Des oiseaux et des peuples : Le kererū
Publié le 6 Janvier 2022
......peuple Maori.....
Il y a les oiseaux que l’on mange
Il y a les oiseaux sacrés
Il y a les oiseaux qui offrent leurs plumes
Il y a les oiseaux compagnons de route
Il y a les oiseaux légendaires
A aucune culture ne manque l’oiseau
Le kererū entre dans le domaine de la nourriture
Du trésor, de la légende, de la culture vestimentaire
Aux Maoris il offre son corps
En garantie
Contre les grandes faims
Le kererū a son histoire
Il a sa façon de vivre
Baigné dans un grand tout
Qui s’appelle territoire.
Ce n’est pas sa faute à lui
Si les oiseaux de sa famille
Sont dodus et bien en chair
Consommés dans les 4 coins de ce monde !
C’est ainsi, que l’homme doit se nourrir
Comme toutes les espèces, c’est la course pour la vie.
Il n’était pas encore né le temps
Où l’homme envisageait
De consommer des pilules, des succédanés
Afin d’éviter ses tous premiers gestes :
Chasser, plumer, éviscérer, cuire, consommer, remercier.
Pourquoi oublier cela ?
Pourquoi renier cela ?
Serions-nous là à tergiverser
Si nos ancêtres avaient polémiqué
Boudé
Fait le nez sur le plat
Oublié de manger le plat quotidien
Même si c’est l’oiseau qui doit s’y coller ?
Il ne faut pas tout confondre
Le nécessaire et le futile
La chasse pour se nourrir en autosubsistance
Et la chasse par plaisir sportif
Par plaisir de tuer ce plaisir de tuer que l’on masque par de belles paroles.
Le kererū se moque bien de cela
La vie de l’oiseau c’est de faire attention
A lui et aux siens quand il en a la charge
C’est une vie faite de mille attentions
De mille sauve-qui-peut
D’activation permanente de son 6e sens
Une seconde d’inattention et c’en est fait de lui.
Pourtant dans cette Nouvelle-Zélande-là autrefois
Il n’existait pas de prédateurs (d’aucune sorte)
Les oiseaux vivaient heureux (le paradis des oiseaux)
Sur le sol
Sans aucune obligation de voler, certains
Avaient même oublié de le faire (le kakapo)
Ils pouvaient dans la forêt, tranquilles
Se déplacer
Ils pouvaient sur le sol, tranquilles
Nicher
Prédateurs à 2 et 4 pattes ont vite
Tout corrompu
Des espèces encore plus vite que de l’écrire
Ont disparu
D’autres ont été sauvegardées
En urgence
Difficilement, le mal est là.
Ce n’est pas la chasse de subsistance la responsable
Non,
Ce sont les circonstances de la civilisation, de la colonisation
De l’immense civilisation dévoreuse d’espace
D’espèces
De vies
Qui avance sur ses pas de géante
Au détriment de chaque petite espèce d’autrefois
Kererū, kiwi, dodo, kakapo, kea, kookaburra
Nos frères.
Kererū à présent est protégé
Après tout ceci qui est écrit
Ne croyez pas que j’en sois chagrinée
Au contraire
Je m’en réjouis
Pour autant je ne souhaiterais jamais que l’on mette de côté
La culture traditionnelle
Pensant que tout peut être adapté avec intelligence et respect
Chaque époque a ses contraintes
Auxquelles l’homme doit s’adapter
En bon responsable de ses actes.
Le poète, lui, n’a pas ses exigences
L’oiseau est partie prenante de sa poésie
Il est le roi
Il est la liberté et la sagesse
La tendresse et l’amour
Et quand le poète troque sa plume gentiment prêtée par l’oiseau
Contre un stylo pour le croquer (non au sel)
C’est avec la magie libératrice du dessin
Comme pour dire qu’il faut tourner une page bien lourde
De miasmes et de peur
Pour que naisse à nouveau, toutes les créativités.
Carole Radureau (05/01/2022)
Kererū
Carpophage de Nouvelle-Zélande
Hemiphaga novaeseelandiae
Quasi menac
By Judi Lapsley Miller - Own work, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71567312
Traditionnellement utilisé à la fois pour sa viande et ses plumes, le kererū est considéré comme taonga pour les Māori ; en tant que tel, pour divers iwi tels que Ngāi Tūhoe, le kererū forme une partie importante de leur identité culturelle.
Les plumes des Kererū continuent d'être conservées pour la fabrication des kākahu (manteaux fins), tandis que les plumes de la queue étaient utilisées pour décorer les tahā huahua (récipients de stockage de la nourriture).
Dans une légende Māori, le héros et trickster Māui a pris la forme d'un kererū lorsqu'il est descendu dans le monde souterrain à la recherche de ses parents. Selon cette légende, la raison du plumage irisé vert-bleu et blanc du kererū est que lorsque Māui s'est transformé en kererū, il portait la jupe/le tablier et la ceinture de sa mère, Tāranga. Le tablier, Te Taro o Tāranga, est représenté par les plumes blanches de la poitrine ; la ceinture, Te Tātua a Tāranga, est signifiée par les plumes vert-bleu sur le cou du kererū.