Oscar le brocard
Publié le 6 Septembre 2023
La vie sauvage a un accent précieux
Qui dote notre âme d’yeux aux fonctions avancées
Des yeux qui ne doutent pas
De la force vraie de la vie
Quand on l’apprécie pour ce qu’elle est :
Pour ce qu’elle est : vive !
Il y avait un jeune brocard on aurait dit
Le gardien de la forêt
Le garde champêtre le garde forestier
Ou le gardien de nos cœurs
La vie allait sur lui comme un gant de velours
Qui tremblote juste assez pour qu’on la voit
Il regardait le passant avec ses grands yeux soucoupes
Surmontés de ses petites cornes qu’on dirait des cornettes
Il n’était pas rare - il était surtout là pour nous le rappeler
Occupant le terrain, disant : « Vous pouvez entrer,
Essuyez-vous les pieds
Ne faites pas trop de bruit
Ici les vies sont sacrées
Respectez nos amis
Respectez nos pas
Si vous nous photographiez
N’en faites pas trop
Nous ne sommes pas, nous les animaux
De la matière à touriste
Nous comprenons surtout l’approche naturaliste
Qui admire, reconnaît, se renseigne et milite
Pour que nous puissions comme un trait
Fuser encore 10.000 ans. »
Oscar le brocard c’est de lui qu’il s’agit
Il est là chaque fois que le promeneur va
Il regarde vers le buisson qui bouge :
Oh ! la jolie chevrette, c’est son amie Chela
Ce n’est pas sa sœur, non, non, je n’y crois pas
Il semble bien dégourdi déjà !
Elle est trop jolie Chela
Sa figure est d’espérance
Elle a mis son rimmel de toutes les circonstances
Elle lui fait les yeux doux
Au beau brocard, au doux Oscar
Le petit prince d’entrée de jeu.
La vie qui traverse à travers eux le sentier de demain
A cette force qui nous tire larme aux yeux
Devant tant de beauté : on s’incline
On est petit car c’est que l’on est n’en doutons pas
Devant tant de beauté : on se tait :
On sort sa plume :
On écrit.
Carole Radureau (05/09/2023)
Inspirée par ces photos de Gianni
En le remerciant ainsi qu’Oscar et Chela d’être là