Vif-argent et blanc
Publié le 6 Octobre 2021
Après le feu tiédi de l’été
La profusion de fleurs
La saga-zinnia emportée par le flot de vers
Voici venu le retour à l’oiseau
L’oiseau endormi par le champ de la vie
Le climat délétère
L’inquiétude et le fruit de l’aurore terni
La mousse qui se veut lichen dans l’âme pleine
Demeurant coite et quiète comme attendant le cri
Le cri subtil et délicat de l’oiseau
Vif-argent comme un arlequin noir et blanc
Au damier bien tressé
Bien pressé sur la poitrine et les ailes
Et la huppe dressée en attente de bruit
Le poisson qui s’enfuit
Qui ne demande pas son reste
La nature qui semble avoir conservé l’hymen au frai
Au frais du gué verdi par des promesses tenues
Des élucubrations de saumons aux frayères fières
L’oiseau a fait son nid au-dessus du dîner
Nulle nappe sur sa table juste un coup de cou bien tranché
Pour enlever à l’invité le goût de vivre
Tout simplement le gober comme l’on gobe l’œuf sorti du cul de la poule
La beauté s’ébat au milieu de la nature tranchant d’un air sec
La vivacité de l’aurore
Pas trop vite pas vite temps laisse s’égrener tes secondes par secondes
Cadencées comme une nécessité de profiter de chaque instant
Je ne veux plus voir fuir ton calendrier de préciosité infinie
Je ne souhaite comme l’oiseau vif-argent
Générer de la vie dans le semblant de mon tire d’aile
Faire ce que bon me semble et surtout
Goûter
Goûter
Chaque instant
Comme s’il était le dernier.
Carole Radureau (06/10/2021)
Toujours à Kunashir dans les îles Kouriles avec le martin-chasseur tacheté