Journée mondiale sans eau

Publié le 19 Mars 2023

.......fragments de Vivarais.....

 

L’hiver aura passé

Sans la pluie

L’hiver aura passé

Sans jamais regarder en arrière

Comme pour nous dire STOP !

Maintenant ça suffit !

Vous aurez un été sans recharge d’eau

Vous aurez un été de la soif !

 

Cela ne suffit pas.

Il n’y a pas de logique au temps

Il n’y a que bouleversements successifs

Alertes qui sont restées au point mort

Prédictions qui semblaient horribles

Placées

Au même titre que celles de Nostradamus

Il y avait des indices

Des dégâts de par le monde

Dans cette partie sud de la terre

Que nous avons et continuons de piller.

 

Maintenant c’est ici.

La soif nous a rejoint nous ne semblions pas prêts

Alors que certains s’entretuent déjà

Pour se partager le reste des ressources

Alors que l’état ne songe qu’à saigner

Ceux qui n’ont rien

Pour engraisser toujours les mêmes COCHES

Les rivières sont à sec

Rien n’est fait

Rien n’est fait

Rien n’est fait

Si ce n’est que penser que dans 20 ans

Des centrales nucléaires auront encore une goutte d’eau

Pour fonctionner

La schizophrénie est leur marque de fabrique

Le peuple ne s’en contente plus

Le peuple n’en peut plus

Quand il est dans la rue

C’est contre la réforme des retraites

C’est contre l’injustice contre les inégalités

Contre l’inflation contre le pillage contre l’inaction climatique……

 

Je poétise

Depuis des années

Car l’eau qui manque

Sur mon territoire, là-bas

Qui s’appelle Abya Yala

Je suis au courant, les peuples indigènes

Se battent, ils luttent avec leurs moyens à eux

Des moyens de pauvres

Contre des multinationales

Ils luttent au Mexique, ils luttent au Guatemala,

En Colombie, en Argentine, au Chili,

Le rouleau compresseur sans cesse est à l’action

Pas un jour sans un communiqué

Ils se battent ils ont raison ils ont toujours eu raison

Jamais je n’ai eu un doute sur le but de leurs luttes.

 

Je poétise.

A quoi ça sert ?

Juste à décharger par des mots

La crainte et la colère

Juste à transmettre sans trop de formes

La tristesse de mon compagnon ardéchois

La peur pour l’avenir de mes enfants

La crainte que mes petites-filles n’aient pas d’avenir

Pourtant il faut être forts

Pourtant il ne faut pas désespérer

Il faut chercher au fond de nous la réponse

Des peuples vivent dans des déserts

Il convient de vite trouver à s’adapter

Ne rien attendre des puissants

Seulement les mettre sous pression

Ils voudraient nous faire croire que tout dépend d’eux

La casse de la terre dépend d’eux !

 

Je poétise.

La vie est un long fleuve tranquille.

Qu’on se le dise.

L’histoire est à présent boiteuse.

Elle nous a rattrapé subitement.

Nous pensions passer à travers les gouttes

De la sécheresse.

Il n’en est rien.

Nous sommes, main dans la main

Avec l’indigène du Querétaro

Avec celui qui se bat dans le désert d’Atacama

Avec les peuples d’Amazonie

Nous sommes avec ceux qui affrontent Danone au Mexique

Avec ceux qui dénoncent le pillage aux Etats-Unis

Avec tous nos frères de la terre

Dans leurs géographies.

 

L’eau c’est la vie.

Sans eau, la poésie est asséchée elle aussi

Elle n’a plus de larme pour écrire

Pour soutenir ou pour se lamenter.

 

Je ne crois pas que tout soit perdu.

Il y aura des fenêtres où respirer.

Il y aura encore des tempêtes

Des alternances

Le Pérou en est un exemple, terrible

Pays secoué par tous les fléaux

Qui subit la dictature, la misère, les pandémies

Les inégalités, les marées noires, les

Sécheresses, les cyclones, les déversements

De pétrole de boue etc…..

Pérou ancien qui s’était construit sur le désert

Pérou Inca qui a su construire un hydraulique unique

Qui trouva de l’eau dans le désert, dans la cordillère

Pour irriguer ses cultures

Pérou berceau alimentaire

Où le peuple meurt de faim

Je te regarde, Pérou, mi país,

Je te regarde et je prends de toi, chez toi

Mes enseignements

Je sais que c’est dans la sagesse originaire

que se trouvent les réponses

La résilience est en eux

Je pense que nous autres, dits civilisés

Nous ne sommes pas capables de tant de résilience

Pourtant je vous le souhaite

C’est tout ce que je vous souhaite

Garder force et courage

Se retrousser les manches et les neurones

Faire fonctionner la machine à solidarité

S’unir et non se concurrencer

Travailler dès maintenant son jardin en permaculture

Creuser des yeux d’eau

Planter autour des points d’eau

Ne plus tailler, laisser l’ombre se placer où elle aime

Végétaliser, végétaliser, diversifier :

Peut-être cela suffira à créer un microclimat très local

Un bien-être pour les êtres

Un habitat où vivre

Avec la petite faune du coin.

 

*******

 

Ecrire pour ne pas mourir.

Ecrire pour tout reconstruire

Le moulin la rivière la source vive

La chanson

Ecrire pour ne pas souffrir

Ecrire pour tout faire renaître

Ou bien pour reconquérir

Ou bien pour refaire à l’envers

Ecrire pour la rose en robe de soie

Qui sourit malgré tout

Ecrire pour l’oiseau à naître

Qui ne sait pas où il va

Ecrire pour dire oui à la vie

Pour dire non aux contrecoups

Ecrire pour être fort

La plume à la main

Ecrire pour ne pas mourir.

 

Carole Radureau (19/03/2023)

 

Inspirée par cette photo et ce message de Serge

 

Le Vivarais meurt déjà de soif

la source près de la maison, que les anciens n'avaient jamais vu tarir 

est à un niveau de fin août

Journée mondiale sans eau

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Dits de l'eau, #Fragments de Vivarais

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H
comme Katia j'y voyais un échassier, une cigogne mais assoiffée <br /> vous avez l'oeil ! <br /> l'eu ce n'est pas la première fois que tu en parles <br /> je me souviens du poème "Agua" que tu avais écrit<br /> comme c'est lié à notre usage déraisonnable et au réchauffement climatique <br /> ce n'est pas près de s'amélioré<br /> il parait que l'homme est un mammifère qui se distingue par son cerveau volumineux <br /> ça laisse songeur
Répondre
C
Oui, Agua mais aussi d'autres poèmes qui sont souvent liés aux photos d'Ardèche que tu m'envoies......en faisant la liste, je me faisais la réflexion qu'il ne faudrait pas que ces poèmes sur l'eau deviennent des sortes de devoir de mémoire comme c'est le cas pour les autres thèmes que je documente......ça me fait même flipper d'y avoir pensé.
K
Un échassier qui "pêche", c'est ce que j'ai pensé en regardant la photo de Serge. Ils peuvent se nourrir sur la terre sèche.<br /> Ça fait si longtemps que nous sommes prévenus de l'impact environnemental que l'homme a sur cette terre !<br /> Garder espoir et écrire, il le faut pour tes petits oiseaux à naitre.
Répondre
C
Oui, il faut garder espoir, il y a aura des brèches et des occasions à saisir. Ensuite continuer de dénoncer et de proposer des alternatives à notre niveau.