Le mort et le vif

Publié le 26 Février 2022

 

Le mort

Et

Le vif dans

La nature

Se côtoient

Sans cesse

Ne s’empêchant pas

De vivre

Se nourrissant

Même.

 

Pourtant

Ici

Le mort n’est pas

Souffert

Le mort ne fait pas

Genre

Il dénote

Dans un décor

Que l’on souhaite

Sans fausse note.

 

Je condamne cela.

 

Il est vrai

Que porter

Son regard

Sur ce qui est éteint

Peut

Parfois éteindre

Notre joie de vivre

Pourtant

Il convient d’être au-delà

De cela

Car ce qui est mort

Arbre mort

N’en est pas moins

Utile

Fort utile.

 

On a fait des projets pour un arbre mort.

 

Cela vous semble-t-il fou ?

 

On a mis en lui

Pauvre défunt

Des espoirs

Petits

Espoirs

Non démesurés

Peut-être insensés

Peut-être de courte durée

Mais déjà

L’un d’entre eux

Se réalise chaque jour :

Chaque jour

Il est là, support

Comme une échelle

Comme un mur

Comme un dispensateur de

Nourriture

Comme un lieu sur lequel

Observer

Epier

Se tenir au courant.

 

Ceci c’est pour les oiseaux.

 

Et les oiseaux comptent comme vous le savez.

 

Le vif lui

Plus fringant

Il vient

Claquant

Comme un coup de

Fouet

Montrer son rose aux joues

Sa joie d’être

D’être encore.

 

Il est vif

Pourtant

Il a la même utilité que son voisin

Le tendre mort

Le désolant contraste

Sous un ciel bleu

Le rose éclate de sa joie de rose nacrée

Sous un ciel bleu

Le sombre bois qui a perdu son fluide

Brille de cette absence.

 

En attendant la suite des projets

Il faut tenir le coup

Tendre mort

Il faut rester debout

Jusqu’à ce que la vie

La luxuriante vie de printemps

Jusqu’à ce que la liane

Jusqu’à ce que le rosier liane

Accomplisse son devoir

Qui est de recouvrir

Le support

De le soutenir

A sa façon, de lui

Redonner

Vie.

 

Carole Radureau (26/02/2022)

 

Le mort et le vif

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
comme quoi l'éternité est un mot qui ne devrait pas exister
Répondre
C
Le propre de ce qui vit c'est l'impermanence, ensuite s'il existe autre chose, on n'en sait rien. On peut tout supposer, moi, je me dis que du moment que les gens en tirent une satisfaction et que leur chagrin est moins lourd, ça n'est pas gênant. Pour certains peuples, souvent des nomades, il vaut mieux ne pas laisser les crânes entier, pour que l'âme s'en échappe sinon, gare aux conséquences.<br />
A
Aucune vie l'un sans l'autre, il n'y a rien d'inutile dans la nature en effet.
Répondre
C
C'est ce qui fait la différence entre l'ordre et ce que l'on pourrait dire "désordre" dans la nature sauvage et que l'homme cherche sans cesse à éliminer. Alors que la vie part de là.