs
Délicat dégradé pour iriser l’éternité
Par-dessus le vert
Cyprès le vert
Mélèze
S’est invité
Végétation ultime dans ces contrées
De froid et de glace
Thé
Vert et conquis
Comme un liseré végétal
S’incrustant dans le monde
Minéral
Les pattes bien en valeur
Dans ce pantalon de verdure
L’éléphantesque montagne
A de l’allure :
Il ne manque qu’un peintre pour en décrire
Au pinceau
Les nuances
Palette de poudres précieuses
Pigments de circonstance
Comme celles qui écrivent à l’encre
De leurs rêves
Les livres sacrés des montagnes
Eplorées.

Carole Radureau (10/08/2018)



Parc national du Denali en Alaska

Tapis de neige
Blanc éclatant
Avec au cœur
Un or lumineux
Bouton nacré
Qui dort
Comme un œil
Au fond d’une vallée
Glacée.

Fleur qui illumine
Le jardin de son fard
Ivoire pur
Comme une lumière diffuse
Dans le vert
Corsage infini
Eclat de névé.

Carole Radureau (04/07/2018)

……poésie d’Atacama….

Quel son sortira de tous ces orgues ?
Une musique du désert
A la voix rauque
Et enrouée
Ou une voix limpide comme la voie
Lactée
Lait chaud ou lait éconduit ?

Quelle magie sortira de ces gorges
Dans lesquelles coulent un miel de sable ?
Miel de lumière et de rareté
Baume pour éclaircir la vie.

Une architecture naturelle
C’est un navire qui se déguise en côte
Déchiquetée
Comme un bateau fantôme
Avec à son bord la forme encore vive
De ce qui fut
Précieuse citadelle.

Il n’y a pas de sacré dans cela
Il n’y a que le sacre de la nature
Du temps
Le voile incrusté de l’érosion
La patience infinie de la vie
Une dentelle minérale
Reste de la force
Résidu de la puissance
Comme un instrument à vent
Comme un orchestre qui dirige
La chorale du désert.

Carole Radureau (19/07/2018)

Salar de Tara Chili

Je t’écrirais des mots d’amour
A l’encre de tulipe
Des pétales plein les yeux
Seront mon code secret.

Je t’écrirais chaque jour
L’amour que je te porte
En y écrivant mes sentiments
Sur une tulipe de couleur :

Blanche pour un amour sincère
Rose pour un amour naissant
Jaune car l’amour est impossible
Noire pour amour intense
Panachée pour l’amour fou

Je t’enverrais un bouquet
De tulipes multicolores
C’est pour ouvrir mon cœur
Au tien
Offrir avec bonheur
Ce que j’ai de plus cher.

Carole Radureau (04/07/2018)

……poésie de la Gran Sabana…..

Le nuage voulait être chapeau
Ne plus se déplacer.

Sur le tépuy Acopán
Sa retraite il voulait passer.

Il avait troué sa mouture
Percé son édredon
Pour avoir à coup sûr
La permission.

Une échelle
Descendue
Comme dans une maison troglodyte
Sur le tépuy il espérait
S’assurer de vieux jours.

Le nuage voulait être chapeau
Un beau feutre gris et blanc
Perché sur la montagne
Lui caressant la croupe.

Mais le tépuy lui, n’avait pas dit
Oui
Il n’était pas chaud pour être couvert
Sans cesse
Amoureux du soleil
De ses rayons chauds
Il voulait une part d’ombre
Une part de lumière.

Carole Radureau (10/07/2018)


Tépuy Acopán

J’espionne les invités
De mon sommet
Perché
Ils sonnent à la porte
Une voix leur dit :
Entrez très chers !

La bouche s’ouvre
Ou plutôt la porte
Et l’invité
Heureux
Entre dans le palais
Du nectar sacré.

Les fleurs ont revêtu
Leur habit d’or
Leur habit de feu
Leur habit de lumière
C’est pour attirer à elles
De nombreux invités :
Ce sont eux qui font le travail
Qui pollinisent
Font même la vaisselle
Avant de partir.

Carole Radureau (04/07/2018)